Je vous écris ravagé par la chagrin : ma chatte Salomé n'est plus de ce monde. Malgré mon désir, j'ai été obligé d'avoir recours à un vétérinaire pour ses derniers instants de vie. Depuis l'automne dernier, Salomé n'allait pas très bien, avec plusieurs grèves de la faim, des vomissements. Elle avait perdu beaucoup de poids. Depuis mardi dernier, la situation a empiré : refus de boire, de manger, du mal à se déplacer. Pourtant, elle ronronnait encore, montrait de l'affection quand je l'approchais pour la consoler. Mon souhait était de me lever et de la trouver morte, afin de ne pas avoir recours à l'euthanasie. Samedi, la situation a pris une autre dimension. Elle s'est installée dans petit espace de rangement sous l'évier de la chambre de bain, pour ne plus en bouger. Plus de ronronnements, les yeux mi-clos. En ce dimanche, il y a eu une plainte stridente qui m'a décidé à trouver un lieu pour mettre fin à ses souffrances.
Le mari de ma soeur a eu la bonté de venir m'y conduire. Curieusement, Salomé s'est éveillée, se demandant sans doute ce qui se passait. Les jeunes femmes du comptoir ont été douces et compréhensives. Au moment de passer de mes mains à celles de l'employée, Salomé s'est fendue d'un miaulement effroyable.
Envahi par le chagrin, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pleuré dans l'auto. Mais quand je suis entré dans la maison... 'Savez, quand je revenais d'une course, elle avait l'habitude d'avancer vers moi. Très difficile de vider les plats d'eau et de nourriture, la litière, puis de passer d'une pièce à l'autre en revoyant Salomé couchée ici ou là. Il y a quelques instants, j'ai tourné la tête à ma gauche et vu le petit tapis près de la fenêtre du balcon, où elle avait l'habitude de se coucher face aux rayons du soleil. Alors, je pleure. Je pleure tant que ça me fait mal partout.
Salomé était âgée de 15 ans et trois quarts. C'est la plus longue cohabitation entre un chat et moi. Depuis 40 années, j'ai eu cinq chats, dont un qui n'a vécu que six mois. Ceci illustre comme j'aime mes chats, comme j'en prends soin, comme ils sont importants dans ma vie. Oui, j'aurai un autre chat. Dès cet semaine. Une façon de ne pas avoir de deuil, de cesser de verser des torrents.
Salomé était douce et gentille. Aucune agression de sa part au cours de toutes ces années. Cependant, elle n'aimait guère se faire prendre, mais ne cherchait pas à griffer quand je le faisais. J'imagine que les gens du quartier seront peut-être attristés, car tout le monde me regardait parce que je tenais ma chatte en laisse autour de la maison. D'ailleurs, Salomé adorait quand je sortais sa laisse et accourait tel un chien, sachant qu'elle allait sortir, marcher dans l'herbe.
Des souvenirs attendris, il y en a des centaines. Mais si je devais en nommer un seul, ce serait celui-ci. En 2010, au moment où la photo ci-haut a été prise, j'avais participé au salon du livre de l'Abitibi. Six jours d'absence. Une voisine, qui l'aimait beaucoup, a accepté de s'occuper d'elle pendant mon voyage. Ma soeur et ma mère sont passées pour en prendre soin. À mon retour, le lundi vers 19.30, en rentrant, j'ai crié son nom et Salomé a laissé filer un miaulement fou et prolongé, s'est frottée contre mes jambes, ronronnait en stéréophonie. Cet amour de sa part m'avait bouleversé.
Jeudi 21 janvier 2016, vers 15.30, au dépanneur du boulevard Sainte-Madeleine, une femme m'aborde : "Vous êtes Mario Bergeron, n'est-ce pas ?" Comme j'étais certain de la réponse, cela a semblé lui plaire et l'inciter à me lancer des compliments pour mes romans, qu'elle possède tous. Comme si ce n'était pas assez, elle me racontait ses passages favoris, ses personnages étoiles.
Je dois dire que ceci arrive rarement. Dans le cadre d'un salon du livre, oui, la chose s'est déjà produite, mais dans une circonstance innatendue, c'était peut-être la quatrième ou cinquième fois en vingt ans. (Je me souviens tout à coup, d'un homme, au stade de baseball, l'endroit le plus improbable pour la littérature.)
Ce qui est ressenti est peut-être le sentiment d'une mère, qui voit son enfant complimenté par une autre femme. Ces histoires, je les ai vécues dans mon âme. Ces personnages, je les aime comme au premier jour. C'est ma vie! Tout ce qui a été fait n'a jamais été oublié et je n'ai qu'à penser à un personnage dans tel roman qu'un film à son propos se déclenche dans mon esprit.
Qu'une personne inconnue me dise que ce que j'ai créé est important pour elle représente un immense compliment. J'ai passé le reste de la journée à y penser.
Par contre, la femme ne possédait pas tous mes livres, comme elle le croyait. Lui manque les deux plus récents. Elle ne savait pas qu'ils existaient. Normal : je n'ai eu aucune presse pour les signaler, pas de "30 secondes" à la télé. Comme j'ai toujours des signets dans mon sac, je lui en ai donné deux, ce qui l'a rendue heureuse.
Arriver à faire publier un roman, c'est une flatterie pour l'ego, mais ça ne paie pas. De toute façon, Emploi-Québec bouffe les trois quarts de mon chèque de droit d'auteur. La vraie paie, c'est une rencontre comme celle-là, parce que cette femme m'a dit qu'elle m'aimait.
2. MarioBergeron le 22-01-2016 à 16:28:25 (site)
On se sent alors moins seul.
3. Nikole-Krop le 23-01-2016 à 09:39:51 (site)
Touchante anecdote.
4. MarioMusique le 23-01-2016 à 10:40:57 (site)
Merci Nikole.
Il y a, dans mon quartier, une initiative louable : faire partager les livres. Sur le boulevard, on croise deux petites maisons de bois et en ouvrant la porte, on y voit des livres que l'on peut prendre gratuitement. J'en ai donné, qui n'étaient plus là la semaine suivante, indice qu'ils ont pu ravir quelqu'un. Pour en prendre, c'est une autre histoire : beaucoup trop de romans à l'eau de rose. Cependant, il y a quelques semaines, j'ai mis la main sur ces deux livres récents, en parfait état : une autobiographie de Louise Forestier et une biographie de Jacques Brel.
Quand je n'ai pas le goût de lire, je parcours ce type de volume. On peut y glaner des renseignements sur la musique, sur le cinéma. J'en ai beaucoup lu, même si je pense que ces bouquins répondent à des clichés. Obligatoirement, le personnage vedette en arrache au début de sa carrière. Nécessairement, une première d'un spectacle devient un triomphe. On n'en sort pas : l'homme ou la femme a eu des conflits avec un de ses parents. Enfin, l'inévitable et un aspect qui ne me regarde pas : amants et maîtresses. Pffff...
Le Brel a été écrit par Serge Vincedet, publié en 2008. J'y ai croisé beaucoup de fautes de français! Je ne suis pas maniaque de la musique de Brel, mais le personnage est intéressant, même s'il a un aspect à rebrousse-poil. Misogyne comme lui, il n'y en a pas eu deux! Le bon aspect du livre : l'auteur présente toutes les chansons. Il y a aussi, en annexe, une discographie complète, avec dates d'enregistrements. J'ai appris que Brel a décidé de chanter après avoir écouté un disque de Félix Leclerc. J'ai aussi appris le nom de "Chauffe, Marcel! Chauffe!" qu'on entend dans Vesoul (Marcel Azzola) Enfin, un passage présente David Bowie à Paris, désireux de rencontrer Brel pour lui demander la permission d'enregistrer Amsterdam en anglais. Brel l'a reçu comme une ordure...
Louise Forestier n'évite pas les clichés. Je voulais en savoir plus sur sa période de succès radiophoniques de 1972 à 1975, mais la chanteuse ne fait qu'effleurer le sujet, disant que ses excellents musiciens de ces années étaient sans cesse saouls ou stoned. M'ouais... Par contre, elle a répondu à une de mes questions. Dans le film documentaire À soir on fait peur au monde, sur le passage de Robert Charlebois à l'Olympia de Paris, en 1969, on voit Louise furieuse engueler un musicien, tout comme on se rend compte qu'elle est sans cesse boudeuse. Secret révélé : Louise Forestier ne désirait pas se rendre à Paris et prolonger son association avec Charlebois. J'apprécie les blasphèmes bien placés dans le livre, une publication de 2012.
L'extrait pour Brel. Grand Jacques parle : "Les États-Unis ne sont jamais qu'une Belgique très grande. Il est exact que leurs spectacles sont faits par des professionnels. Mais chez eux, la lampe électrique a remplacé l'étincelle."
L'extrait Forestier, de passage à Paris : "Les jupes sont courtes en 67! Je dois, pour me défaire de quelques messieurs insistants, hurler dans le joual le plus pur : Sacre moé patience, estie de vieux schnoque! Le résultat est instantané."
TOURTIÈRE Le nom provient d'un petit oiseau très con, la tourte, qui volait bas, en grand nombre, et que les ancêtres pouvaient abattre facilement à coups de bâton ou à l'aide de filets. Les femmes les apprêtaient en tartes, si bien que cette tarte est devenue une tourtière : une tarte aux tourtes. L'oiseau a été remplacé par du boeuf haché, avec parfois des petits oignons. La tourtière est associée à un plat de la période des célébrations de Noël et du premier de l'an, mais, bien sûr, on peut en manger tous les mois de l'année. La photo : une délicieuse tourtière.
GUÉDILLE Un hot-dog sans saucisse ! Elle est remplacée par de la salade arrosée de mayonnaise. On peut aussi croiser des flocons de thon dans la salade. Plusieurs variations, mais à l'origine : salade et mayo.
BLÉ D'INDE Maïs en épi, pour les Européens. Quand les premiers explorateurs français sont arrivés au Canada, ils cherchaient une route pour se rendre en Inde. Se croyant enfin sur place, ils ont baptisé du nom de Indiens les indigènes. Ces gens cultivaient les épis de maïs, ce que les explorateurs n'avaient jamais vu. Comme il y en avait à profusion dans les champs, semblables à des champs de blé, ils ont donné le nom de Blé d'Inde à l'aliment. Votre humble serviteur en est friand.
PÂTÉ CHINOIS Un mets traditionnel québécois qui, en réalité, n'a pas cent ans d'existence et est d'origine américaine. Ce sont les gens des États de la Nouvelle-Angleterre qui présentaient une China Pie qui, entre les mains des exilés québécois, est devenue un pâté chinois. Il n'a rien d'oriental ! Une forte dose de pommes de terre en purée, avec des grains de blé d'Inde, des petits pois, des morceaux de tomate, du boeuf haché. C'est mou, mais ça vous remplit un ventre en moins de deux.
POUTINE Un mets - si je puis dire... - né près de ma ville et qui s'est fait connaître d'abord dans la région voisine. Notre triste contribution à l'univers halluciné de la malbouffe : Un plat de frites, avec beaucoup de sauce brune et des grains de fromage, qui, au contact de la sauce, fondent à n'en plus finir. C'est très gras... Je n'en ai jamais mangé de ma vie. Je me souviens d'un copain qui en commandait une avant le début de chaque rencontre de baseball et je me demandais comment il arrivait à ingurgiter un tel truc...
1. jakin le 19-01-2016 à 11:46:25 (site)
Bonsoir Mario, Un met du nom de Poutine et en plus indigeste, me voilà réconcilié avec Vladimir....
3. MarioB le 19-01-2016 à 18:24:56 (site)
Quand cet homme là a été élu, les Québécois se sont bien marrés, sous prétexte que la poutine régnait depuis longtemps !
4. Nikole-Krop le 20-01-2016 à 09:28:08 (site)
Euh ... ils mettent quoi dans la sauce de la (ou du?) poutine pour qu'elle soit brune : ça m'intrigue !
5. MarioB le 20-01-2016 à 10:58:35 (site)
Nikole : On dit de la poutine. C'est de la sauce au boeuf.
Tape le mot dans ton moteur de recherche, section Photo, et tu verras le paysage,
6. Nikole-Krop le 21-01-2016 à 13:20:46 (site)
La forme, je connaissais, c'est le fond qui me posait question ... :-)
Usager du transport en commun depuis très longtemps, je suis souvent l'espion, celui qui écoute les autres, les surveille, pour mon grand étonnement, les surprises, pour des séquences modifiées qui s'infiltrent dans mes romans. Parfois, j'y pense, d'autres fois pas du tout. L'autobus, c'est un univers en soi. Voici trois faits réels notés au cours des dernières semaines.
Devant moi, un couple, sans doute dans la trentaine, ne parlait que de maladies. Force d'admettre que la religion hygiénique, imposée par les médias, incite à de tels propos, même quand les narrateurs ne souffrent de rien. C'était si démoralisant que j'ai changé de place.
Pas plus tard que vendredi dernier : il y avait à mes côtés une fille qui appuyait sans cesse sur les boutons de sa tablette. Face à nous : deux autres qui faisaient la même chose. À gauche : un autre duo, la bave au coin des lèvres et les yeux rivés sur les machins. Au fond : trois. Je me suis senti comme une souris au milieu d'une meute de chats. Encore changé de siège.
Pas changé pour ce dernier élément, tant et tant rare et étonnant ! Un jeune barbu, dans la vingtaine, marchait à pas saccadés pour atteindre le siège face à moi. À toute vitesse, il a mis la main dans son sac à dos. Ça y'est : encore une tablette ou un stupide téléphone, ai-je pensé. Ce n'était pas le cas. Savez-vous ce qu'il avait tant hâte de prendre ? Un livre. Il l'a ouvert avec enthousiasme et s'est mis à lire tout de suite, tout en souriant. J'ai eu le goût de me lever et de l'embrasser.
1. Lyse-Claire le 17-01-2016 à 03:15:02
Bonjour,
Qu'importe les lieux où les quidams se rassemblent, attendent, celles et ceux qui occupent le laps de temps pour ouvrir un Livre montrent un intérêt pour les mots, l'évasion, le savoir au lieu de cliquer sur des boutons pour combattre des chimères imaginaires sur des tablettes...
Je comprends aisément, cher Ami, ce désir de se lever et d'embrasser cet inconnu porté sur un livre..
Au plaisir,
Que les livres soient !
L.C
3. Nikole-Krop le 17-01-2016 à 17:54:11 (site)
J'adore quand les gens lisent dans les transports ... ils me font sourire ... ce sont de bons moments ... sinon, comme toi, je change souvent de place dans le métro ... il y a tant de gens qui m'insupportent pour tant de choses, bruit, vulgarité, téléphones intempestifs, enfin tu vois bien quoi ...
4. MarioB le 17-01-2016 à 17:58:23 (site)
Tu dois en voir plus souvent que moi ! Pour être honnête, les lecteurs sont rares dans les autobus... Moi-même, je ne le fais pas, parce que les distances que je franchis ne sont pas longues. Par contre, pour un voyage plus long, en autocar, j'ai toujours en livre. Lors de mon voyage en Abitibi, en 2010, à l'arrivée, j'avais lu le trois-quart du livre apporté, si bien que pour le retour, j'en avais acheté un autre.
5. jakin le 18-01-2016 à 08:39:14 (site)
Bonsoir Mario, je suis moi aussi horripilé par des couples au restaurant qui passent leur temps à consulter leur téléphone portable... A croire qu'ils n'ont rien à se dire ? Alors que font-ils attablés dans un lieu où l'on est censé se regarder et parler ?
6. MarioB le 18-01-2016 à 15:15:21 (site)
Il y a des lieux où ces appareils sont interdits. Je crois aussi que les gens ont pris à la légère le fait que ces téléphones envoient des ondes néfastes dans l'air ambiant et que cette accumulation pourrait devenir dangereuse. Ceci a été prouvé.
Le portable n'envoie pas ces ondes.
Je viens de croiser dans le dictionnaire de la langue québécoise, de Léandre Bergeron, une charmante expression ancienne et qu'on n'entend plus, de nos jours. Pourtant, elle n'a rien de négative. Je me souviens que mon père l'utilisait.
Que signifie "Une femme est en famille" ? Que cette femme est enceinte. On disait aussi : "Attendre la famille", mais aussi "Être en balloune", sous-entendant que le gros ventre ressemblait à un ballon.
1. jakin le 15-01-2016 à 12:39:14 (site)
Bonsoir Mario, "Etre en balloune" me plait bien et pourrait se dire d'une femme qui attend sont 11ième bébé !....
2. Florentin le 15-01-2016 à 12:47:45 (site)
On le sait et on lui en rend hommage, la femme enciente est "en famille", puisqu'elle est "l'avenir de l'homme" ...
6. banga le 16-01-2016 à 09:41:51 (site)
Bonjour Mario bravo pour la photo du jour , un très belle photo de famille ancienne que j'aime bien bonne fin de week end @+
Il y a une quinzaine d'années, j'avais trouvé, dans une boutique d'usagés, des anciens livres scolaires. J'en avais acheté six : un de français, un autre d'arithmétique et quatre d'Histoire. Conçus et publiés par des communautés religieuses, ces ouvrages s'adressaient à des enfants du primaire. Dans le cas présent : aux élèves de quatrième année, c'est à dire des garçons et filles de 9 et 10 ans. Je n'avais jamais lu ces livres, mais je viens de me pencher sur celui-ci.
Le thème est celui des explorateurs, surtout ceux de la Nouvelle-France, mais aussi Colomb, Cabot. Tous les personnages sont présentés dans de courts textes, avec des mots qui se répètent et où l'homme devient un héros, un modèle. On y croise des dialogues, comme dans un roman. Les chapitres se terminent par une révision, sous forme de questions. On imagine les enseignantes de jadis dire aux jeunes : "Votre devoir pour ce soir : répondre aux questions 3 à 6". Le livre est illustré par la même personne qui signe les dessins des autres volumes.
Il y a des raccourcis qui m'ont fait sourciller. Par exemple, on dit que "Les forêts étaient infestées d'Iroquois", mais on n'explique pas pourquoi. D'ailleurs, les Amérindiens ont le mauvais rôle car, dixit l'auteur, "Les Peaux-Rouges sont tous des menteurs." Sur les illustrations, ils sont présentés comme des Indiens de films western américains.
Là où ça coince beaucoup : il y a de la propagande catholique partout, même là où c'est inutile. Exemple : "La mer qui est bien sombre aussi, parfois déchaînée, terrible comme le regard de Dieu sur le pécheur." Pas de procès de ma part : tous les livres scolaires véhiculent de la propagande. J'ai un livre d'Histoire des années 1990 et qui est plein de la philosophie de la rectitude politique. Le hic est qu'il y a beaucoup trop de catholicisme et j'imagine la réaction de parents d'enfants protestants qui devaient utiliser cet ouvrage.
Le livre se termine par un voyage au Canada en train, en navire, en avion, pour que les jeunes visitent de façon moderne les régions découvertes par les explorateurs de jadis. Une façon d'établir des liens entre le passé et le présent. Si l'on regarde ce livre pour ce qu'il était et non pour ce qu'il est devenu, il faut admettre que les enseignants du temps communiquaient une belle culture historique de base aux enfants.
Cependant, après lecture, en rangeant le livre, j'ai eu une surprise. Deux autres manuels nous entretiennent des mêmes propos, mais enrichis, mieux écrits et illustrés, comme si ma version 1951 avait présenté des lacunes, corrigées d'abord en 1953, puis en 1958. Ce serait intéressant de lire les autres manuels.
1. jakin le 14-01-2016 à 12:22:08 (site)
Très intéressant de se replonger dans la propagande officiel de la transmission des savoirs par nos élites ? Bref, comme il est beau mon lavabo !
2. MarioMusique le 14-01-2016 à 14:19:36 (site)
C'est la même chose de nos jours, dans beaucoup de domaines.
Le charme de la vie consiste en une surprise profondément innatendue et à laquelle nous ne pensons même pas qu'elle fut possible. La chose vient de m'arriver.
J'aime bien, de temps à autres, voir ce qui se passe sur Internet à propos de mes romans. Souvent, un des livres vient d'être ajouté au catalogue d'une bibliothèque publique, comme par exemple, récemment, à Rouyn-Noranda, à Mont-Laurier. Mais cette fois, j'ai croisé Gros-Nez le quêteux à... Boston ! Pas qu'une petite bibliothèque de quartier pour une centaine de francophones, mais dans la grande bibi de Boston, illustrée ci-haut.
Damned! What the hell que je fais in Boston ? C'est amazing ! Le genre de truc qu'on peut raconter avec un air radieux de vantardise insupportable. Par exemple : Combien t'as de romans à la bibliothèque de Boston ? Hmmm ? Aucun ? Pauvre toi ! Moi, j'en ai un. Aujourd'hui Boston, demain le monde.
https://bostonpl.bibliocommons.com/item/show/920248026_gros-nez,_le_qu%C3%AAteux
1. jakin le 13-01-2016 à 11:15:39 (site)
Bonsoir Mario, Gros Nez le quêteux à Boston c'est un évènement ?
3. MarioMusique le 13-01-2016 à 12:27:08 (site)
Boston et moi, c'est pour la vie !
5. Nyxie le 14-01-2016 à 02:53:17 (site)
A présent il faut avoir l'œil sur les ventes si tu veux devenir riche !!! on croise les doigts...
Bonne journée
6. Nikole-Krop le 14-01-2016 à 03:51:32 (site)
Je suis si, SI contente pour toi, Mario !!
7. MarioMusique le 14-01-2016 à 09:07:53 (site)
Nikole : En fait, c'est un peu cynique, comme artlcle, tout simplement inspiré de la surprise. En réalité, il y a assurément des livres en français dans les bibliothèques publiques des principales villes de cette partie des USA où il y a une communauté francophone.
Ny : Oh là! Personne ne s'enrichit avec des livres, même ceux qui prétendent le contraire. De toute façon, cela n'a jamais été mon but.
8. yvan des bois.vefblog.net le 19-01-2016 à 14:16:19 (site)
Et après demain La Ruaudière en Normandie
ça c' est la gloire assuré ; je ferai lire Gros Nez à mes voisins et à ma Miss en premier
9. MarioB le 19-01-2016 à 18:27:25 (site)
Yvan, je ne crois pas que mes romans puissent être un jour sur les tablettes des librairies de ton coin de pays. Il vaut mieux commander.
Dans les deux sites consacrés à ces romans, dans le premier article, il y a une adresse et un numéro de téléphone pour la France.
Voir, dans mes liens,
Gros Nez
Pain de Guillaume
L'Office national du film du Canada est un trésor culturel pour le Canada. Depuis les années 1930, cet organisme est le témoin de la vie de toutes les populations du pays. Plus que souvent, les films n'emploient pas les sentiers battus.
Un des plus beaux films de l'ONF dure moins de vingt minutes et a été tourné en 1964, à propos d'une femme Inuit, alors âgée de 35 ans, et qui créait des toiles uniques, sur la culture des peuples du Grand Nord. Son nom était Kénojouak Asheva. Un film doux, émouvant, étonnant, plein de grandes qualités cinématographiques.
Nyxie s'intéressant aux peuples nordiques, je crois qu'elle devrait être touchée par ce film. Tous les autres aussi ! Il vaut le détour. Prenez le temps de regarder. Le lien suivant est sans danger :
http://www.onf.ca/film/kenojouak_artiste_esquimau
Au moment du tournage du film, la femme avait déjà une solide réputation. Cette production l'a cependant aidée à obtenir une reconnaissance plus vaste, la menant à exposer un peu partout et d'être honorée par le gouvernement canadien. La femme, à son décès en 2013, habitait toujours une petite ville inuit du cercle polaire.
1. Nyxie le 12-01-2016 à 03:23:51 (site)
MAGNIFIQUE !... ce film de 20 minutes est superbe, ce peuple courageux et artiste à la fois fait mon admiration. J'avais collectionné des photos magnifiques de Cape Dorset où
tous ces gens vivent durement en harmonie avec la nature. Merci Mario pour ce beau cadeau c'est trop gentil.
2. jakin le 12-01-2016 à 10:47:09 (site)
Bonsoir Mario, ce petit film me rappelle d'autres films sur les Inuits que nous visionnait notre "prof" d’Ethnologie du cinéma pendant ma Licence, dans les années 2000....
3. MarioMusique le 12-01-2016 à 13:47:21 (site)
Mission accomplie !
Quand les Français sont arrivés en Nouvelle-France, ils ont été étonnés de voir les Amérindiens creuser un petit trou dans la glace d'une rivière, lancer un fil avec un appât au bout et capturer des dizaines de poissons. L'idée était lancée, mais les colons de ces lointains siècles ne se doutaient pas que cet art allait devenir l'industrie touristique par excellence d'un village situé à une demi-heure de route de chez moi : Sainte-Anne-de-la-Pérade.
En réalité, la pêche en ce lieu a débuté au cours des années 1930. Pour que les pêcheurs soient confortables, ils prenaient place dans des petites cabanes, avec un certain confort, puis lançaient leurs lignes dans un espace ouvert, le long d'un mur.
Le vrai nom du Petit poisson des chenaux est Poulamon. C'est un petit poisson très con, mais qui a un système reproductif époustoufflant. Il est délicieux à manger.
Sur la rivière Sainte-Anns, de la fin de décembre jusqu'à la mi-février, nait un véritable village de cabanes à pêche. Ce n'est pas tout ! Il y a des restaurants, des scènes pour des spectacles, des aires d'amusement. Et votre voiture ? Aucun problème : vous pouvez la garer face à la cabane que vous avez louée. Tout ça sur la glace !
Mon père était friand de cette activité, si bien qu'au cours de mon enfance et de mon adolescence, je me rendais souvent, avec ma famille, vers Sainte-Anne-de-la-Pérade. Une pêche normale, au cours d'une soirée, pouvait compter 200 prises. Dans une seule cabane, hein ! Et il y en a des centaines ! Évidemment, maman ne revenait pas à la maison avec autant de poissons. Les prises de trop étaient sorties à la porte de la cabane, où elles gelaient. Le pourvoyeur n'avait qu'à les prendre, pour les revendre dans des marchés, ou dans des petites cabanes disposées aux quatre coins des villes.
Ma dernière pêche est cependant lointaine : en 1982, avec les employés de la station de radio où je travaillais. À cette occasion, j'avais eu le chic de me perdre dans le village de pêcheurs. Je ne retrouvais plus notre cabane ! Comme elles étaient toutes pareilles, sans le numéro, c'était un défi d'y retourner. Un homme de la station m'avait croisé par hasard, se demandant où je me cachais. "J'étais perduuuuuu !"
La photo date de 1955 : installation d'une cabane sur la glace. Pour des photos récentes, voici un lien. Vous pouvez aussi consulter le site de ce pourvoyeur. Il y a de chouettes photos, dont une où l'on voit les poissons gelés près d'une cabane.
1. Nyxie le 11-01-2016 à 05:56:36 (site)
Tu as raison cela me plait beaucoup, les photos sont formidables, le grand froid m'attire allez savoir pourquoi ? j'ai toujours été passionnée par la vie de Inuits, j'avais fait un article sur mon "blog Orange" qui avait eu un certain succès. Merci de penser à ta vieille amie lointaine, paradoxe, cette neige me fait "chaud au cœur" je te souhaite une bonne journée.
2. jakin le 11-01-2016 à 10:24:39 (site)
Pour les citadins cette activité doit être un vrai moment de bonheur et de bonnes heures au frais....Mais une question me trotte est-ce que les touristes viennent pour la pêche ou les filles de Monsieur Marceau ?
3. MarioMusique le 11-01-2016 à 16:57:02 (site)
Jakin, les choses ont sans doute changé depuis la dernière lointaine visite, mais à ce moment-là, la pêche était le dernier souci de plusieurs usagers. C'était la fête avec musique et bière qui comptait avant tout, surtout la fin de semaine. D'ailleurs, les vrais pêcheurs s'y rendaient au début de la semaine, car il y avait moins de bruit et davantage de chances de récolter plus de poissons.
Oui, Ny, c'est une méthode de pèche aussi typique des Inuits. Quand l'hiver est doux, c'est une catastrophe pour cette localité. Dans la région, on y pense et on ne souhaite pas un tel malheur à ces gens.
4. yvan des bois.vefblog.net le 19-01-2016 à 14:19:07 (site)
En fait même les poisons son con chez vous ? bon s' ils sont délicieux ça change tout a+ yvan
Commentaires
1. anaflore le 24-01-2016 à 23:10:38 (site)
bon courage
bel hommage
2. jakin le 25-01-2016 à 12:56:46 (site)
Bonsoir Mario, la perte d'un animal est aussi douloureux que la perte d'un proche...car il nous aimes sans demander souvent du retour...Courage....
3. Nikole-Krop le 25-01-2016 à 13:01:47 (site)
Te lire aujourd'hui me fout une boule au ventre. Comme je te comprends ! Pensées très affectueuses mon cher Mario !
4. MarioB le 25-01-2016 à 13:11:49 (site)
Merci. J'ai eu un mal fou à m'endormir, car les déplacements de la chatte étaient absents. Toute le soirée, il y avait ce silence, ainsi que sa cruelle absence, comme, par exemple, lorsqu'elle montait sur mon petit fauteuil que j'utilise pour me servir de l'ordinateur.
Je sens que c'est plus difficile que les autres fois...
5. Claire-Lyse le 01-02-2016 à 13:39:01
Bonsoir,
Cher Mario, je compatis à cette peine immense .. J'ai connu cela.. le chat est un animal affectueux, attachant et qui sait rendre un amour incroyable à son hôte !
Pensées pour Salomé en ronron !!!
Amitiés,
Claire.
6. MarioMusique le 01-02-2016 à 15:54:02 (site)
J'y pense encore beaucoup mème si le nouveau est... préoccupant ! Merci.