Le lieu a ouvert ses portes autour de 1974. J'étais client, que ce soit avant de me rendre boire de la bière au Rio, ou lors d'une visite à la bibliothèque. Je m'installais à une petite table, près de la fenêtre que vous voyez à gauche. Puis j'étendais mes feuilles et j'écrivais un roman, en buvant deux cafés et en fumant mes cigarettes.
Dans mon roman Horizons, quelqu'un fait remarquer à mon personnage Suzanne qu'elle boit beaucoup de café et elle répond : "Je ne bois pas de café : je suis du café." Ça me ressemble ! Je ne suis pas un dégustateur : plutôt un consommateur. Je l'avale. Je ne connais rien des expressos et de tous ces trucs exotiques : je bois du café ordinaire (sauf de l'instantané). Combien de tasses par jour ? Dépend de la journée ! Je me souviens que lors d'une journée de salon du livre, cela pouvait être une douzaine. Pour un jour de mon quotidien : certes cinq à sept. La nécessité quand j'écris : un café chaud ! Un roman terminé doit cacher 250 cafés, sinon davantage ! Sucre ? Non. Lait ? Oui. Noir ? Jamais. Secret : je ne les termine pas. Quand ils ne sont plus chauds, je les délaisse. Second secret : ça ne m'enlève pas le sommeil et je peux boire une tasse avant de me mettre au lit. Je les prends chez moi, au terrain de baseball, en attendant l'autobus,lors des visites chez ma mère et au parc, quand je m'y rends écrire. "Je suis du café". Bravo, Suzanne !