Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 30-04-2016 à 23:56:53

Val d'Or 2010 : No 12, Le retour

 

 

Le dimanche, le salon du livre ferme ses portes à 17 heures. Il faut vraiment être casse-cou pour tout emballer et repartir immédiatement. La plupart des auteurs et représentants commerciaux demeurent dans la ville hôtesse jusqu'au lundi matin. Dans mon cas, il y avait un autobus de nuit, mais je sais que j'aurais été incapable de dormir dans le véhicule.

 

 

La soirée du dimanche a été paisible. Je me suis baladé dans la ville, vu un peu de baseball. Le départ du lundi matin était prévu à 8.30. Je suis parti de l'hôtel à 8 heures et en arrivant au terminus, j'ai eu une surprise : il était 8.20 ! Ma montre avait du retard ! Être sorti de l'hôtel dix minutes plus tard, j'aurais raté l'autocar ! La photo : le terminus de Val d'Or. Notez que le ciel était couvert, mais la température était encore chaude.

 

 

L'autocar était un express : aucun arrêt, même pas pour manger. Cependant, le chauffeur a arrêté à Saint-Jérôme pour cueillir une boîte. Je suis descendu et lui ai demandé si j'avais le temps d'aller à la toilette. "Non", fit-il promptement. Il ne blaguait pas.

 

 

J'étais à Montréal à 17 heures et le départ du véhicule pour Trois-Rivières était prévu à 17.15. Vite, à la toilette + cigarette et j'étais en route. À 19 heures 15, j'étais à Trois-Rivières et, une demi-heure plus tard, me voilà à la maison.

 

 

En entrant, j'ai eu une surprise. Il devait y avoir des réparations de plomberie et j'avais permis au propriétaire d'y voir pendant mon absence. Dommage qu'il ait choisi ma soirée de retour pour poursuivre les travaux. Salomé, il va de soi, était cachée, terrorisée par cette visite, mais quand j'ai dit son nom avec force, j'ai entendu le miaulement le plus singulier que je pouvais imaginer : ça ressemblait à une plainte d'amour.

 

 

Qui a pris soin de la chatte pendant toutes ces journées ? La voisine. Je lui avais laissé la clef, de la bouffe, du sable pour la boîte, lui demandant de venir trois fois par jour. Semble-t-il qu'elle en a fait davantage, sortant avec la chatte en laisse. Ma soeur Mireille, accompagnée par ma mère, est passée à deux reprises.

 

 

Je devais manger et me reposer au coeur du vacarme du plombier et du proprio. Les retours des salons du livre sont toujours épuisants. On se sent incapable de faire quoi que ce soit.

 

 

Une mauvaise surprise m'attendait, les jours suivants. VLB Éditeur payait un certain pourcentage pour les déplacements en autobus et les hôtels. Dans la documentation reçue, les horaires pour l'Abitibi étaient indiqués noir sur blanc. J'ai donc envoyé les reçus à Montréal. Ils m'ont téléphoné, furieux, refusant de rembourser. J'ai répliqué qu'il ne fallait alors pas mettre l'horaire de l'Abitibi dans leur documentation. Silence au bout du fil... Ils m'ont remboursé la moitié du coût de transport, mais pas le gîte.

 

 

Je croyais être avec VLB pour longtemps. C'est ce qu'ils m'avaient dit. Illusion... En 2013, j'avais l'argent pour retourner au salon de l'Abitibi, mais il n'y avait plus aucune place dans les deux seuls hôtels de la petite ville de La Sarre. Il semble bien que mon séjour à Val d'Or ait été mon dernier salon de l'Abitibi-Témiscamingue. Je n'ai plus la somme nécessaire pour un tel voyage et, comme indiqué auparavant, j'ai aussi beaucoup perdu d'intérêt pour ces événements.

 


Commentaires

 

1. anaflore  le 01-05-2016 à 02:46:59  (site)

la confiance n'est pas la qualité de ton éditeur !!!!mais un tel périple fait partie des souvenirs !!à ile d'ouessant nous avons le salon du livre insulaire chaque mois d'aout trés sympa avec les écrivains iliens du monde entier de plus un écrivain peut être sélectionné avec l'association pour passer un certain nombre de mois sur l'ile pour trouver l'inspiration mais là c'est une autre aventure!!!bon 1er mai

2. MarioB  le 01-05-2016 à 13:15:35  (site)

Il y aura 12 articles sur ce voyage, mais je dois les passer à reculons ! Merci.

 
 
 
posté le 28-04-2016 à 18:03:06

L'autobiographie de Louis Roy

 

 

Connaissez-vous Louis Roy ? Non ? Moi non plus, mais je vais le connaître. Que faire, après avoir terminé un roman ? En commencer un autre, pardi! Si le roman du garçon qui aimait l'Expo 67 a pris sa source sur ce blogue, avec une série d'articles sur cet événement, l'autobiographie de mon inconnu provient d'un autre article, dans lequel je faisais part de deux lectures, l'une biographique et l'autre autobiographique, pour dire jusqu'à quel point ce type de livre est un ramassis de clichés et de vantardises. Depuis, j'ai lu un autre bouquin de ce créneau et : idem. Alors, pourquoi ne pas écrire une parodie des livres autobiographiques sur un personnage inventé de toutes pièces?

 

Louis Roy était un chanteur, pianiste, comédien au théâtre, au cinéma et à la télé, animateur à la radio puis au petit écran, romancier. Tout, quoi ! Parmi les clichés : ne pas s'entendre avec un des parents, maîtresses, alcoolisme, triomphes lors de toutes les premières, etc. Louis n'est cependant pas un idiot. Comme tous les "artistes" écrivant leur vie, l'intention est, au départ, honnête.

 

J'ai choisi ce nom puisqu'il me permettra toutes sortes de culbutes, genre "Le Royal Louis". Jusqu'à ce jour, il y a une dizaine de pages écrites, où je m'amuse à déformer les noms (Maurice Chevalier devient Maurice Cavalier), à en inventer des idiots (Son melleur ami d'enfance s'appelle Olivier Oignon, surnommé Hoho, à cause de ses initiales) et à répéter le cliché "Quand on veut, on peut" et "Ils vivaient pauvres, mais heureux." Hmmm... Je sens que je vais m'amuser! C'est d'ailleurs la seule raison pour écrire un roman.

 

Titre provisoire : Louis Roy : Mon espoir, ma vie, ma carrière.

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. jakin  le 29-04-2016 à 11:22:17  (site)

Salut Mario, Heureuse initiative, des pages blanches qui se noircissent...on a plus qu'à attendre la FIN.....

2. MarioMusique  le 29-04-2016 à 17:40:52  (site)

Pas avant quelques mois... Merci !

 
 
 
posté le 27-04-2016 à 14:15:22

Mario, le petit DJ

 

 

J'ai trouvé cette photographie moche et je l'associe à une certaine période de ma vie. Fête adolescente ! L'on danse et chacun boit du Cola. Au premier plan : ma soeur Lise. Son cavalier était Bob McCormack. Derrière : Lise Maillette. Je ne me souviens plus des noms des autres. La photo date sans doute de décembre 1965, à cause des décorations de Noêl sur le mur.

Ce mur était constitué de caisses de peinture. Le local de cettê fête était l'entrepôt du commerce de mon père. Je me souviens de cette fois où le paternel avait commandé plus que d'habitude et le lieu était rempli de caisses, ce qui avait découragé le groupe de jeunes, où il y avait mon frère Daniel, de deux années l'aîné de Lise. Les garçons avaient prêté main forte à mon père pour placer cette peinture sur le plancher du magasin, désireux de retrouver leur local de danse.

J'étais là, dans un coin, soudé au phono, avec ma pile de 45 tours. C'est moi qui répondais à leurs demandes, qui faisais tourner les disques pour la danse. Souvent, c'était moi qui me rendais acheter les 45 au centre-ville. L'été, la fête se transposait dans la cour et je demeurais le responsable musical.

Le commerce grandissant, mon père a fait bâtir un vaste entrepôt. Un mur a été abattu et le petit local des fêtes a été intégré au magasin.

 

 

Grâce à ces jeunes, j'ai vécu l'ère Beatles au même point qu'un adolescent, même si je n'avais que 9, 10 ans. Je connaissais tous les succès, tous les disques et je parcourais de A à Z les Salut les copains de ma soeur. Je me souviens de cette photo des Rolling Stones accrochée au mur du local. Comme ils avaient l'air négligés, ces gars !

Tags: #musique
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 28-04-2016 à 05:15:14  (site)

Moche, une telle photo "sociologique" : tu rigoles?
(J'ai sûrement les mêmes quelque part dans mes tiroirs).

2. jakin  le 28-04-2016 à 12:59:41  (site)

Le Bob ne tenait pas à la lâcher sur la piste de danse.....

3. MarioB  le 28-04-2016 à 13:09:08  (site)

Je ne savais pas que j'étais sociologique. Ah ! Ah !

Ah, pour danser, ils dansaient !

4. Nikole-Krop  le 29-04-2016 à 04:00:35  (site)

Tu te moques ? Hé ! hé ! Ok, j'ôte "sociologique", et je remplace par "représentatif" (de cette époque-là). :-)

5. MarioMusique  le 29-04-2016 à 17:40:15  (site)

Représentatif ? Représentatif ?

6. Nikole-Krop  le 30-04-2016 à 03:20:29  (site)

Ben de notre époque, quoi ... les années 60, 70 ... mais fô tout lui expliquer, à lui ! :-))))

7. MarioB  le 30-04-2016 à 13:43:47  (site)

Ah ! Ah !

 
 
 
posté le 21-04-2016 à 16:14:35

Terre rouge, Schefferville, par Jocelyne Lemay

 

 

 

Un ouvrage acheté lors de ma récente participation au Salon du livre de Trois-Rivières. Ayant repéré le titre dans le guide, j'avais décidé de m'en porter acquéreur sans l'avoir regardé, tant le sujet m'intéressait. L'auteure, Jocelyne Lemay, était présente, dans un coin pas tellement idéal pour parler aux visiteurs. J'ai lu cet ouvrage grand format de près de 300 pages en deux semaines.

 

D'abord, une mise en contexte, pour les aimables visiteurs européens. Schefferville est une ville minière (de fer) qui a pris naissance officiellement en 1955. De la fin des années 1940 jusqu'à cette date, la compagnie Iron Ore avait installé son équipement, transporté par un pont aérien incessant, alors que parallèlement, un chemin de fer, partant de Sept-îles, était construit dans la forêt, à près de 600 kilomètres vers le Grand Nord. La ville a été conçue par l'Iron Ore, sur l'emplacement des baraquements des ouvriers. Rapidement, des travailleurs bravaient le froid pour s'associer à ce Klondike du fer.

 

Schefferville avait une population de 4,500 habitants et était entourée de villages amérindiens. Elle n'avait rien d'une ville champignon. Tout y était neuf, desservant une population jeune. Il y avait des commerces de tous les genres, des églises et écoles, des policiers et pompiers, un cinéma, un centre récréatif (Avec piscine intérieure), enfin, tous les services relatifs au bon fonctionnement d'une municipalité. C'était un lieu de forte amitié, de solidarité, avec de nombreuses activités sportives et artistiques.

 

La réussite de Schefferville attirait des visiteurs du monde entier, dont celle de la reine d'Angleterre, de délégations d'autres pays. Iron Ore veillait à tout, avec beaucoup de respect pour la population.

 

Aux beaux jours ont succédé des moments très sombres, alors qu'en novembre 1982, Iron Ore décide de fermer les mines. Comme 90 % de la population travaillait pour la compagnie, le chômage et la misère guettaient les hommes et femmes. Il y a eu alors une première phase d'exode, avec compensations monétaires pour les déménagements. La population ayant décidé de ne pas quitter élabora des projets de relance, qui demeureront lettre morte. La seconde phase d'exil est beaucoup plus sombre, une honteuse page de l'histoire du Québec, alors que le gouvernement retire le statut de municipalité à Schefferville, dans le but de chasser les 250 Blancs têtus qui avaient décidé de ne pas quitter. Fermeture de l'hôpital, prime de départ coupées de moitié, hausses de taxes, menaces d'expropriation au coeur de l'hiver, ralentissement du service ferroviaire apportant la nourriture du sud, tant de choses abominables et inhumaines. Fermer une ville était une aberration, surtout pour les jeunes qui y étaient nés. Familles brisées, suicides, humiliations, population traitée comme du bétail. Pas un palmarès glorieux...

 

Vers la fin des années 1980, il y eut démollition d'écoles, de maisons, des églises, des commerces. Schefferville a pourtant survécu, malgré des années de difficultés et de pauvreté. Récemment, l'activité minière a recommencé, mais avec des compagnies moins puissantes que l'Iron Ore. De nos jours, il y a 2000 personnes qui demeurent à Schefferville, la plupart, des Amérindiens. La petite ville porte encore la marque de ces honteuses années 1980.

 

C'est ce que Jocelyne Lemay raconte. La femme est native de Schefferville. Ce qui frappe d'abord dans son livre, c'est la richesse des archives. Elle a tout utilisé ce qu'elle a pu trouver. Cela va de la construction du chemin de fer (qui mériterait un livre entier!) au travail des mineurs, des employés de la compagnie (Hommes de sciences, chercheurs, secrétaires - IBM était présent) jusqu'aux activités socio-culturelles de la ville, de son apport financier pour la région, de ce puissant lien unissant tous les citoyens du lieu.

 

L'intérêt est sans cesse soutenu, à cause de la variété des sujets abordés. L'écriture est d'une belle qualité. C'est non seulement un récit historique rigoureux, mais aussi une histoire au visage humain. L'implication personnelle de l'auteure est en retrait, par de courtes anecdotes entre parenthèses. Cependant, cette manifestation devient davantage présente dans le chapitre sur la fermeture de la mine et des malheurs s'abattant sur cette population et leur ville. On sent une vive émotion, la révolte, certains coups de gueule d'une jeune femme qui a vécu ces horreurs. Nous avons alors l'impression que cette femme nous parle intimement et nous n'avons pour elle que de l'admiration face à tant de courage.

 

Jocelyne Lemay a quitté Schefferville en 1988, à cause de sa petite fille. La jeune mère ne voulait pas que son enfant vive dans un milieu devenu si misérable. En fait, je crois que la fillette a quitté Schefferville. Pas sa mère.

 

Deux extraits. Le premier : l'hiver à Schefferville ! Je souligne qu'au cours de cette saison, des - 40, - 50 étaient monnaie courante.

 

Une saute d'humeur de Dame Nature apporta une tempête s'éternisant sur pratiquement trois jours, bloquant de ce fait toute circulation. Seuls les véhicules d'urgence, se révélant être des autoneiges à chenilles, réussisaient à passer. Ne voyant ni ciel ni terre, nous regardions par la fenêtre du salon et avions peine à distinguer l'autre côté du chemin. Lorsque Bonhomme Hiver se calma les esprits, la machinerie se mit à l'oeuvre, redessinnant les routes. Certains résidents sortaient par une fenêtre à l'étage afin de creuser un tunnel et ainsi atteindre la porte d'entrée entièrement ensevelie sous une épaisse couverture blanche.

 

Le second extrait nous présente un portrait désolant de la ville, au début des années 1990.

 

Le Schefferville de mon enfance s'était effacé petit à petit sous les impacts des intempéries et une démolition massive et funeste s'occupa du reste. Ceux qui assistaient à ce spectacle atroce en conservent un abominable souvenir. Mon quartier dépeuplé ne possédait plus que des rues vides cordées de maisons délabrées aux fenêtres cassées, placardées, aux portes défoncées, semi-décrochées, la structure défraîchie puis parsemée de tuiles arrachées.

 

Un livre qui m'a beaucoup ému et touché. Si vous désirez vous le procurer, ou poser des questions à Jocelyne Lemay, servez-vous de ce lien :

 

http://luniversdejoe.ca/contact-l-univers-de-joe/

 

Ce second lien vous mènera vers une courte émission de télé, avec la participation de l'auteure :

 

http://ici.radio-canada.ca/emissions/tout_le_monde_en_parlait/2014/reportage.asp?idDoc=340757

 

Le troisième lien vous présente le film Le dernier glacier, tourné à Schefferville au début de la première phase d'exil. Le film mêle des documents d'archive, des témoignages (d'enfants, entre autres) et d'une dramatique. Le résultat est discutable, mais ceci vous permet de dresser un portrait du lieu et de ses gens. Jocelyne Lemay, alors dans la vingtaine, témoigne brièvement, lors de la séquence tournée dans un bar.

 

https://www.onf.ca/film/dernier_glacier

 

Enfin, le fichier audio, ci-haut, vous présente la chanson Schefferville le dernier train, par Michel Rivard, composée pour le film.

 

 

 

 

Tags: #québec
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 21-04-2016 à 20:36:13  (site)

Article très intéressant qui m'a beaucoup plu ! Merci de ce partage qui me rappelle des souvenirs très précis ayant travaillé à Labrador City dans ma jeunesse. Une ville assez similaire j'ai bien l'impression. J'ai toujours aimé la chanson de Michel Rivard... Bonne journée demain.
musicalementd

2. sambapati  le 21-04-2016 à 21:57:24  (site)

Content de voir que tu as ajouté l'audio pour la chanson de Rivard. Bonne journée demain encore une fois.
musicalementd

3. MarioB  le 21-04-2016 à 23:55:38  (site)

Ah, je crois bien que c'était la même chose. Dans le livre, il est souvent question de Labrador City que ce soit pour des compétitions de hockey ou autre chose ! Sauf que Terre-Neuve n'a jamais cherché à détruire ses villes minières comme le Québec avec Gagnon et Scheffer,

La chanson de Rivard prend plus de sens quand on voit le film. Rivard y tient un rôle

édité le 22-04-2016 à 05:56:15

4. sambapati  le 22-04-2016 à 09:41:59  (site)

Merci pour ce commentaire additionnel explicatif de ta part. Je te confirme que j'ai déjà regarder le film " Le dernier glacier " dans le passé mais que ça me donne l'envie de retourner... J'y vais de ce pas... Bonne fin de journée.
musicalementd

5. jakin  le 22-04-2016 à 12:44:56  (site)

Merci Mario pour la présentation de cette tranche de vie dans les antres de l'industrie minière qui intéresse l'ethnologue que je suis....Je vais regarder cela avec beaucoup d'intérêt car j'ai travaillé dans une ville minière de Provence : Gardanne, extraction du charbon et qui à vécu la même aventure à la fin des années 90.....

6. MarioB  le 22-04-2016 à 13:09:49  (site)

Merci Jakin. T'en as fait, des choses, dis donc !

7. sambapati  le 23-04-2016 à 21:22:12  (site)

J'ai réécouté le film/documentaire au complet et j'étais très content de le faire grâce à ton lien si commode... Merci du partage et bonne fin de semaine.
musicalementd

8. MarioB  le 24-04-2016 à 00:16:34  (site)

Je l'avais regardé en février, mais je l'ai fait encore, après avoir lu le livre, ce qui donne une perception plus riche.

 
 
 
posté le 19-04-2016 à 17:51:50

Parlons Inuit

 

 

Je vous ai déjà parlé d'un objet étrange, à ma portée quand je me mets au lit : un petit livre des cartes routières du Québec. Étrange parce que je n'en ai pas besoin, car je ne sais pas conduire. Cependant, j'aime regarder les noms des villages, villes, lacs, cours d'eau. Il y en a des bizarres. Les plus étranges sont ceux du Grand Nord, appelé Nouveau-Québec et Nunavik pour l'ensemble du Canada. Ces noms sont en langue des Inuit. Ce sont des mots chantants et certains sont difficiles à prononcer. Le tour du force réussi, c'est souvent rigolo.

 

CARTE ROUTIÈRE ? Il n'y a pas de routes, sur ces territoires, sauf dans le cas de celle reliant le nord de l'Abitibi jusqu'aux installations des barrages hydroélectriques de la Baie James. Le chef lieu porte le nom tout à fait francophone de Radisson.  Cette route bifurque vers les barrages et des hameaux abritant sans doute les travailleurs affectés à ces installations. Par contre, vers la gauche, la route nous mène vers un village amérindien du nom de Chisasibi.

 

Tous les autres villages se situent le long des côtes de la Baie James, de la Baie d'Hudson, de la Baie d'Ungava et du détroit d'Hudson. Très peu de ces lieux sont situés à l'intérieur des terres. La façon de s'approvisionner passe donc par ces quatres unités maritimes, mais aussi par l'avion.

 

UNE EXCEPTION : Sur une carte d'il y a cinquante années, ces mêmes villages avaient des noms français et anglais. Depuis, la langue des natifs a été adoptée pour les désigner, sauf dans le cas d'un village, portant le nom étrange de : Déception.

 

CATÉGORIE FACILES À PRONONCER : Waskaganish, Wemindji, Sakami, Keyeno, Sanikuluak (situé sur une île), Inukjuak, Akulivik, Ivujivik, Salluit, Purtunik, Quaqtaq, Kangirsuk, Aupaluk, Tasiujaq, Matimakoso, Nitchequon, Killiniq, Maniituuk.

 

CATÉGORIE TRÈS DIFFICILES À PRONONCER : Kuujjuarapik,  Whapmagoostui, Umiujaq, Puvirngnituq, Kangiqsujuak, Kangigsualujjaq, Qikistarvik, Kuujjuaq.

 

BIENVENUE À KUUJJUAQ : C'est le seul de ces lieux qu'on peut considérer comme une ville, avec un hôpital, des écoles, une rue commerciale (avec des restaurants) différents services. Le centre de ravitaillement aérien pour tous les autres hameaux et villages. 

 

NICOLE À KUUJJUAQ : Une copine de l'université, Nicole, a passé une année comme enseignante dans une école de la ville. Elle m'en a parlé longuement. Ce qui l'avait étonnée est que les Inuits n'ont aucune notion du temps. Si les cours débutaient à 8 heures 30, il pouvait y avoir des élèves arrivant à sept heures et qui partaient au milieu d'une leçon. Par contre, elle m'a dit que ces jeunes étaient très attentifs en classe, studieux. N'allaient pas à l'école pour dormir sur les pupitres ni faire chier le prof.

 

UN FILM DISTRAYANT : Le lien suivant vous mène vers un joli film documentaire sur la vie des Inuits dans un de ces villages. Ne ratez pas la course des bébés ! C'est gratuit et  sans danger.

 

http://www.onf.ca/film/mon_village_au_unavik

Tags: #québec
 


Commentaires

 

1. jakin  le 20-04-2016 à 09:12:56  (site)

Bonsoir Mario, ton papier me fait penser au célèbre film : "Il est inuit docteur Schweitzer"...

2. MarioMusique  le 20-04-2016 à 12:13:11  (site)

Ah oui ?

3. Grand-Langue  le 21-04-2016 à 06:30:35  (site)

Que de territoires à découvrir, de territoires à occuper.

Grand-Langue

4. MarioMusique  le 21-04-2016 à 12:15:00  (site)

Oui, beaucoup. Merci pour ce mot.

5. Nyxie  le 22-04-2016 à 06:48:27  (site)

Merci pour ces vidéos, j'ai passé une partie de la matinée à regarder la rude vie de ces Inuits, quel courage pour survivre, obligé de se fabriquer un harpon avec les moyens du bord, c'est à dire, rien.. les outils sont les doigts et les dents. La chasse au phoque est désastreuse malgré un courage remarquable, il repartira avec une douzaines œufs de mouette dénichée dans les roches au risque de se casser la figure. Merci Mario pour ce moment.
bonne fin de semaine. smiley_id117194

6. MarioB  le 22-04-2016 à 13:11:20  (site)

Bravo Ny ! Sur le site de l'Office National du Film du Canada, il y a plein de films documentaires sur les Amérindiens et les Inuits. Merci encore.

 
 
 
posté le 18-04-2016 à 16:30:13

Québécisme : Écoeurant

 

 

"J'ai vu un film écoeurant !" Non, la personne n'a pas regardé le plus récent film américain. Au Québec, à l'oral, Écoeurant a le sens contraire de sa signification première. Le film est donc excellent, fantastique. "Le comédien vedette était écoeurant !" Très bon acteur, donc !

Ce mot prend ce sens quand il est employé comme adjectif. Il peut servir d'insistance à un autre adjectif. Par exemple, à propos de la photo ci-haut : "Cette fille est belle en écoeurant !" Cela signifie qu'elle est profondément jolie.

Par contre, quand le mot est employé comme nom, son sens ne change pas : "Cet homme est un écoeurant." Pouah ! Pouah ! Yerk !

 

Je ne suis pas certain de la source de cet emploi étrange de ce mot, mais mon petit doigt (le droit) me souffle à l'oreille qu'il s'agit d'une expression typique des jeunes des années 1970 et qui s'est étendue à tout le monde au fil des années.

 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 18-04-2016 à 16:49:09  (site)

Intéressant et étonnant : merci.
Remarque, on dit bien ici de quelque chose que c'est "mortel" dans un sens positif !

2. MarioB  le 18-04-2016 à 17:10:57  (site)

Même chose !

3. Nyxie  le 19-04-2016 à 02:50:41  (site)

Merci pour cette leçon de grammaire. Pour moi un homme "écoeurant" restera nauséabond à tout jamais... ah ! je sais suis sévère... heureusement que tu es là pour rétablir la situation ...
Bon mardi Mario

4. jakin  le 19-04-2016 à 10:36:33  (site)

Je ne connaissais pas cette interprétation qui en réfléchissant bien semble logique...car dans la langue des oiseaux écœurant s'entend en coeur et ? Dont acte !

5. MarioMusique  le 19-04-2016 à 11:09:55  (site)

Merci à vous deux.

 
 
 
posté le 17-04-2016 à 23:44:22

Le petit bureau

 

 

J'aime beaucoup cette photo.  Je devais avoir 16 ou 17 ans et j'écrivais un roman (Et je sais lequel). La présence du casque d'écoute servait à ne pas entendre le gnagnagna incessant de la télé de mes parents, dans la pièce voisine. J'adore cette photo car elle est comme le résumé de ma vie.

J'attire votre attention vers le petit bureau qu'on voit à peine, avec ses tiroirs jaunes et son dessus noir. Je possède toujours ce meuble, chez moi. Au cours de ma vie, il m'a servi à une chose : vivre des romans. La machine à écrire n'est plus là, mais mon premier ordinateur, en 1993, y était installé. Ce n'est plus le cas de nos jours, mais, au cours de l'hiver ou par température pluvieuse, je m'y installe pour créer.

 

La petite lampe rouge a été remplacée par des dizaines, mais la plus récente niche à la même place. En face et à ma portée : un verre d'eau. Même chose aujourd'hui, bien qu'il s'agisse le plus souvent d'une tasse de café.  L'espace pour installer mes jambes est restreint. Les tiroirs sont remplis de papiers, de stylos, de tout le matériel dont j'ai besoin, sans oublier des notes de parcours.

Je ne sais pas d'où provient ce bureau. Il est sans doute plus vieux que moi. Malgré sa petitesse, son inconfort, je ne le changerais pas pour un meuble au goût du jour. Ce serait une trahison.

Tags: #Écrire
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 18-04-2016 à 04:57:52  (site)

En somme, si au cours de ta vie, tu en as changé les photos intérieures, tu aurais toujours gardé le même cadre ? :-)

2. jakin  le 18-04-2016 à 09:42:55  (site)

Il y a comme cela dans sa vie, des meubles qui nous suivent et qui nous mettent immédiatement en harmonie avec le rythme de notre coeur...

3. MarioMusique  le 18-04-2016 à 12:45:47  (site)

Nikole, c'est surtout que j'ai vécu avec peu d'argent et que je ne pouvais avoir la fantaisie de changer les meubles.

Merci à vous deux !

 
 
 
posté le 15-04-2016 à 13:01:21

Grands-parents

 

 

Quand j'étais petit, je n'avais pas de grand-père ni de grand-maman. J'avais un pepère et une memère. Surveillez l'absence d'accent : ce n'est pas pépère, mais pepère. Surtout pas de mamie ni de papie.

 

Quand ma maman est devenue GM pour la première fois, en 1968, elle avait 44 ans. Tout de suite, elle a déclaré qu'elle serait une mamie. Moi, du haut de mes 13 ans, je me demandais pourquoi elle ne voulait pas être une nouvelle memère Bergeron, pensant que mamie avait une sonorité cul-cul. C'est aussi un anglicisme. Papa, pour sa part, m'a fait plaisir : à défaut d'être un pepère, il serait un grand-père et surtout pas un papie.

Ce sont de beaux mots ! Ils représentent une tradition du langage québécois. Depuis que ma soeur Mireille est GM, je la taquine face à ses petits-enfants qui l'appellent mamie. "C'est un mot quétaine. T'es une memère Burton, voilà tout !" Elle s'offusque haut et fort et ne voit pas que je m'amuse en douce.

 

Je ne mettrai pas des gants blancs et serai très franc : je n'ai jamais aimé les membres de la parenté Bergeron. Ils parlaient fort. Tous ! Ça me faisait peur. Memère Bergeron (Photo) en premier lieu, d'autant plus qu'elle semblait très sévère et n'avait pas de sentiments envers les enfants. Son prénom était Bernadette. Je ne peux rien dire de plus, car je n'ai jamais eu de relations avec cette femme.

Je n'aimais guère non plus pepère Bergeron, mais à l'adolescence, j'ai eu pour sa personne un certain attachement, trouvant chez lui un langage ancien charmant, ce que je ne pouvais percevoir au cours de l'enfance. Son nom était Alfred et son métier était homme à tout faire dans un couvent de religieuses. Je lui lance un clin d'oeil dans mon roman Les bonnes soeurs (L'amour entre parenthèses) où un personnage exerce le même métier. Je me souviens de son extrême fierté de poser en compagnie de son fils Martin (mon père) de son petit-fils Daniel (mon frère) et du bébé de celui-ci, aussi prénommé Martin. Une quatrième génération masculine. La photo a trôné dans son salon jusqu'au moment où pepère Bergeron nous a quitté. Je passe devant sa maison presque chaque jour, maintenant habitée par une cousine.

 

Du coté maternel, c'était une autre histoire. Je n'ai pas connu pepère Noël (et non père Noël), mais la memère, par contre... Elle mérite un article pour elle seule. Si je peux trouver une photo...

Tags: #famille
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 16-04-2016 à 16:34:46  (site)

Moi aussi je disais mèmère et pèpère (avec accents ...)
On attend l'article sur ta memère maternelle ... :-)

2. MarioB  le 16-04-2016 à 17:33:19  (site)

Si je peux trouver une photo...
Merci !

3. Nyxie  le 18-04-2016 à 03:40:43  (site)

Elle est bien jolie ton histoire, pour mon cas, j'avais des mémères et 1 pépère, puis à mon tour grand-mère à 45 ans ! je suis devenue mamie... ainsi va la vie et ses générations.
Bonne semaine Mario

4. jakin  le 18-04-2016 à 09:39:28  (site)

Bonsoir Mario, moi je suis de la génération : Papi et mamie....Bien que je n'ai connu aucun de mes papi morts à la guerre dans les tranchées...

5. MarioMusique  le 18-04-2016 à 12:44:29  (site)

Merci à vous deux !

 
 
 
posté le 13-04-2016 à 17:57:13

Trente arpents

 

 

Type de roman imposé dans les cours de littérature lors de mon adolescence. S'il a emmerdé des camarades de classe, j'ai eu un coup de foudre qui ne s'est pas éteint. J'ai dû lire Trente arpents près d'une dizaine de fois, même si je n'ai acheté une copie qu'en 1996.

Trente arpents a été écrit par Ringuet, pseudonyme de Philippe Panneton, médecin et pharmacien de ma ville. Le roman a été publié une première fois en 1938... en France. Des romans paysans, les rares éditeurs québécois de l'époque les bénissaient, mais pas une fiction aussi noire et tragique que Trente Arpents, où le fier cultivateur, un temps puissant, termine ses jours comme veilleur de nuit dans une usine d'une ville de Nouvelle-Angleterre.

Ce que j'avais aimé et que j'aime encore est que Ringuet, dès 1938, avait une vision historique de l'évolution sociale du Québec qui n'apparaîtra dans nos livres d'Histoire qu'au cours des années 1970. Il n'y a pas de dates, dans le roman. Aucun lieu n'est nommé, si bien qu'en fouillant sur Internet, vous verrez que la terre du personnage Euchariste Moisan est située près de Montréal, dans les Laurentides, mais pas du tout dans ma région, alors que les clins d'oeils à Trois-Rivières nous laissent deviner que notre héros était établi sans doute dans l'arrière-pays rural de Louiseville, à une cinquantaine de kilomètres de chez moi.

Le personnage de Moisan est fidèle à lui-même, quitte à devenir anachronique, d'où sa déchéance dans un Québec traditionnel et agriculturiste (au début du roman) à une société urbaine. Euchariste demeure ancré dans ses valeurs et ses croyances, mais qui le mèneront vers sa perte.

Trente arpents demeure un roman fascinant et unique. Aux visiteurs de France (les seuls, d'ailleurs), Trente arpents est sans doute facile à trouver en Europe. Enfin, c'est superbement écrit, comme en fait foi l'extrait suivant :

 

L'hiver a tout enlisé de sa cendre fine. Les arbres font sentinelle, dressant sur tout ce blanc leurs fauves bras squelettiques avec, bien rangé, le pointillé des piquets de clôture presque disparus ; et parfois, une tache noire qui est un petit sapin têtu, comme une épave sur cette mort blanche, plane, illimitée, auprès de quoi la mer mobile et changeante et glauque est toute vie.

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. jakin  le 14-04-2016 à 12:51:20  (site)

Il y a parfois comme cela des livres que l'on a envie de relire souvent....

2. MarioMusique  le 14-04-2016 à 18:21:48  (site)

Je sais que beaucoup de gens lisent des volumes une seule fois. Ce n'est pas mon cas. Je retourne à un livre aimé à toutes les deux ou trois années.

 
 
 
posté le 11-04-2016 à 23:46:29

Une belle photo ratée

 

 

Je n'ai pas d'appareil photo. Si un besoin (rare) se fait sentir pour que je photographie quoi que ce soit, je me procure un jetable. C'était le cas, en février dernier. Je me devais de croquer le nouveau chat, pendant qu'il était encore petit. Le hic est que j'ai acheté mon appareil rapidement et qu'une fois tout le bazar déballé, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de flash et que, bref, c'était un machin pour l'extérieur. J'ai tout de même tenté d'éterniser Monsieur Salomé quand il était près d'une source lumineuse. Raté, la plupart du temps. Sauf que j'aime cette photo de sa silhouette sur fond de neige, alors que la pièce intérieure est noire.

 

 

 

Des nouvelles du chéri. Il joue encore comme un dingue. Que quoi que ce soit tombe au sol, il s'y précipite pour s'amuser : papier, crayon, mes clefs, etc. Il a aussi exploré mes armoires du bas de la cuisine, a démoli entièrement un rouleau de papier essuie-tout, puis a trouvé une balle nouveau genre : une patate. Je connais son horaire : entre 22.30 et minuit, ce châton est si actif qu'il me donne des maux de tête. Mais je l'aime quand même.

Tags: #salomé
 


Commentaires

 

1. jakin  le 12-04-2016 à 11:04:24  (site)

Bonsoir Mario, une photo en noir et blanc comme dans le bon vieux temps....Elle est tout de même pas mal !

2. MarioMusique  le 12-04-2016 à 14:03:37  (site)

Eh non ! C'était un film couleur, mais sans flash, la pièce paraît entièrement noire.

3. Nikole-Krop  le 13-04-2016 à 03:25:41  (site)

Hi ! hi ! il te fait tourner en bourrique, hein ! ton "enfant en bas âge" !!
J'aime bien cette photo.

4. MarioB  le 13-04-2016 à 05:12:01  (site)

Oh oui... J'accepte de m'amuser avec lui, de lui lancer ses balles et autres jouets, mais je ne peux le faire tout le temps.

Je déteste quand je suis assis face à l'ordinateur et qu'il me donne un petit coup de patte dans le dos.

5. Maritxan2  le 21-09-2016 à 18:27:39  (site)

Une belle photo oui, ratée non ! En tant que photographe amateur, je peux te dire que la photo de Salomé est récupérable (avec un logiciel gratuit). Il suffit de recadrer la photo de façon à ne prendre que le pourtour de la fenêtre. Ainsi, la silhouette du chat apparaîtra plus près.
On enlève le superflu pour ne garder que l’essentiel... Salomé derrière le rideau de fenêtre.... et tu pourras même l'encadrer.
Si ça t'intéresse, on peut en reparler.
Bonne soirée ! @+

6. MarioB  le 21-09-2016 à 20:07:20  (site)

Ah, pas réellement...

Je viens de revoir cette photo et ma première pensée a été : C'est fou comme il a grandi (et grossi) !

 
 
 
 

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