Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 30-07-2015 à 15:35:42

Lecture : Jean de Brébeuf

 

Un livre de ma bibliothèque que je viens de relire avec joie. Jean de Brébeuf était un père jésuite, missionnaire au pays des Hurons, au 17e siècle, ayant comme but de convertir ce peuple au catholicisme. Pendant quarante années, les Jésuites étaient tenus de rendre compte de leurs actions à leur supérieurs de France, par des récits nommés "Relations". Sans eux, nous saurions peu de choses sur les Amérindiens.

 

Le livre présente ces Relations, ainsi que divers textes signés par le religieux. Bien sûr, nous sommes parfois agacés par les jugements de valeur que l'homme porte aux Hurons, mais il faut se remettre dans le contexte de l'époque : il avait raison et les Indiens avaient tort. Non seulement sont-ils des Sauvages, mais aussi des Infidèles et des Barbares.

 

Pourtant, l'approche de Brébeuf était amicale. C'était la seule façon de pouvoir parler de Dieu aux Hurons. De plus, l'homme a appris la langue et avait même écrit un dictionnaire Français-Huron.

 

En fermant les yeux sur ses jugements, il faut reconnaître que Jean de Brébeuf était un ethnologue avant la lettre. Il décrit avec de grands détails les croyances, coutumes, habitudes de ce peuple. Le Jésuite avait beaucoup d'admiration pour les chefs hurons, leur façon de parlementer, de tenir conseil. Les passages sur leurs croyances, leurs danses, leurs fêtes, sont aussi fascinantes et nous avons même droit à une séance de mise à mort par la torture d'un ennemi iroquois, et dont les historiens se serviront beaucoup.

 

Si vous désirez connaître les coutumes ancestrales de ce peuple amérindien, ce livre est excellent.

 

L'extait est léger. Je le reproduis car, dans le film Robe Noire, on voit exactement la même scène. Il est évident que les scénaristes de cette production avaient lu Jean de Brébeuf. Les Hurons, à l'arrivée du religieux, sont très intrigués par une horloge.

 

Ils croient tous que c'est quelque chose vivante car ils ne se peuvent imaginer comment elle sonne d'elle-même et quand elle vient à sonner, ils regardent si nous sommes tous là et s'il n'y a pas quelqu'un de caché pour lui donner le branle. Ils ont pensé qu'elle entendait, principalement quand, pour rire, quelqu'un de nos Français s'écriait au dernier coup de marteau : "C'est assez sonné" et que tout aussitôt elle se taisait. Ils l'appellent le capitaine du jour. Quand elle sonne, ils disent qu'elle parle et demandent, quand ils viennent nous voir, combien de fois le capitaine a déjà parlé. Ils nous interrogent de son manger. Ils demeurent des heures entières (...) afin de la pouvoir l'entendre parler. Ils demandaient au commencement ce qu'elle disait. On leur répondait deux choses qu'ils ont fort bien retenues ; l'une, que quand elle sonnait quatre heures du soir pendant l'hiver, elle disait : "Sortez, allez-vous en, afin que nous fermions la porte." (...) L'autre, qu'à midi, elle disait : "Dressons la chaudière".

 

Jean de Brébeuf trouvera la mort aux mains des Iroquois, dans une séance de tortune à glacer le sang et qui est décrite dans ce livre.

 

Jean de Brébeuf, Écrits en Huronie, Éditions Fides, collection Bibliothèque québécoise, 1996.

Tags: #histoire
 


 
 
posté le 30-07-2015 à 14:50:56

Le vieux français de Jean de Brébeuf

 

 

À propos du livre commenté ci-haut : Jean de Brébeuf écrivait très bien. Cependant, à plusieurs occasions, il utilisait des mots qui nous sont parvenus, mais qui n'avaient pas la même signification que de nos jours. Heureusement, il y a à la fin du livre un glossaire pour expliquer ces mystères. Voici plusieurs exemples. L'illustration : Jean de Brébeuf.

 

S'oubliant des caresses que je leur avait faites. Démonstrations d'amitié et de bienveillance.

 

Tandis que j'irais prendre langue. S'enquérir de l'état des lieux, s'informer.

 

Ils lui baillent pour adjoint. Donner.

 

Si la chasse lui a succédé. Réussir.

 

Donnant ou un petit canon de verre ou de la rasade à ceux qui l'ont mérité. Il s'agit de petits présents donnés par le missionnaire aux enfants hurons. Le petit canon de verre est décrit comme "Ornement de toile rond et souvent orné de dentelle qu'on attache au dessous du genou." Rasade désigne un coquillage décoratif.

 

Presque toujours malade et comme tout étique. Extrême maigreur.

 

Ajoutant mille pouilles à l'encontre. Injures.

 

C'est l'unique cause des batteries et des meurtres. Querelles.

 

Les voilà incontinents assemblés. Sur l'heure ou dans un moment.

 

Il y trouve visage de bois. Se rendre dans un lieu et ne pas trouver la personne recherchée.

 

S'il retourne bagues sauves. Se dit d'une personne qui se tire d'une situation fâcheuse sans dommages.

 

Les frères avaient parfois des riottes. Petite querelle.

 

Ils en fourreront même dans le fondement. Anus.

 

Ils entretiennent des pensionnaires dans les nations. Des espions.

Tags: #histoire
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 02-08-2015 à 19:42:59  (site)

Fondement existe encore ; incontinent (adv) ausii, mm s'ils ne s'emploient guère. Mais c'est le même sens.
Etique est un terme médical un peu vieux mais existant aussi.
Quant à visage de bois, je trouve l'express intéressante puisqu'on dit trouver porte de bois devant une porte fermée.
Et riotte, je suppose que ça a un rapport avec le riot anglais

2. MarioB  le 02-08-2015 à 20:45:21  (site)

Je me penche sereinement face à plus experte que moi Rire1

3. Nikole-Krop  le 03-08-2015 à 03:48:21  (site)

Je rêve là ou il se gausse, le Mario ! :-)

4. MarioB  le 03-08-2015 à 13:51:36  (site)

Pas du tout, Nikole. Tu as des connaissances dans le domaine, et pas tout à fait moi.

 
 
 
posté le 26-07-2015 à 16:32:11

Terminer un roman et...

 

Dimanche le 26 juillet 2015, au parc du Moulin, à 15 heures 15, je termine le roman Le cochon de Bérangère, entrepris le 1 août 2014 au même endroit.

Parfois, l'ego chante : "Ouais! C'est magnifique! Je suis bon!", alors que d'autre fois, c'est plutôt : "M'ouais..." Ce roman se situe dans cette catégorie. Pour les deux bonnes idées : des courts chapitres de dix pages et des rares dialogues qui n'ont que quatre répliques. Ce que j'ai sur le coeur : des passages peut-être un peu vides et ternes. Mais ceci, je l'ai déjà pensé de certains de mes romans qui ont été publiés. Avec les relectures et le temps qui passe, ces défauts peuvent être gommés.

Cependant, j'ai un incroyable retard pour recopier le texte manuscrit dans son fichier informatique. Je ne me souviens pas en avoir eu un aussi imposant ! J'en ai pour des mois, avant de terminer.

Résumé : Bérangère est née à Paris en 1936, d'une mère québécoise et célibataire, alcoolique, inconséquente et artiste peintre déchue, qui doit lutter pour apporter le minimum à son enfant. En 1939, craignant une guerre, le frère de cette Jeanne va la chercher pour la ramener à Trois-Rivières, presque de force. Sur le navire, alors que s'éloignent les côtes de France, Jeanne fait promettre à Bérangère de revenir à Paris à sa place, comme si la femme savait qu'elle ne vivrait pas longtemps. Elle décède en 1945 et Bérangère est prise en mains par sa tante Renée.

Bérangère n'oublira jamais la promesse faite à sa mère. De ce fait, l'enfant, puis l'adulte qu'elle deviendra, parle toujours avec l'accent parisien, voue un culte à la France. À peine âgée de dix-neuf ans, elle contracte un mariage qui sera malheureux (Trois enfants et autant de fausse-couches en dix années, sous la férule d'un époux autoritaire.) Divorcée, Bérangère devient une femme d'affaires prospère et ses trois filles seront des réussites sociales. De plus, avec l'aide de son oncle Roméo, Bérangère travaille à faire reconnaître Jeanne comme une grande peintre des années 1920. Cependant, malgré l'amitié de son entourage et son succès au Québec, elle pense encore qu'il est temps pour elle de retourner vivre à Paris.

Bref, ce sont les étapes de l'évolution sociale de la femme, traversant des époques de changements. Le cochon du titre est une tirelire donnée en cadeau par le mari de Renée, pour les dix ans de l'enfant, lui disant qu'en économisant beaucoup, elle pourra retourner en France avec cet argent. Ce qu'elle fera d'ailleurs à quelques occasions.

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. elena13  le 27-07-2015 à 05:01:56  (site)

Merci pour l'histoire du roman !!!

2. MarioB  le 27-07-2015 à 10:46:07  (site)

Bienvenue.

3. epervier67  le 28-07-2015 à 11:02:50  (site)

Un plaisir de parcourir votre monde poétique.

amitiés kébécoises,

André, épervier

4. MarioB  le 28-07-2015 à 11:19:34  (site)

Merci, mais il n'y a rien de poétique dans ce que je fais. Je suis un romancier.

 
 
 
posté le 26-07-2015 à 16:13:35

... en commencer un autre immédiatement

 

Le temps de fermer mon cahier, de sortir un second de mon sac, de l'ouvrir, de prendre le stylo, un nouveau roman était en cours de création. J'avais trois choix d'idées. J'ai choisi celle-ci il y a environ une semaine. Voici quelque chose que je n'ai jamais fait et qui m'a semblé à risque, du moins jusqu'à ce que je modifie l'approche.

Vous savez, depuis 1992, j'ai tout pris en note, tout conservé, même des petits trucs anodins comme les cocardes des salons du livre. J'ai noté les chiffres de vente, les dates des salons du livre, celles de la création des romans, mes démarches, etc. Ce que je n'ai pas noté, je ne l'ai pas oublié. Peu de gens peuvent imaginer que dans le cadre du métier d'écrivain, il y ait eu une élongation musculaire lors du salon du livre de Rimouski en 1999 et qui a duré six mois. Et la femme qui avait acheté une seconde copie de mon premier roman parce que son chien avait pissé sur sa copie initiale ? Et l'hôtel de passe de Montréal ? Et la touchante jeune adolescente qui désirait des conseils pour devenir poète ?

Écrire une autobiographie serait me situer au niveau du blogue. Or, il en existe un, qui est dans mes liens sous le titre de Mario Romancier. De plus, ce serait prétentieux.

Il fallait trouver l'idée pour transformer tout ça en roman. Il y aura donc deux narrateurs : l'âme et l'esprit. D'ailleurs, ils ne s'entendent pas du tout. L'âme est grandiose, majestueuse, un peu guindée, alors que l'esprit est populo et mal engueulé. Les seuls dialogues du roman vont mettre en vedette ces deux-là. avec de nouveau des échanges ne dépassant pas quatre répliques. Il faut que ce soit amusant. De plus, je ne me nommerai pas dans le texte. Enfin, les chapitres auront quinze pages et représenteront chacun une année de mon aventure.

Le titre actuel est : Comment devenir un romancier impopulaire, ignoré et cynique ?

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 27-07-2015 à 05:56:59  (site)

J'aime l'idée.

2. MarioB  le 27-07-2015 à 10:45:44  (site)

Merci. C'est cependant une idée pleine de pièges,

 
 
 
posté le 25-07-2015 à 02:06:04

Mes chiens

 

Un article du présent blogue peut laisser croire que je n'aime pas les chiens. (Oui, oui : il y a d'autres écrits que celui du premier article de la premilère page.) Faux ! Cependant, j'ai horreur des petits chiens frisés blancs, parce qu'ils sont laids et aboient sans cesse. Les autres chiens, ça va, même si je n'en voudrais pas chez moi, car les chats rejoignent davantage mon caractère. Quand je vois un chien, je ne peux m'empêcher d'approcher, de leur parler, les caresser.

Au cours de mes jeunes années, ma famille a eu deux chiens, lesquels ont vécu plus de dix ans. Deux mâles, sans race. Le premier s'appelait Mousse. Un cabot brun qui avait la particularité d'aimer l'eau. S'il arrivait à ouvrir la porte pendant que je faisais mon nettoyage, Mousse sautait dans la baignoire ! Pas loin de chez moi, il y avait un parc avec un étang. Si le chien se détachait, j'avais l'assurance de le retrouver dans l'étang, nageant sans cesse autour de l'ilôt. Le seul moyen de le faire sortir ? Partir à sa poursuite dans l'eau ! Je m'y suis frotté souvent...

Le second chien portait le nom de Teddy. À l'origine, son nom était Arthur, mais mon père avait refusé, car il s'agissait du prénom d'un commis voyageur présent une fois par mois dans son commerce. Le souvenir le plus vivace que j'ai de Teddy est illustré sur la photo moche ci-haut. Elle date de 1979, alors que j'étais en transit chez mes parents le temps d'un hiver, en attendant de trouver un nouveau logement. Papa et maman avaient alors commencé à passer leurs hivers en Floride et m'avaient demandé de déménager dans le nid familial pour m'occuper du chien et aussi pour économiser l'argent qu'il me faudrait pour me trouver un autre coin en juillet.

J'avais alors mon deuxième Salomé, qui n'avait pas un an. Teddy, avec sa douzaine, donnait l'impression d'être un vieillard. Il marchait péniblement, ne jouait plus. Sauf que mon châton l'avait élu comme jouet. Le chat se postait près d'une porte, attendait que le chien approche, puis surgissait toutes griffes dehors afin de l'effrayer. Pas du tout une attaque : tout simplement lui fiche la frousse. Quand le cabot approchait de son plat pour bouffer, Salomé intervenait et lui donnait des coups de pattes. Quand Teddy se couchait sous les couvertures, le félin grimpait sur le lit pour le boxer. Une fois, une seule, le vieux chien s'est fâché et a aboyé. C'était amusant de les voir faire !

Tags: #chien
 


Commentaires

 

1. Nikole-Krop  le 26-07-2015 à 03:56:11  (site)

Une jolie histoire !

2. MarioB  le 26-07-2015 à 09:14:51  (site)

Vrai ?

3. Nikole-Krop  le 27-07-2015 à 05:56:22  (site)

Oui. :-)

 
 
 
posté le 22-07-2015 à 01:06:53

Mon voyage à Paris

 

J'ai toujours cru que pour un Québécois, fouler le sol du pays de nos ancêtres représente un devoir. Ainsi, en juillet 1996, je me décide : voyage d'agrément à Paris pour me frotter à la France profonde. Avant le départ, j'achète l'objet essentiel pour toute bonne visite à Paris : Un petit dictionnaire Anglais/Français. Il s'agissait aussi de mon baptême de l'air. Pas du tout aimé... Trop long et monotone.

Me voici enfin dimanche à Orly ! En descendant, l'émotion m'étreint. Mes pieds sur le bitume de mes ancêtres ! Je fais signe à un des nombreux taxis présents afin de me rendre à mon hôtel. Le chauffeur, portant un bérêt et avec une Gauloise vissée aux lèvres, était en train de lire le Figaro. "Ah, vous venez du Canada ? J'adore le Canada, avec ses Peaux-Rouges, ses ours polaires et son sirop d'érable", me chante-t-il, alors qu'à la radio se fait entendre un succès d'Édith Piaf. Bel hôtel !

La France profonde attendra ; il faudrait être idiot de séjourner à Paris sans voir les légendaires lieux touristiques, comme les Champs-Balisés, le Musée du Loup et la Tour F-M. Très joli, tout ça. Les français à qui je m'adresse sont tous aimables et charmants, avec leurs baguettes de pain sous le bras.

À moi, la France profonde ! Je passe d'abord par le métro, mais... déception ! Tout le monde y dort. Voici un boulevard et je note deux hommes qui s'embrassent. Gai Paris. Un peu plus loin, un accordéoniste triste joue un air d'Édith Piaf, alors qu'une chanteuse pieds nus tend les mains aux passants. Émouvant. Je croise quelques boutiques : Love Paris, Smart Phones, Iced Coffee, Breakfast Sandwich, World Souvenirs, Souvenirs Center, Gift Shop et un grand magasin qui annonce ses Summer Soldes. La culture française, ça me tue.

Mais ce n'est pas ce que je désire. Un bistrot ! Le Petit Bal Chez Bébert ! Quel joli nom français ! Bébert lui-même me sert le café-crème. Ce sympathique ventru porte le bérêt, de généreuses moustaches, un accordéon et une baguette de pain, tout en sifflant une mélodie d'Édith Piaf. J'y vois des mecs et des nanas qui fument des Gitanes et boivent le pastis, tout en fredonnant des chansons d'Édith Piaf. Merveille ! Après cette halte si touristiquement satisfaisante, je poursuis mon exploration du boulevard quand arrêté par une jeune femme très maquillée, mégot au bout des lèvres, porte-jarretelles en évidence, qui me demande : "J'te plais, mon coco ?" Heu... Heu... Heu... "Je ne suis point celui que vous croyez." Elle s'éloigne en sifflant un air d'Édith Piaf. Ouf... Voilà la pluie qui s'en mêle et je suis perdu ! Où est mon hôtel ? Je joue de chance et je m'adresse à un gendarme qui non seulement m'explique le chemin, mais vient me reconduire à la porte du lieu, après avoir déposé son képi sur ma tête. Quelle amabilité ! "Pour les touristes, je me ferais teindre en blond s'ils me le demandaient. Vous venez du Canada ? Ah! Je rêve de ma cabane au Canada et des hivers infinis !" Dans ma chambre, je me sèche, puis, curieux, met le téléviseur en marche. J'y vois un Reality show, un Sitcom et les News. La culture française, il n'y a que ça de vrai.

Le reste de la semaine se passe avec charme. Je fraternise avec des sympathiques parisiens qui se déplacent en jouant de l'accordéon et en chantant les classiques d'Édith Piaf, tout en buvant du vin et en croquant des baguettes de pain. Jules m'a même fait cadeau de son bérêt. J'ai fait la java avec la gonzesse Lulu et le mec Dédé m'a enseigné les secrets de la pétanque. Hélas ! Le moment du départ approche. Je me rends compte que je n'ai pas acheté de souvenir. Me connaissant, hein... Je pousse la porte d'un disquaire. Joe Bassin Remixes. Non, non... Gaga Mouskouri Greatest Hits. Surtout pas... Michel Sardine Master Série. Non et non. Tiens ! Un best of de Serge Gainsbong ! Je n'ai pas de disque de ce grand auteur qui maîtrise la langue française ! Les chansons... No Comment, Intoxicated Man, Initials BB, Sea Six And Sun, Relax Baby Be Cool, Rock Around The Bunker, Love On The Beat, Flash Forward, Scenic Railway, Harley David Son Of A Bitch. Parfait ! Vraiment, la culture française me tue.

Quel beau voyage ! Si vous êtes sage, un jour prochain, je vous ferai part de mon séjour à New York.

Tags: #france
 


Commentaires

 

1. elena13  le 22-07-2015 à 04:44:40  (site)

Bon voyage à Paris !!!

2. Nikole-Krop  le 22-07-2015 à 09:16:37  (site)

Je me marre !

3. jakin  le 22-07-2015 à 12:10:26  (site)

Bonsoir Mario, Moi qui part à Paris dimanche pour une semaine, j'espère ne pas rencontrer tous ces clichés moyenâgeux ! Pour le Pastis et la Pétanque, c'est 800 km plus bas vers la méditerranée....Ta description m'a fait rire et le pays des termites ne t'en voudra pas !

4. MarioBergeron  le 22-07-2015 à 12:46:31  (site)

Hein ? Des clichés ? Quels clichés ?
Au fait, les boutiques nommées existent.

5. johnmarcel  le 13-12-2016 à 05:12:26  (site)

Moi aussi nous sommes été à Paris avec Tuti avant le 13-02-2014 à 13:14:26... Alors c'était comment Paris que le texte se titre... et c'est même pas marrant...
Mais que vois-je ? L'Ambassade du Canada n'est qu'à moins à peine de 3 km de l'Ambassade d'Indonésie...

édité le 13-12-2016 à 11:12:53

6. johnmarcel  le 13-12-2016 à 05:31:33  (site)

Quand-même, je suis sérieux une seconde, nous avons tous deux en commun d'avoir foulé le sol de nos ancêtres... arrivé à destination à Coventry, un pied sur le quai de la gare, je me suis dit, c'est venu comme ça sans réfléchir, "J'y suis"...

7. MarioBergeron  le 13-12-2016 à 16:35:45  (site)

Le monde est petit !

 
 
 
posté le 19-07-2015 à 01:21:23

Mes yeux

 

J'ai un défaut de fabrication. Aussitôt que je me suis mis à marcher, je me cognais partout. D'ailleurs, il me reste deux marques de ces collisions terribles que je faisais au cours de ma petite enfance. Inquiétude de mes parents : Qu'est-ce qu'il a, le dernier né ? Le verdict est vite tombé : un oeil, c'est rond. Pas les miens : ils sont ovales. Or, au cours des années 1950, il n'y avait pas de lunettes pour les très jeunes enfants. J'ai donc passé ce temps à ne rien voir. Mes premières lunettes sont arrivées à l'âge de cinq ans.

La surprise a dû être de taille pour mes parents : ces verres étaient très épais. Ils le seront toute ma vie, mais le progrès aidant, l'épaisseur irait en diminuant. J'ai cependant passé mon enfance à subir la méchanceté des autres gamins, se moquant de ma vue, de mes lunettes épaisses. Il y en a qui me surnommaient "Fond de bouteille" et "Les loupes". C'est fou comme je me souviens de ça parce que ça me blessait profondément... À l'adolescence, j'ai développé un complexe face aux filles à cause de mes verres. Elles n'osaient pas approcher un gars à l'apparence aussi peu esthétique. Cette idée ne m'a jamais quittée.

À ce moment-là, j'avais crainte de devenir aveugle en vieillissant. Cependant, ma vue n'a jamais changée et j'ai même pu porter des lentilles pendant une douzaine d'années, jusqu'à ce que mes yeux les rejettent. Les lunettes que je porte datent de 2004. Les meilleures de toute ma vie. Le verre est moins épais et, pour la première fois, je peux voir sur les côtés. Avant, c'était impossible. Il fallait que je tourne la tête pour voir de biais.

Tardivement, c'est à dire autour de 1995, on m'a reconnu comme handicapé physique, ce qui m'a permis quelques trucs gratuits de la part du gouvernement, dont cet écran d'ordinateur qui est face à moi et aussi une merveille : des lunettes de lecture. Je vois très bien de près : pas du tout de loin. Quand je me rends au baseball, je ne vois pas où est frappée la balle, mais je le devine en apercevant le déplacement des joueurs. Sur la route, je ne vois pas les panneaux et c'est d'ailleurs pourquoi je n'ai jamais conduit d'auto de ma vie.

Des gros problèmes ? À deux occasions : décollement de la rétine. La première fois au début des années 1980. Comme il n'y avait pas de médecin pour réparer le tout, je m'étais rendu à Québec en autocar. Quand je suis sorti de là, c'était terrible : je ne voyais pas à trois pas devant moi et le ciel était devenu mauve. La deuxième fois, c'était en 1998. Traitement au laser, cette fois. Le hic est qu'il fallait me piquer dans les yeux afin de m'engourdir et que ça n'avait pas fonctionné. Au premier clic du médecin, j'avais laissé filer un cri de douleur qui avait fait trembler les murs. Il devait opérer un oeil à la fois. Pour protéger celui qui venait de subir le sort, je portais une oeillère, qui me faisait ressembler à un pirate de conte pour enfants. J'étais alors "Beignet-Vole" pour surveiller des ados qui étudiaient à l'école. Un jour, un gars lève la main et demande : "Monsieur, qu'est-ce qu'il a, votre oeil, pour que vous portiez ça ? " Je me suis approché, mis la main sur l'oeillière en disant : "Tu veux voir ?" Le gars a fait NON NON NON, pensant que j'étais une créature de film d'horreur. J'avais trouvé sa réaction très drôle !

Photo ci-haut : les très beaux yeux de Jobyna Ralston, comédienne de cinéma muet.

Tags: #yeux
 


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1. biquette  le 19-07-2015 à 02:42:35  (site)

Bonjour Mario , je dois dire que ça fait un bail que je ne t'ai pas mis de com " la raison "je devais démenager et de ce fait plus beaucoup de temps a consacrer a l'ordi et ce matin je suis tombé sur ton article , je dois dire que je me met a ta place pour ton enfance qui n'a pas dû se passer Ok , vu la vacherie des gosses , note bien ils ne changent pas beaucoup , je vois mes petits fils me racontent leurs déboires dans les écoles mais ça n'est pas du tout comme avant , car figure toi que moi aussi étant môme j'étais super complexée et j'ai aussi souffert de la méchanceté de certains gosses..Bref pour en revenir a tes yeux j'espére qu'a present tu vois a peut prés sans de difficultés ,et que ta vie est bien meilleure mais dur d'estomper des souvenirs qui nous marquent a jamais dans le grand livre de cette vie dont beaucoup souffrent méme actuellement car l'époque n'est plus la méme mais d'autres problémes se sont greffés et en fin de compte c'est une roue qui tourne sans fin ....Je vois que tu raconte trés bien , je n'ai jamais eu l'ocase de lire tes livres mais ils doivent valoir d'étre pris en considération ...Tu es un homme trés actif et c'est génial ...Je repasserais al'ocasion te mettre des coms car j'aime bien tes blogs ...Passe un beau dimanche a+++++Lili

2. MarioMusique  le 19-07-2015 à 02:48:20  (site)

Oui, certains enfants étaient méchants à mon endroit. Je n'ai jamais oublié ça. Cependant, comme écrit dans l'article, les lunettes se sont beaucoup améliorées depuis mon enfance et mon adolescence et je suis content de constater qu'en vieillissant, ma vue demeure la même.

 
 
 
posté le 17-07-2015 à 01:06:50

Les livres ne se vendent plus ?

 

C'est ce qu'affirment les médias, un peu partout dans le monde. J'en ai eu des indications, lors du salon du livre de Trois-Rivières de 2014, en parlant avec quelques auteurs. Curieusement, depuis cette nouvelle, mes deux livres publiés ont été mes meilleurs vendeurs, mais j'ai été largué par ces deux éditeurs. Dans mon esprit, un roman se vend la première année de sa parution, car il y a des chances de le trouver dans les librairies. Par la suite, c'est hasardeux. Cependant, avec ces deux romans, la deuxième année paraît mortuaire.

J'avais vendu 1300 copies de Ce sera formidable, en 2009-2010. Pour la seconde année : une quarantaine. Suffisant pour me faire mettre à la porte et voir ce livre pilloné, alors qu'il n'avait pas deux années complètes d'existence.

En ce jeudi le 16 juillet, j'ai reçu pire nouvelle. Le roman illustré ci-haut avait été mon meilleur vendeur de tous mes livres : 2015 copies, pour l'année 2013-14. Je souligne que la plus grande proportion de ces livres vendus l'ont été le temps de trois mois. Vous savez combien j'ai ai vendu, pour la seconde année ? Treize. Je ne vous parlerai pas de mon chèque de droit d'auteur... Je ne pourrai même pas faire une petite épicerie, avec un tel montant ! Pillonage ? J'attends la confirmation d'ici la fin de l'été.

Lors de ma phase avec le premier éditeur (1998-2003), l'homme avait fait preuve de patience. Il faut préciser que je soutenais les bouquins par des participations massives dans les salons du livre. Pour une seconde année, je ne vendais pas des 700 ou 800, mais pas des chiffres aussi ridicules que 13 ou 40. Ce n'était guère étonnant de voir le livre 1998 voisiner le 2001 dans les librairies. Plus maintenant ! Les livres se vendent moins parce qu'ils ne vivent en librairie que deux ou trois mois. Les gens ne peuvent acheter ce qu'ils ne voient pas.

Pour le nouveau, l'éditeur a fait un petit tirage : 500 copies. Cela ne m'a pas insulté du tout et je comprends sa prudence et l'en félicite. Si le livre est un échec, il ne perdra pas des sommes astronomiques, comme c'était arrivé avec les deux maisons précédentes, qui avaient fait des tirages de 3000 copies.

Je voudrais préciser un élément pour les aimables visiteurs européens de passage ici. Les chiffres que je cite peuvent vous paraître petits. Normal : nous avons un potentiel de lecteurs qui n'atteint pas deux millions de personnes, alors qu'en Europe, la population de la France, avec celles de la Suisse, de la Belgique, un peu de l'Italie, bref, la démographie favorise des tirages plus imposants, ainsi que des ventes. Cependant, j'ai lu que la France rencontrait le même problème qu'au Québec : présence courte dans les librairies.

 

Tags: #lecture
 


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1. elena13  le 17-07-2015 à 05:27:27  (site)

C'est dommage que les livres ne se vendent plus !!!

2. MarioB  le 17-07-2015 à 06:40:20  (site)

Surtout quand on les écrit dans le but de les faire partager.

3. jakin  le 17-07-2015 à 12:41:18  (site)

Bonsoir Mario, il faudrait que les éditeurs soient plus téméraires pour faire traverser l'Atlantique à tes ouvrages et les proposer dans le creuset de la langue française....comme je te l'ai déjà dit en France le prix de tes livres est prohibitifs (cent euros) alors qu'un livre en moyenne est vendu 20 euros....

4. MarioB  le 17-07-2015 à 13:42:48  (site)

Je crois qu'il s'agit des romans hors commerce, que j'ai déjà croisés sur des sites internet. Le dernier est sans doute à un prix plus abordable. Il faut passer par la Maison du Québec, dont je donne l'adresse et le numéro de téléphone dans le premier article du blogue consacré à ce livre, Voir Gros Nez, dans mes liens.

 
 
 
posté le 14-07-2015 à 23:29:22

Lecture

 

Des livres de ce type ont déjà été publiés, à propos de nombreuses guerres, mais pas sur la guerre de 7 ans au Canada. Si le sous-titre indique les années 1756-1763, ce sont surtout 1760-61 qui sont en cause, années de la conquête britannique de la Nouvelle-France. Ce n'est pas une histoire de cette guerre, mais bien à propos des conséquences sur le peuple conquis.

 

 

Il y a cinq éléments en cause : les petites gens (fermiers, artisans, etc.) la noblesse, les militaires (miliciens, pour la plupart), les prisonniers de guerre, puis les Acadiens ayant réussi à échapper à la déportation de 1755 pour s'établir au Québec. Ce dernier élément me paraît hors contexte.

 

 

Nous savons que l'immense flotte britannique, voguant sur le fleuve Saint-Laurent pour rejoindre Québec, brûlait tout sur son passage. C'est d'ailleurs pourquoi il reste peu de vestiges de la Nouvelle-France dans cette région.

 

 

Imaginons que vous habitez un village du nom de St-Machin, situé sur les côtes du fleuve, et que vous savez que les Anglais approchent. Que faire ? Fuir ! Vers des villages à l'intérieur des terres ou dans la forêt. Les auteurs ont cerné ces gens en fuite et ont pu établir les conséquences de la guerre sur cette population.

 

 

De quelle façon les historiens ont-ils pu voir tout ça ? Par les écrits des curés, tenus de prendre en note les mariages, baptêmes et décès. Or, il y a des villages avec un véritable vide de ces statistiques, pendant quelques mois, indiquant que la population avait déserté les lieux. Les Anglais passés, les gens retournaient vers leurs villages - ou ce qu'il en restait - et alors le curé avait du boulot pour souligner que pendant qu'il était dans un village à l'intérieur des terres, ou dans la forêt, il y eut X baptêmes ou décès. Ceci nous donne le nombre de veuves, d'orphelins. La même méthode est en cause pour les miliciens et soldats. Le nombre de décès est beaucoup plus élevé pendant ces périodes d'absences, ce qui indique que les enfants et les adultes n'ont peut-être pu manger à leur faim, qu'ils ne pouvaient se chauffer, etc. Ces disparitions sont donc des conséquences de la guerre.

 

 

La partie sur les nobles est intéressante. Après la conquête, les Britanniques ont donné 18 mois à tout le monde pour retourner en France. À leurs frais, hein ! Évidemment, le pauvre cultivateur ne pouvait y penser. Ceci s'adressait surtout à la noblesse, entre autres la noblesse marchande et militaire. Un certain nombre de ces gens ont été obligatoirement exilés. Ils devaient vendre leurs biens, laisser derrière eux des personnes de leurs familles. L'argent en circulation ne valait pas la moitié du fric anglais, si bien que plusieurs de ces nobles sont arrivés en France ruinés. Autre conséquence pour la noblesse militaire : le roi les a retirés de ses effectifs de l'armée.

 

 

Pour la plupart des gens de cette noblesse née au Canada, c'était la première fois qu'ils foulaient le sol de la France. Ils n'ont pas été les bienvenus, peu aidés par un scandale, alors qu'une vingtaine de ces nobles avaient gardé pour eux l'argent envoyé au Canada par le roi pour sa colonie. Imaginez un noble, dans son petit manoir, qui se retrouve, six mois plus tard, à la Bastille ! Après 1763, plusieurs de ces nobles sont retournés au Canada, pour rejoindre ceux laissés là-bas. La France n'était simplement pas leur pays.

 

 

Livre intéressant, bien qu'on y trouve trop de tableaux statistiques et de listes, qui présentent les décès d'hommes, indiquant ainsi le nombre de veuves et d'orphelins, de familles brisées, etc. J'ai lu cet ouvrage en quatre jours.

 

 

L'extrait. Une femme de la noblesse canadienne écrit de France à son frère demeuré ici. On sent beaucoup sa peine.

 

 

Voilà le plus grand plaisir que je puisse goûter (...) que celui de m'entretenir avec ma famille. J'ai le plus grand chagrin de m'en être séparé et si c'était à recommencer, j'aurais bien le plaisir d'être maintenant avec toi. Ah, il n'est point de peine comme celle-là. Elle est au-dessus de toutes expressions. Toute ma consolation est d'espérer que vous trouverez à vendre et que j'aurai le bonheur de vous revoir tous. Ah, mon cher petit frère, fais bien tous les efforts pour cela car je ne puis te dire la peine que j'ai. Plus je vais, plus elle augmente. Bien souvent, je ne m'endors qu'en pleurant et si cette lettre ainsi que celles de toute la famille me sont fidèles, elles vous rendront l'empreinte des larmes que je ne puis retenir au souvenir de ma famille. (...) Ce n'est pas que la France ne soit fort agréable, mais il faut y avoir toute la famille et et pour lors nous serions plus qu'heureux.

 

 

La guerre des Canadiens, Jacques Mathieu et Sophie Imbeault, 2013, Éditions du Septentrion

Tags: #histoire
 


 
 
posté le 14-07-2015 à 02:19:27

Centre-ville

 

L'intersection des rues Notre-Dame et des Forges, au centre-ville de Trois-Rivières. L'historien aurait beaucoup à dire sur ces deux rues. Le plus ancien que je puisse évoquer : à l'époque de la Nouvelle-France, les vaisseaux et embarcations arrivaient sur la berge du fleuve Saint-Laurent, au bout de la rue des Forges. Les passagers marchaient un peu, puis tournaient dans un chemin - la future rue Notre-Dame - pour se rendre aux pallisades du bourg.

 

L'édifice plus élevé a été érigé au cours des années 1930 et on considérait cet Édifice Ameau comme le premier gratte-ciel de la ville. Depuis, il y en a eu un autre, beaucoup plus haut ! Ce que l'on voit au premier plan, à gauche, date de 1909, un peu moins d'une année après le grand incendie qui avait détruit presque entièrement ce centre-ville. Les élus municipaux, voyant pointer l'ère de l'automobile, avaient fait en sorte que les rues soient plus larges.

 


 
 
 

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