Le chapitre suivant l'enfance de Lillian Gish est consacré au réalisateur David Wark Griffith. Lillian allait devenir son actrice fétiche pendant une dizaine d'années et la femme gardera beaucoup de respect pour l'homme, qu'elle a toujours nommé comme "Monsieur Griffith" et non pas "David", malgré leur amitié.
Pour ce chapitre, Lillian Gish s'oublie pour laisser la place à l'homme. En lisant ces pages, j'ai pensé me rendre à la fin du bouquin pour constater ce que j'avais deviné : oui, il y a eu recherche historique auprès de cinémathèques, consultation de livres, de découpures de presse, sans oublier les archives du cinéaste, puis des enquêtes auprès de gens qui ont connu l'homme (N'oublions pas que ce texte a été écrit en 1967-68 et que beaucoup de gens un jour en relation avec Griffith étaient toujours de ce monde.)
Griffith est considéré comme le père du cinéma américain. Il a inventé beaucoup de choses, amélioré ce qui s'était fait discrètement au cours des premières années du 20e siècle. L'homme était un comédien raté, qui, en dernier recours, parce qu'il était fauché, s'était présenté à la compagnie cinématographique Biograph, à New York, pour proposer ses scénarios. Il est devenu cinéaste malgré lui, pour remplacer un homme qui avait décidé de cesser cette activité.
Les films Biograph, comme tous ceux de cette époque, duraient de dix à quinze minutes et étaient filmés sans imagination, d'une façon théâtrale. Ces films étaient loués à des petites salles de cinéma, pour un public qui se contentait de tout ce qui avait jusqu'alors existé. Sauf que Griffith, progressivement, a tenté des expériences inhabituelles, ce qui plaisait au public, mais pas tellement à ses patrons. Exemple : le gros plan. Zoom sur un visage! Réaction des gens de Biograph : "Vous ne pouvez faire une telle chose! Le public ne verra pas le comédien au complet!" Il expérimentait aussi avec l'éclairage, des plans éloignés, toutes ces petits choses communes aujourd'hui, mais qui, en 1908-09, n'existaient pas. Un jour, Griffith a voulu tourner un "long" film, c'est à dire d'une durée d'une demi-heure. "Vous ne pouvez faire une telle chose! Le public va se lasser!"
Lillian Gish cerne très bien le personnage et ses renseignements sur l'enfance du cinéma sont délicieux à lire. La comédienne et sa soeur Dorothy prendront plus de place dans le chapitre suivant, concernant leur implication à la Biograph et près de Griffith.
Si vous désirez lire du vide, procurez-vous une autobiographie. C'est plus que souvent vain, anecdotique, rempli de choses qui ne me regardent pas. La seule captivante que j'ai lue est celle de Lillian Gish, parce que la femme fait preuve d'une qualité absente des autres livres de ce type : l'humilité. Le titre ne ment pas : les fleurs, elle les garde pour le cinéma, pour le réalisateur DW Griffith et un peu pour elle-même.
Ce livre a été écrit en 1969, en collaboration avec Ann Pinchot. La copie ci-haut, version française, date de 1987, mais aucun élément n'a été ajouté au texte d'origine. J'ai croisé le même livre avec une autre page couverture. Alors, je relis avec joie et vais tenter l'expérience de vous "faire lire" en même temps que moi, étape par étape, en plusieurs articles.
Lillian Gish, en compagnie de sa mère et de sa petite soeur Dorothy, était comédienne dès l'âge de cinq ans, tenant des rôles enfantins pour des troupes théâtrales ambulantes, se produisant dans des villages et des petites villes ignorées par des comédiens vedettes. Enfant de la balle, comme le veut l'expression, mais sans le misérabilisme d'usage. Bien sûr, elle a couché dans des auberges douteuses et se privait de quelques repas, mais elle ne fut jamais malheureuse. Les gens de ces troupes étaient gentils et protégaient les deux enfants. Cette existence inhabituelle lui a permis d'apprendre une certaine discipline et le sens du devoir.
C'est aussi un tableau de la vie sociale de la fin du 19e siècle et du début du suivant. J'ai beaucoup aimé ce court passage où Dorothy doit tenir le rôle d'un garçon et la fillette pique une crise de larmes parce qu'elle doit porter un pantalon, ce qu'elle trouve humiliant.
Une chose est certaine : les soeurs Gish étaient très attachées l'une à l'autre. Les photos du duo nous les présentent toujours enlacées, comme si elles ne faisaient qu'un seul être humain. Il y a une photo des deux femmes, dans la soixantaine, et elle donne aussi cette impression.
Griffith témoigne de la première fois où il a vu les soeurs : Je me souviens d'avoir traversé, un jour, tout au début de l'été, le vieux hall sinistre des studios Biograph, quand soudain, tout parut s'illuminer. Ce brutal changement d'atmosphère était dû à la présence de deux jeunes filles assises côte à côte sur le banc. Elles avaient des cheveux tirant sur le blond, et se serraient tendrement l'une contre l'autre. Je n'avais jamais vu plus joli tableau. Sur la photo : Dorothy tient affectueusement Lillian.
L'extrait. Lillian et Dorothy, au début de l'adolescence, se rendent dans un cinéma à deux sous, où elles reconnaissent, sur l'écran, une fille croisée avant et qui, comme elles, jouait au théâtre dans des troupes ambulantes : Gladys Smith, la future Mary Pickford. J'adore la réaction décrite par Lillian.
À la fois troublées par notre découverte et fascinées par le scénario, nous sommes restées assises, les yeux rivés à l'écran. Quel beau film c'était, fait pour toucher les coeurs et faire couler les larmes. (...) Le film durait quinze minutes, puis le mot "fin" vint illuminer l'écran, celui-ci ne fut plus grand qu'un drap de lit ; nous sommes sorties en clignant les yeux dans le grand soleil.
1. jakin le 12-09-2017 à 12:28:30 (site)
Bonsoir Mario, quant ils sont bien écrit ces livres donnent beaucoup à voir de la vie sociale de leur époque....
2. MarioMusique le 12-09-2017 à 14:35:01 (site)
Oui, mais pas toujours, parce que j'ai déjà croisé des propos centrés sur le Et moi et moi et moi.
MAÏS : En ce vendredi, un homme m'interpelle : "Veux-tu du blé d'Inde?" Pas d'argent, m'sieur. "Gratis!" C'était le responsable des kiosques des Jardins fruités, qui ferment boutique, et le gus les vidait un à un. Alors, je suis parti chez moi avec douze épis.
DROITS D'AUTEUR : J'ai enfin reçû ma paie pour le roman publié en 2015. Pas de quoi pavoiser... J'ai cependant pu acheter de nouvelles petites enceintes sonores pour mon ordinateur. Les autres étaient les seuls éléments survivants de mon premier ordinateur, acheté en 1993.
LECTURE : Beaucoup de lectures rapides, ces derniers temps. Oh, je lis tous les jours, mais je suis dans une phase plus intense, entre autres en ce qui concerne tous ces livres sur le cinéma que je possède.
VOISINE : La nouvelle voisine de l'étage inférieur, une femme de 70 ans, est amusante et volubile. Tant mieux!
CHAT : Monsieur Salomé ronronne toujours aussi fort et pèse encore lourd quand il se couche contre mes jambes. Il m'a fait le coup classique du monde félin : entrer dans un lieu et être incapable d'en sortir. Dans son cas : derrière la lessiveuse. Obligé de déplacer le meuble pour le délivrer du piège. La photo ci-haut - comme il était petit ! - a déjà été présentée, mais une aimable femme de la présente plateforme l'a retouchée pour la rendre plus claire.
JE NE SUIS PAS CELUI QUE VOUS CROYEZ : Au parc, une femme excitée me lance de grands signes, assurant qu'on s'était rencontrés au dernier meeting. Le quoi ? Je ne participe à rien de semblable. "Ben voyons, c'était ton frère jumeau, dans ce cas ?" Non, pas de meeting. Elle : oui. Le tout avec moultes gestes expansifs. Énervante, hein...
ÉCHOS DU PARC : Le nouveau roman roule très bien. J'en reparlerai. Une certaine journée, il y avait un camion sur le boulevard, avec une lumière qui scintillait, mais le véhicule était caché par les arbres, si bien que je voyais la lumière orangée apparaître et disparaître sur l'eau de l'étang. Un coup d'oeil quelque peu science-fiction.
MAMAN : Statu quo. Elle s'éveille encore quand nous lui tendons les trous de beigne achetés chez Tim Horton.
TEMPÉRATURE : Froid plus que d'habitude pour un début de septembre. Encore de la faute des fichus politiciens !
1. jakin le 11-09-2017 à 11:08:02 (site)
Salut Mario, je rentre de mon séjour en forêt et je constate que tu es fort occupé....Bonne fin de journée....
2. MarioMusique le 11-09-2017 à 12:32:31 (site)
Merci.
Avez-vous déjà eu la grande chance de voir un extraordinaire documentaire de treize épisodes, de deux heures chacun, à propos d'Hollywood à l'époque du cinéma muet ? Ceci avait été produit par la BBC britannique, pour diffusion en 1980. Ce livre est le compagnon de route du documentaire. Ce dernier présente des chapitres absents du livre (Les films western, par exemple) mais le bouquin contient des éléments qu'on ne voit pas dans le documentaire.
Kevin Brownlow est un cinéaste d'Angleterre, historien du cinéma et un profond expert des films silencieux. Il a réalisé plusieurs documentaires et écrit une douzaine de livres sur le sujet. Il va de soi qu'avec un tel pro, les textes du bouquin sont riches et passionnants. Ce qui ne gâche rien : le livre déborde de photographies inédites, prises par des photographes de studio de l'époque.
Aux propos historiques s'ajoutent des témoignages de gens (comédiens, réalisateurs, et même des cascadeurs) de personnes ayant vécu cette époque pionnière. Rappelons que dans le documentaire, on pouvait voir des gens comme Louise Brooks, Colleen Moore, Lillian Gish, Bessie Love, Gloria Swanson. Tout juste à temps, car la plupart de ces comédiennes allaient nous quitter au cours de la décennie 1980. Brownlow, pour ces brides de témoignages, avait filmé des interviews qui duraient plusieurs heures. Il se sert, pour le livre, de ces parties inédites.
C'est un ouvrage somptueux, que j'avais acheté en 1997 à fort prix. Je l'ai depuis lu très souvent et y retourne avec joie de temps à autres. Ma copie indique une publication de 1995, mais ne doutons pas qu'il s'agit de la version française et que le livre d'origine a dû accompagner le documentaire de 1980.
Pour quiconque désirant enrichir ses connaissances sur une époque obscurcie de l'histoire du cinéma, ce livre est une mine d'or qui touchera votre coeur. Sur la page couverture, on reconnaît Buster Keaton, à gauche.
1. Florentin le 07-09-2017 à 09:31:52 (site)
Je ne connais pas le documentaire en question. Et c'est bien dommage. Je n'ai vu, à propos du cinéma muet, que des bouts d'histoire ici ou là. En tout cas rien qui soit synthétique. Tu me donnes l'envie de me tuyauter... Florentin
2. MarioB le 07-09-2017 à 12:53:54 (site)
Esthétiquement, la période 1920-1929 est très riche, tant en Europe qu'en Amérique. C'était aussi un langage universel, celui des gestes et des expressions physiques, pouvant être compris dans le monde entier, sans barrière de langues.
3. Maritxan le 08-09-2017 à 07:14:51 (site)
Tu viens de me faire comprendre ce qu'était le cinéma muet, un langage universel... Je n'y avais jamais pensé. Du coup, tu as piqué ma curiosité.
édité le 08-09-2017 à 13:19:11
4. MarioMusique le 08-09-2017 à 12:52:36 (site)
C'est l'expression et le langage du visage, Une comédienne telle Lillian Gish était extraordinaire avec son visage, Suffit de trouver son film The Wind, Doit exister des extraits sur TuTube.
5. Nikole-Krop le 08-09-2017 à 20:30:03 (site)
Merci pour l'info. Le film y est en entier (Ce qui prouve une fois de plus qu'Internet et consors, comme la télé ou la parole, peut être la pire ou la meilleure des choses ... :-)
6. anaflore le 08-09-2017 à 22:05:57 (site)
retour sur le continent vais reprendre mon ordi .......
bon wk
7. MarioB le 08-09-2017 à 23:42:46 (site)
Nikole : Cela m'étonne et non. Étonnant parce que ce film est disponible en DVD, donc sur le marché. Pas étonnant, car on peut pirater un film de 1928 avec l'assurance de ne pas alerter des masses, pour qui le cinéma date de l'an dernier et rien d'autre.
Un livre trouvé dans une maisonette de dons du boulevard près de chez moi, et qui date de 1977. En bel état, même si la couverture d'origine est passée du blanc au jauni. Type de livre de témoignages, de la part d'un religieux Oblat d'origine française, qui a passé quarante années de sa vie dans la zone extrême nord du Québec, à quelques pas de l'Océan Arctique. Cet André Steinmann a donc connu les Inuits vivant de façon traditionelle et ceux utilisant une motoneige et habitant dans des maisons. D'ailleurs, devenu un vétéran, notre religieux racontait aux jeunes des années 70 ce qu'il avait vu à son arrivée en 1938 et ils ne le croyaient pas!
Il faut nuancer un peu : les Inuits de 1938 avaient recours à des produits des Blancs, dont de précieux fusils. Ils adoraient aussi le thé et le tabac. Cependant, ils étaient des nomades et vivaient sous la tente, dans des campements, sans oublier l'idéal abri temporaire : l'iglou. Leur vie en était une de survie : manger chaque jour! C'était le défi quotidien. La chasse et la pêche étaient donc le centre de leur mode d'existence.
Le rôle du religieux missionnaire n'était pas de convertir ces gens au catholicisme, mais de leur venir en aide à plusieurs points de vue. Steinmann devenait donc médecin avec les pauvres moyens du bord, sans oublier qu'il devait porter secours aux Inuits en mauvaise posture. Il a aussi construit une école et fondé un regroupement d'artistes inuits.
L'auteur écrivait très bien, parfois avec un langage un peu cru, pour un religieux. Il faut comprendre que cet André, dans sa jeunesse, était un voyou de la pire espèce, type de gars qu'on ne peut imaginer transformé en religieux. D'ailleurs, il détestait la soutane! Ses récits se concentrent sur la vie des Inuits et celle d'individus particuliers. C'est passionnant et, d'ailleurs, j'ai lu ce livre de 315 pages en quatre jours. Le titre, La petite barbe, se réfère au nom que les Inuits lui avaient donné car, à son arrivée, il ne s'était pas rasé depuis une dizaine de jours.
Les défauts du livre : le début et la fin. Les quarante pages d'évocations de sa jeunesse auraient pu être davantage résumées, car on ne plonge pas dans le vif du sujet. Le livre ne semble pas avoir de fin. Il a été réédité en 1991 sous un autre titre et je me demande si l'homme a ajouté un ou deux chapitres. Le bouquin d'origine est rempli de photographies magnifiques.
Je ne vous offre pas d'extrait, mais un résumé d'un chapitre captivant, que le religieux présente comme un suspense.
Koumak est un chef de famille devant faire face à un grave problème : les siens n'ont pas mangé depuis plusieurs jours, car le gibier se fait rare, en ce printemps 1940. Koumak demande à Steinmann de l'accompagner pour l'aider. Après avoir voyagé longtemps dans le froid, les deux hommes se rendent compte qu'au loin, deux phoques sont sortis de l'eau et se prélassent sur la glace. Honneur au religieux, qui rate son coup et fait replonger les deux bêtes. Koumak ne se décourage pas et fait preuve d'une grande patience, attendant que l'un des phoques remonte à la surface. Qualité récompensée : en voilà un! L'Inuit avance avec la plus grande prudence, pour ne pas se faire entendre, puis vise et tue le phoque.
Fou de joie, Koumak se lance vers sa prise, mais en sautant sur la glace, celle-ci casse et voici notre chasseur à la dérive, sur un îlot de glace. Le religieux, ayant entendu le coup de feu, se presse vers le lieu avec le traîneau et les chiens, puis voit son copain s'éloigner, en très mauvaise posture.
C'est difficile de longer la rivière, mais Steinmann y arrive, au moment où le courant devient plus mouvementé. Le glace s'immobilise près de la rive et le religieux désire lancer une corde pour sauver son ami. Vous savez ce que Koumak a répondu ? "Le phoque! Sauvons le phoque! Ma femme et mes enfants ont faim!" Arrivant à mettre la main sur la corde lancée, l'Inuit attache le phoque et... plonge dans l'eau glacée pour rejoindre son camarade. Alors, il tire sur la corde pour ramener sa proie, mais celle-ci était mal attachée, si bien que le phoque tombe à l'eau.
Une aventure qui se termine mal, mais qui montre jusqu'à quel point la chasse et la pêche étaient une question de vie ou de mort pour ce peuple.
Je ne sais pas si ce livre a été réédité une troisième fois, mais je crois bien qu'il doit survivre des exemplaires dans les bibliothèques publiques.
1. jakin le 30-08-2017 à 12:07:33 (site)
Bien souvent avant les Ethnologues ou les Sociologues, ce sont les prêtres ou les moines qui écrivaient des monographies parfois intéressantes....
2. MarioMusique le 30-08-2017 à 13:49:21 (site)
Les religieux écrivaient tout. On leur doit beaucoup pour l'Histoire.
3. Florentin le 01-09-2017 à 10:21:40 (site)
Livre d'expérience, mais livre d'histoire aussi. D'où l'intérêt de sauvegarder des livres de ce genre. Et de ne pas seulement les prendre pour de simples livres d'aventures ...
Genre de truc qu'on append par hasard, puisque les responsables ne nous le signalent pas : Mon roman Le Pain de Guillaume est disponible en Belgique. 'Sais pas trop pourquoi la Belgique. Il semble que l'éditeur ait trouvé dans ce pays un distributeur pour une partie de son catalogue et que mon roman soit le seul du style dans l'ensemble. Une façon de tenter d'écouler toutes les copies qu'ils n'ont pas vendu au Québec, entre autres pour les bibliothèques publiques. Je n'y crois pas trop, mais je pourrai un jour dire : "Ah, ce roman fut un temps sur le marché en Belgique!" Pour les clients potentiels de France - vous, mes z'amis! - c'est une façon plus facile de se procurer le roman que de passer par l'inerte Maison du Québec, à Paris.
1. jakin le 28-08-2017 à 12:09:53 (site)
A quant la trouvaille d'un éditeur en France pour que l'on puisse lire tes livres ? Le correspondant canadien en France n'est pas performant et sur son site il nous renvoie à l'éditeur sur place.....
2. MarioMusique le 28-08-2017 à 13:07:27 (site)
Si tu parles de La Librairie du Québec, à Paris, je ne crois pas que ce soit au service des auteurs, mais à celui d'une clique. Je viens de passer et ils disent que Le Pain de Guillaume est disponible, mais il faut croire qu'ils ne font pas de mises à jour.
3. Florentin le 29-08-2017 à 11:17:42 (site)
Auteur international ! Fichtre, tu ne te mouches pas du pied ! Félicitations.
Je viens de terminer la création d'un roman intitulé Grand-Regard et la lumière. De la fin d'avril à aoüt 2017, environ quatre mois, pour un texte qui ne comptera pas deux-cents pages. C'est la norme.
Il s'agit souvent d'un moment triste, parce que je dois quitter ce qui a bercé mon âme pendant quelque temps. Ai-je déjà pleuré, en terminant un roman ? Oui, pour Contes d'asphalte. Voici une seconde occasion. En écrivant les derniers instants de Grand-Regard, je me sentais bouleversé, nerveux. À la toute fin, j'en ai versé. En retournant chez moi, j'avais l'impression de tituber et je pleurais encore.
Étrange, n'est-ce pas ? Pas du tout. Écrire des histoires, c'est ma vie et même au-delà de mon existence. Pourquoi celui-là m'a fait pleurer et pas les autres ? Question de relation intime. Au départ. ce roman représentait un défi et je crois l'avoir affronté sereinement.
Avant de vous présenter un résumé, je dois préciser une chose. Le personnage de Grand-Regard apparaissait dans un chapitre de mon roman Gros-Nez le quêteux et il était déjà singulier. Lors du salon du livre de Trois-Rivières du dernier printemps, un homme m'a avoué comme il avait aimé cette jeune femme, me suggérant de l'utiliser à nouveau. Merci, monsieur. Grand-Regard et la lumière est la rencontre entre un roman de moeurs et un autre de science-fiction.
Je désirais un texte doux, sans cris, sans peur ni haine et sans soucoupe-volante. De ce fait, mon extra-terrestre est très sensible et poltron, ce qui n'est pas très typique à ces êtres d'un autre monde.
En 1905 vit dans un village du Québec une jeune femme de 25 ans surnommée Grand-Regard, quelque peu marginale, douée pour le chant et le dessin. Revenant tardivement d'une visite chez des amis, elle voit tomber du ciel une lumière, atterissant dans une petite forêt coincée entre le village et la zone agricole. Elle croit qu'une étoile ou un morceau de lune est tombé.
Curieuse, elle se rend tout près et a la surprise effroyable d'apercevoir une source lumineuse au sol d'où sort une voix incompréhensible. Elle fuit à toutes jambes, mais, dès le lendemain, elle retourne à cette source étrange. La lumière est toujours là et, soudainement, s'avance vers elle. Quand Grand-Regard revient à elle, la jeune femme entend la chose parler sa langue et chercher un contact amical.
La lumière est l'esprit d'un homme de science d'une planète d'une lointaine galaxie, et dont le vaisseau a eu un accident. Il a eu le temps de s'éjecter et de tomber au sol de la Terre. Il craint que sa présence inhabituelle ne fasse naître de la violence à son endroit. Il trouve un appui chez Grand-Regard pour demeurer caché.
Les jours suivent dans une ambiance intime où la femme échange avec celui qu'elle appelle Lumière. Douceur, compréhension, partage dans un esprit de bonté. Elle lui parle de la Terre, chante pour lui, dessine, et, en retour, l'être l'entretient de la vie sur sa planète, de sa compagne et de son enfant. Chaque nuit, Lumière lance des messages aux siens, pour qu'on vienne le chercher.
Lumière se montre de bon conseil pour Grand-Regard et l'aidera à faire face à son avenir de façon sereine. Le moment de la séparation, alors qu'un vaisseau avec deux êtres immenses et lumineux se présente pour récupérer l'esprit de Lumière, bouleverse Grand-Regard, ne pouvant croire qu'elle devra continuer à vivre sans la présence de son ami.
Je crois que c'est un roman touchant, paisible. On n'y croise pas de dialogues, mais des échanges à même les paragraphes tiennent lieu de conversations. Les personnages terrestres font partie du décor, dont un ancien notaire devenu aveugle et à qui Grand-Regard fait la lecture. Aussi, une fillette admiratrice de "Mam'zelle Grand-Regard" qui se plait à lui raconter ses rêves et, enfin, un jeune homme amoureux de la demoiselle et qui le refuse avec froideur.
Il ne me reste plus qu'à terminer de copier le texte dans son fichier informatique, puis de me lancer dans les relectures afin d'améliorer l'ensemble. Voici un court extrait. Ah, un petit oubli : ma relation avec Grand-Regard a été si particulière qu'une tentation de lui consacrer d'autres romans pourrait être considérée un peu plus tard.
« Je vais dessiner le visage de Petite-Lumière. Oh, j’ai un livre de contes, prêté par monsieur le notaire. J’y ai repéré une jolie histoire qui pourrait plaire à votre fille, sans oublier que vous seriez enchanté de l’entendre. Ce sont des mots qui touchent le cœur et l’imagination. Une source de bonheur. » Lumière rayonne, car il croyait que son amie allait partir. Le manège du premier dessin recommence : la jeune femme approche très près, demande qu’il parle de la fillette, pose parfois une question sur un aspect de la physionomie. Grand-Regard se sent parcourue de frissons, tant les descriptions sont tendres et débordentes d’un grand amour. Par contre, après une demi-heure, elle sent que cela attriste l’être, craignant sans doute de ne plus jamais revoir son enfant. Alors, elle dépose sa tablette et met une main dans la source lumineuse, caresse comme elle le fait avec son chat.
1. jakin le 21-08-2017 à 11:51:19 (site)
Un Roman c'est comme un enfant à qui l'on va donner la vie....je comprends ton ressenti....Il faut maintenant le faire grandir chez Monsieur l’Éditeur.....
2. MarioMusique le 21-08-2017 à 12:50:36 (site)
Moi et les éditeurs,. hein... Je m'y suis frotté onze fois et c'est suffisant.
3. yvandesbois le 24-08-2017 à 16:35:46 (site)
Bon 'vent ' pour ce dernier roman
a bientôt
5. Florentin le 25-08-2017 à 10:14:36 (site)
Les personnages que l'on crée sont comme nos enfants et quand on doit les quitter, j'imagine que, quelque part, ce doit être un cève-coeur.. Mais, si on veut les voir grandir, prendre leur élan et s'inviter chez les gens, il faut l'accepter. Reste, comme dit Armand, le sale boulot du contact avec les éditeurs. Parce qu''un bouquin non édité, ce n'est plus qu'une illusion ... Bon wek-end. Florentin
6. MarioMusique le 25-08-2017 à 15:30:18 (site)
Tu sais, un guitariste qui n'a pas enregistré de disque demeure un guitariste ; un peintre qui n'a pas tenu d'exposition est quand même un peintre, puis un auteur qui a écrit un texte romanesque est aussi un écrivain.
7. Maritxan le 08-09-2017 à 07:47:30 (site)
Je raffole de ce genre d'histoire. Il me tarde que ton roman paraisse sous forme papier. @+
8. MarioMusique le 08-09-2017 à 12:55:34 (site)
Oh là là ! Je dois d'abord terminer de le copier dans un fichier informatique, puis lire, relire, relire plusieurs fois. Puis ensuite, il demeure dans mon ordinateur parce que les maisons d'éditions, je m'y suis frotté trop longtemps.
9. Maritxan le 08-09-2017 à 18:14:46 (site)
Je sais être patiente !
Tu penses qu'il ne sera jamais édité ? Les éditeurs ne savent pas ce qu'ils vont perdre. Cette histoire est très belle !
10. MarioMusique le 08-09-2017 à 18:51:14 (site)
Je crois que c'est une belle réussite (Vantard, Mario B!), En lisant Gros-Nez le quêteux, tu y croiseras brièvement Grand-Regard.
Ah, une autre caractéristique que je n'ai pas mentionnée : Je ne nomme pas de lieu, nom de village ou de pays, si bien que cette histoire peut aussi se dérouler en France ou dans tout autre pays francophone.
Ce type de livre porte le nom de monographie. Il en existe des milliers partout dans le monde. L'excuse pour leur publication est toujours un anniversaire de fondation. La plupart du temps, le livre est financé par des commerçants ou des entreprises du lieu. Il est sous la gouverne d'un comité et écrit par l'intello du village ou de la petite ville, qui n'a aucune formation d'historien. En général, le livre s'adresse aux citoyens du lieu en vedette. Dans le cadre de mes études, j'en ai parcouru plusieurs et n'en ai trouvé qu'un vraiment passionnant. On y croise beaucoup de futile, comme, par exemple, les noms des marguillers de la paroisse en 1932 ou ceux des membres de la fanfare de 1911.
Cependant, il y a des bons points attachants : les photos de ces livres ne sont pas des clichés officiels, mais proviennent de collections privées des habitants, ce qui leur confère un aspect unique (et hors foyer.) Il y a aussi souvent un reportage avec le doyen.
Ce livre n'échappe pas à la règle : c'est d'un intérêt un peu mince, mais je l'ai conservé à cause d'une certaine personne et parce que j'ai gardé un souvenir extraordinaire de mon seul séjour à Ville-Marie.
Ville-Marie est une municipalité, capitale de la région du Témiscamingue. Population totale du Témis : 16,000 personnes. Population de Ville-Marie : 2,600. Dans une autre région, on dirait que c'est un gros village. Cependant, Ville-Marie est la seule localité du Témiscamingue avec un hôpital, un poste de police, des écoles spécialisées, ce qui lui permet de porter le nom de ville et de capitale. Le Témiscamingue est une des régions les plus isolées du Québec, avec le Grand-Nord. Même de nos jours, il n'y a pas de route pour faire le trajet de Montréal à Ville-Marie. Il faut passer par la province voisine de l'Ontario. Oh, on peut se rendre à Ville-Marie via l'Abitibi, mais c'est un fichu détour!
Le livre est à l'image de cet isolement et raconte les maints problèmes de leur population et de leurs entreprises, à cause de cette situation. Par exemple, la Chambre de commerce faisait preuve de zèle pour attirer des commerces et des entreprises à Ville-Marie, sans jamais réussir, car on leur répondait tout le temps : Trop loin et trop coûteux. Le livre, concentré sur Ville-Marie, est aussi l'histoire du Témiscamingue. Il y a là un aspect "Pionniers de l'Ouest américain" qui porte parfois à sourire.
La livre m'a été donné par une précieuse amie de Ville-Marie avec qui j'échangeais par courriel en toute amitié. Une femme que j'aimais beaucoup. Elle était très fière de me faire ce cadeau. Mon seul séjour à Ville-Marie date de mai 2001, dans le cadre du salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue et... quoi ? Une ville qui n'a pas 3,000 de population tient un salon du livre ? Si ! Et je vous assure que c'était plein chaque jour. Pour les Abitibiens, rouler deux heures ou trois pour se rendre à Ville-Marie et participer au salon du livre était normal. Ces gens sont toujours sur la route. De la presque cinquantaine de salons du livre auxquels j'ai participé, celui de Ville-Marie demeure le plus précieux, le plus extraordinaire, non seulement à cause du public et de l'extrême gentillesse des organisateurs, mais aussi parce que je pouvais rencontrer ma copine.
Au fait, Ville-Marie est une petite municipalité profondément charmante. Le Témiscamingue, c'est Beau, avec un B majuscule. Une incessante carte-postale de paysages extraordinaires! Si je pouvais, j'y retournerais, pour le simple plaisir de tout revoir, de flâner sur les berges du plus magnifique lac du Québec.
Il va de soi qu'à cause de ces souvenirs, de ces circonstances, j'apprécie ce livre, même si, en principe, il n'a rien de différent des autres monographies. Un de ces jours, je vous raconterai ce voyage et vous parlerai de mon amie, dont je m'ennuie souvent...
1. jakin le 19-08-2017 à 11:49:01 (site)
Un très bon souvenir, lâche la feuille blanche et la plume et prend l'air... du voyage....va à la rencontre du connu qui peut devenir l'inconnu...Une aventure en Témiscamingue....
2. MarioMusique le 19-08-2017 à 12:33:01 (site)
Pour voyager, il faut de l'argent et je n'en ai point.
Le Témis, c'est dix heures de route.
J'ai découvert, par hasard, le site d'une association québécoise contre le bruit. Curieux, j'ai passé près de trente minutes à regarder tout ça, à lire en diagonale, et, à ma grande surprise, les textes et opinions répondaient à mes propres perceptions.
D'abord, les bruits excessifs sont propres à l'été. Voici quel pourrait être le classement des plus insupportables :
1)- Musique sortant d'une voiture en marche.
2)- Festivals et rassemblements publics, avec feux d'artifice.
3)- Tondeuse à gazon.
4)- Chiens indisciplinés qui aboient tout le temps.
5)- Bruits provenant d'un bar, dont les zélés des pédales d'accélérateurs.
Trouvé un commentaire d'un homme de Trois-Rivières, s'en prenant au Grand Prix de Course automobile qu'on subit chaque été. Des bolides se manifestent dans les rues de la ville. Tout ça a débuté quand j'avais autour de 13 ou 14 ans et je me souviens que j'avais trouvé cette idée idiote. Que l'événement ait lieu sur une piste de course, ça va, mais... dans les rues de la ville ? Dont un boulevard où se trouve un hôpital. Je demeure loin de cet événement, mais on l'entend bourdonner avec puissance jusque dans mon salon.
J'ai déjà exprimé ceci dans un article lointain, et je le répète : un feu d'artifice avec aussi spectacle en plein air, c'est très bien lors de la fête du Québec et celle du Canada, mais... chaque semaine? Trois ou quatre jours par semaine? Sans oublier que des pétards, le commun des mortels peut en acheter et faire son propre feu d'artifice dans sa cour. Dans mon cas, je demeure loin des deux lieux principaux de ces réjouissances, mais l'eau du fleuve transporte le vacarme jusque chez moi. Vous savez quoi ? Ce bruit effraie les chiens, qui aboient encore plus. Trop, c'est trop. Une fête, cela doit être une récompense ; pas une routine.
La semaine dernière, un orchestre a débuté son spectacle à... minuit trente. À deux heures de la nuit, ils n'avaient pas terminé. Vous imaginez une personne âgée demeurant près de là ? Un bébé ? Des gens souffrants ?
Pour cette semaine, les bang-bang du Grand Prix laissent leur place au Bon Dieu. Comme je demeure près du sancturaire, j'ai droit à des Ave Maria environ six heures par jour. Ce n'est pas divin à entendre.
Les bouffeurs de pelouse! On dirait une course à relais ; quand l'un termine, un autre prend la relève. Est-ce nécessaire de couper tout ça trois fois par semaine ? Déjà vu un homme coupant sa pelouse en novembre.
Ne me demandez pas pourquoi je déteste l'été. En hiver, chacun est terré devant son téléviseur pour apprendre quoi dire et penser, et personne ne mène alors de vacarme.
Je termine avec une pensée de Gilles Vigneault, à propos de son village natal : "À Natashquan, pour entendre le silence, il suffit de se taire." Pas le cas à Trois-Rivières.
1. johnmarcel le 15-08-2017 à 00:36:51 (site)
Par chez moi on entend pas les cloches de l'église du village car on s'y habitue... on entend les machines agricoles dans les champs, et c'est pas tous les jours...
3. johnmarcel le 15-08-2017 à 01:25:37 (site)
Ah mais j'ai habité la ville !
Boulogne-sur-Mer (où je suis né), Saint-Etienne, Lille, Coventry, Bradford, Oxford et Mulhouse !
4. MarioB le 15-08-2017 à 02:52:46 (site)
C'est beaucoup plus que moi, qui habite toujours sa ville natale, sans jamais être déménagé.
5. Nikole-Krop le 15-08-2017 à 05:15:46 (site)
Je n'aime pas l'été, "entre autres" pour les mêmes raisons que toi.
(Et en plus je fais partie des gens qui regardent la télé pour apprendre quoi dire et penser, warf !!)
6. jakin le 15-08-2017 à 11:31:44 (site)
En Provence c'est également la patrie du bruit. Comme il fait chaud, les gens vivent dehors et l'on entend toutes sorte de bruits....et ceux qui se reposent comme moi les fenêtres ouvertes ne dorment pas avant une heure du matin....
7. MarioB le 15-08-2017 à 12:25:15 (site)
Il y a toujours eu du bruit dans les villes, mais j'ai l'impression que cela devient un art de vivre.
Nikole, j'adore quand tu fais Warf !
À toutes les deux ou trois années, je relis au complet les Rendez-Vous et les revues Yé-Yé, publiées par Richard Baillargeon pendant presque vingt ans. Je ne m'en lasse pas! C'est passionnant et important. C'est aussi un travail pionnier de l'histoire de la musique populaire du Québec.
Au début des années 1980, Richard Baillargeon trouvait incongru qu'on puisse connaître quoi que ce soit des musiciens américains et français des années 1960, alors que les 'histoires officielles' passaient sous silence ce moment de notre saga musicale, ou la traitant en résumé et avec un certain snobisme, un mépris.
Alors, là où il n'y avait rien, notre homme a tout fait, avec patience, passion, amour, mais aussi avec savoir-faire et bon goût. En premier lieu, la Revue Yé-Yé était artisanale, plutôt moche, mais, peu à peu, le tout a pris forme grâce à des collaborateurs et diverses ramifications, entres autres celles des anciens musiciens de ces formations. Travail d'historien, je vous assure. Les dernières revues Yé-Yé annonçaient une forme davantage professionelle, qui deviendra, en 1991, une revue annuelle du nom de Rendez-Vous.
La revue retraçait principalement les carrières de groupes pop-rock des années 1960, mais aussi celles d'artistes solos. Si les 60 étaient le centre de ces publications, Richard Baillargeon touchait aussi les 1940, puis 70-80-90. L'homme avait une vision globale de la musique.
Les groupes vedettes étaient présentés, mais aussi des formations n'ayant eu que un, deux ou trois 45 tours, et même à l'occasion, pas de disque du tout. De plus, il y avait les à-côtés culturels relatifs à la musique, comme l'histoire d'émissions de radio et de télé destinées à la jeunesse, sans oublier des résumés des scènes yé-yé au Chili, en Espagne, au Japon. De plus : musique folklorique, chansonnière, western. On donnait aussi la parole aux gens faisant des recherches dans le domaine musical.
Deux reportages fascinants : 1)- sur un musicien folklorique qui faisait partie d'une émission de radio des années 1940. 2)- sur le propriétaire d'un important cabaret de la ville de Québec qui accueillait Charles Trenet, des vedettes de la francophonie, les premiers chansonniers québécois.
On peut reprocher à certains des collaborateurs de Baillargeon un aspect "C'était le bon vieux temps" agaçant, dont un certain homme qui n'a probablement jamais écouté un disque de rock depuis 1968.
De ce fait, quand il s'agissait de groupes ou artistes contemporains, seul Baillargeon signait les articles. La plupart du temps, il s'agissait de groupes néo-60 et rock de garage, mais aussi une certaine débutante du nom de Lynda Lemay, dont c'était sans doute le premier interview de sa carrière.
J'ai découvert les Rendez-vous par hasard et me suis empressé de me procurer tous les numéros, en plus des Yé-Yé. J'ai communiqué avec Richard Baillargeon via son site Internet, cherchant à me procurer une photo vue dans un Rendez-Vous pour illustrer mon roman Les Fleurs de Lyse, mettant en vedette un groupe fictif de rock des 60. Nous avions échangé quelques courriels et il m'avait promis de faire une critique du roman, lorsqu'il sera publié.
Non seulement il a tenu parole, mais il m'a invité à participer au lancement de Rendez-Vous 2002, à Montréal. où j'ai pu serrer la pince à Arthur, guitariste des Jaguars. Bons souvenirs de cette soirée! J'ai rencontré Richard Baillargeon une seconde fois, en 2009. au salon du livre de Trois-Rivières, alors qu'il présentait un bouquin (Trop coûteux pour ma bourse d'alors...)
Il n'y a pas eu de Rendez-Vous depuis 2002, Richard se tournant vers d'autres avenues relatives à la recherche musicale. C'est dommage, car je pourrais nommer cinquante sujets qu'il n'a pas abordés, dont des résumés de carrière de gens comme, par exemple, les Milady's. Depuis, l'homme a écrit une centaine de livrets de CD de rééditions et les textes d'un site Internet sur l'histoire de la musique du Québec.
Un homme extraordinaire, qui, avec amour, a édifié ce qui n'aurait pas existé sans lui.
Le fichier audio : La chasse à l'enfant, par les Minstrels, groupe qui avait eu droit à un article dans un Rendez-Vous. Les connaisseurs remarqueront que c'est un texte de Prévert. Cela date de 1991.
À ma grande surprise, j'ai constaté que le site Internet des Rendez-vous existe encore, même si le contenu cesse en 2002. Pour les gens qui veulent jeter un coup d'oeil à la démarche de Richard Baillargeon, suivez ce lien :
1. jakin le 14-08-2017 à 11:40:31 (site)
Une excellente initiative pour faire connaitre la musique populaire et les chanteurs de son pays....
2. MarioMusique le 14-08-2017 à 13:42:15 (site)
J'aime bien les interventions des anciens musiciens, racontant des anecdotes étonnantes et enrichissantes.
Commentaires
1. jakin le 13-09-2017 à 11:15:45 (site)
Très intéressant ta série d'articles sur cette lillian Gish....
2. MarioMusique le 13-09-2017 à 17:00:45 (site)
C'est loin d'ëtre terminé !