L'été dernier, je reçois un courriel d'une femme de France qui me raconte qu'en janvier 2021, elle déménagera à Trois-Rivières. J'ai d'abord pensé qu'en cherchant des caractéristiques de ma ville sur la toile, elle avait croisé mon nom. Cependant, le fait qu'elle mentionnait mes romans et des personnages était une indication qu'elle était la personne non identifiée passant souvent sur mon blogue.
J'avoue me sentir très agacé et que je considère ce qui arrive comme une niaiserie nuisible. Ma première publication date de 1996 et il y en a eu dix autres depuis, en ne comptant pas les quatre collectifs. Or, depuis peu, il n'y a pas un autre romancier portant mon nom : il y en a deux. L'un a écrit deux romans se déroulant au Klondyke et l'autre un roman jeunesse, à compte d'auteur, ayant eu droit à des présences à la télé d'État parce que son bouquin est inspiré d'un fait réel. Ils ont certes le droit de s'appeler Mario Bergeron, sauf qu'ils s'infiltrent dans mes plate-bandes. À ce que je sache, ce ne sont pas ces deux hommes qui se rendaient dans les salons du livre lointains, à mes frais, dans l'espoir de faire connaître mes créations.
Pourquoi je refusais? Parce qu'à chaque nouvelle édition, ma mère était toujours la première personne à qui je présentais et donnais une copie du livre, comme sur cette photo de 2015. Il y a des années, elle les lisait. Ces dernières, elle ne le pouvait plus. Ma grande soeur lui a lu le roman Gros-Nez le quêteux. Aujourd'hui, on ne pourrait le faire.
J'y présenterai tous mes romans, ce qui implique ceux qui n'ont pas été publiés. Des souvenirs aussi! Puis des secrets... Beaucoup d'extraits, les passages de ces textes inspirés d'anecdotes réelles et personnelles, les tableaux des personnages, l'implication de l'Histoire dans les textes, etc.
Je vous ai déjà parlé en bien du roman écrit cette année, portant le titre de Grand-Regard et la lumière. Je viens de terminer la première relecture et j'ai eu une surprise : je n'avais jamais vu autant de maladresses dans un de mes textes! Bien sûr, quand le manuscrit est à l'état de création, je ne fais pas attention à cet aspect, ni lorsque je retranscris dans un fichier informatique. À la relecture, oui, il faut corriger. C'était plein, plein, plein de mots qui se répètent dans un paragraphe, sans oublier des éléments présents en page 30 et qui reviennent en page 88. Ouf! C'est certain qu'il faut une seconde relecture tout de suite.
En premier lieu, Éditeur 2013, je ne garde pas un bon souvenir de ces gens et le considère comme le lieu le plus démoralisant où je me suis frotté. Ils ont pris diverses libertés dont la plus odieuse est d'avoir qualifié mon roman de tome 1 sans m'informer, alors qu'il n'y a pas de tome 2 et qu'il n'y en aura jamais. Un peu plus tôt, cette année, ils m'ont informé qu'ils allaient publier ce roman en format poche. Faites, faites... Encore un peu plus tôt, ils m'ont signalé qu'ils avaient fait l'achat du catalogue de mon éditeur 1998-2003 et que sous cette raison sociale, ils pourraient se montrer davantage conciliants face aux propos des manuscrits.
PLAN
À peu près au même moment, mon roman Le Pain deGuillaume était sur le marché, après une attente de quinze années. J'étais très fier de ce livre, autant que de Gros-Nez le quêteux, paru à peine six mois plus tôt. Deux romans en une année, j'y avais toujours rêvé. J'étais sur ma lancée! Sauf que 2016 a vu ce sentiment dégonfler comme un pneu... Les livres n'ont eu aucune presse, aucune mention. Pour un gars à son dixième et onzième livre, c'est blessant. Je me suis vite rendu compte que si promo il y a eu de la part de l'éditeur, elle a été de faible teneur et sans aucune insistance. En cette fin d'année, je me retrouve encore devant rien, même si cet homme dit admirer mon style romanesque. Dans cet univers, si les livres ne vendent pas IMMÉDIATEMENT, tu n'existes pas. C'est ce qui est arrivé : ces deux romans ont été les pires vendeurs de ma presque douzaine. Je ne sais pas si j'ai envie de me replonger dans tout ce marasme de plus en plus ridicule...
Chicoutimi est le chef lieu de deux régions voisines du nom de Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cette capitale est entourée de deux villes d'importance : La Baie et Jonquière. Or, depuis 2002, ce trio ne vit que sous une bannière, appelée Saguenay, comme la rivière. J'avais trouvé idiote cette idée de faire disparaître des noms aussi charmants, mais la femme des salons du livre m'a expliqué pourquoi un seul nom des trois villes ne fonctionnerait pas : les voisins ne l'accepteraient pas. J'ai alors compris, sachant comme les gens de cette région sont susceptibles et pointilleux. Elle me racontait que les citoyens de Chicoutimi n'aimaient pas ceux de La Baie, lesquels détestaient ceux de Jonquière, etc. Je suis persuadé que ces citoyens continuent à utiliser les noms d'origine et ne doivent pas désigner le trio comme le nom de la rivière.