Une des phobies de ma vie, cela depuis mon enfance. Violence du matin ! Je ne devrais pas chialer, car je mets tout en oeuvre pour éviter ce moment de la journée. Par exemple, reporter à trois semaines plus tard un rendez-vous chez le dentiste car on m'avait dit "Il y a une place pour vous jeudi matin à neuf heures." D'ailleurs, quand un cruel destin m'oblige à me lever à ces heures scandaleuses, cela active mon insomnie et je ne dors que deux heures, ce qui gâche entièrement le reste de ma journée. Maints problèmes lors de certains salons du livre, alors que je devrais être présent à ce moment damné de la journée. On me disait alors que je ressemblais à un zombi. Le matin, particulièrement en été, est le début des bruits incessants que je déteste profondément : petit chien qui aboie tout le temps, crétin qui passe dans la rue avec la radio au max dans sa bagnole, tondeuses à gazon, etc. Pouah ! Pouah !
Une période de la journée où je me sens incapable d'entreprendre quoi que ce soit de significatif. Alors, je la réserve pour mes courses et l'entretient de la maison. Parfois, un peu de perte de temps sur Internet, mais impossible d'écrire, de lire. Au cours de l'été, l'après-midi est synonyme de cauchemar : très chaud, avec des mouches, puis le vacarme partout. J'ai toujours considéré l'après-midi comme une période d'attente, avant que n'arrivent la soirée et la nuit.
La période de la journée où je suis le plus actif et un prélude à la jolie nuit. Il va de soi que le soir devient meilleur au cours de l'automne et de l'hiver, à cause de la noirceur qui arrive tôt. Le soir, j'ai l'habitude de travailler sur mes romans. D'abord, un jet de création après le souper, puis des relectures afin de corriger et d'améliorer ce qui a été fait, sans oublier de taper dans un fichier informatique les plus récentes pages du roman en cours. En soirée, surtout à la noirceur, règne un silence qui m'apaise et m'aide à me concentrer. Après un bon bain, autour de dix heures, j'ai l'habitude de lire, d'écrire à nouveau et de me préparer pour la nuit. J'ajoute que j'écoute beaucoup de disques, au cours d'une soirée.
La plus belle partie de la journée, la seule où tout devient calme. Prédisposition à des actions douces : écrire, lire, se délecter d'un bon disque nocturne, sortir sur le perron pour rejoindre la chatte, écouter le silence, regarder la lune, le ciel séduisant. Au cours de l'été, il s'agit de la seule partie de la journée où il y a de la fraîcheur. J'aime alors sortir, marcher doucement, sans direction ni but précis. L'hiver, quand la neige tombe, c'est un coup d'oeil extraordinaire, comme si les flocons éclairaient la noirceur doucement, à la façon d'une caresse. L'hiver, la nuit est très longue, si bien que je couche tardivement, alors qu'en juin et juillet, la clarté se dessine à quatre heures quinze, trente, violant la beauté des moments que je viens de passer. J'ai toujours pensé que les gens qui profitent de la nuit pour dormir gaspillaient ce qu'il y a de plus beau dans la vie.
Je suis un immense amateur de musique, mais je serais incapable de vous parler d'un vidéo-clip. Cela ne m'a jamais intéressé, même si j'en ai déjà diffusé à une émission de télé communautaire. À l'époque où je possédais un téléviseur, j'ai déjà vu des spectacles, des reportages sur des artistes, mais les clips ? Non. La musique est un langage qui se suffit à lui-même et n'a pas besoin d'images, tout comme la littérature n'a pas besoin de films. La musique incite à nos propres sentiments, nos images, et n'a pas besoin d'un décideur qui le fait à notre place. Je raconte tout cela suite à ma participation à un forum musical où des gens invitent leurs semblables à écouter de la musique sur leurs blogues : 9 fois sur 10 : des vidéos. Je n'ai jamais cliqué là dessus et mes visites à YouTube se limitent à trois ou quatre fois, mais ce n'était pas pour "regarder" de la musique. Les petits écrans laids de YouTube, je les fuis comme la peste.
Animal peu connu, car on ne le croise qu'en Belgique. Il est beaucoup plus petit que le gorille d'Afrique, mais possède une musculature étonnante. Cette bête vit en communauté dans les forêts, répondant à une organisation sociale presque villageoise. Le gorille le plus bêta est souvent le maire de la communauté, ce qui le rapproche des caractéristiques politiques des humains. Le cri du gorille belge est : CHUNKA ! CHUNKA ! CHUNKA ! La femelle pond quatre ou cinq oeufs, mais un seul des bébés survit. Ces femelles sont très affectueuses, berçant le petit en lui chantant des succès d'Adamo. Par contre, tous les mâles deviennent les pères de l'enfant, lui enseignant l'art de la chasse à la frite sauvage, la principale nourriture du gorille belge. Cet animal, chose étonnante, partage un point commun avec les ours : il hiverne. Ainsi, à la fin de septembre, alors que les arbres à frites n'ont presque plus de fruits, le gorille belge peut devenir très dangereux pour l'être humain. En effet, cherchant coûte des frites pour la réserve hivernale, le gorille belge confond les piétons et sportifs déambulant sur les routes en bordure des forêts, s'attaquant aux adaptes de la course à pieds ou des randonnées pédestres, sans oublier les cyclistes. Plus d'un citoyen est ainsi disparu. Une protection : marchez sur la route en parlant dans un téléphone : le gorille belge est bêta, mais pas au point d'attrapper une indigestion en croquant un utilisateur de portable.
Au cours de mon enfance, je n'ai fréquenté qu'une seule école, cela pendant sept ans (L'année suivante, le nombre était réduit à six...). Non, mes petits jeunes z'amis : pas question d'autobus scolaire pour me laisser à ma porte et me prendre chaque matin : il fallait marcher ! Même adulte, la distance me semble longue. Un peu plus d'un kilomètre, ce n'est pas tragique, mais pour les jambes d'un gamin de six ans, c'était une aventure. D'ailleurs, au cours de mes premiers jours d'écolier, je m'étais perdu et c'est l'amoureux de ma grande soeur qui m'avait sauvé la vie.
Ces deux artistes de blues sont les seuls vétérans que j'ai vu en spectacle, autour de 1974 ou 1975. Je ne savais rien d'eux, sinon qu'ils se détestaient et qu'ils étaient des "vieux" chanteurs de blues (Ils devaient dans la soixantaine, à ce moment-là.) Je ne possédais pas de disques d'eux, mais j'avais déjà entendu quelques chansons. Bref, en me présentant à la salle du centre culturel de Trois-Rivières, je ne savais pas à quoi m'attendre.
Très facile : c'est la déformation du mot anglais Brew : Bière. Québécisme loin de disparaître, d'autant plus que le plus grand succès théâtral de l'histoire du Québec se déroulait dans une taverne et portait le titre très simple de Broue. Donc, "On va boire une broue." Le mot désigne parfois le lieu où l'on consomme la bière : taverne, bar, brasserie, etc : "On vas-tu à broue ?" peut-on entendre. À la bonne vôtre !
Au cours de mon enfance, j'avais le plus curieux loisir que l'on puisse imaginer pour un p'tit gars : explorer la ville de A à Z, à vélo. J'avais des cartes de Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest et du Cap-de-la-Madeleine et à chacun de mes retours, je coloriais la rue ou les rues parcourues au cours de l'après-midi. Systématiquement ! Pour y arriver, je parcourais des distances très appéciables. Seul ! Toujours seul ; aucun ami pour m'accompagner dans mes voyages de Grand Explorateur. Je connaissais toutes les rues de la ville, tant et tant que j'aurais pu surpasser un chauffeur de taxi chevronné dans un concours pour situer les rues.
Comme indiqué dans un autre article : j'adore la pluie et la sensation de l'eau qui me tombe sur la tête. Mais pas dans ma chambre de bains ! Je frémis à l'idée de prendre une douche. Je trouve ce truc très agressant ! J'habite mon logement depuis 2005 et pas une seule fois ce robinet du diable ne m'a servi. Je crois que j'ai pris des douches dans des occasions où je n'avais pas le choix, comme dans cet hôtel de Hull, lors d'un salon du livre. Pas de baignoire dans la chambre. Je garde de ces moments un souvenir horrifié.
Je me souviens que j’avais écrit à ces bouquineuses pour « vanter ma marchandise » et que la réponse avait été tiède. Elles ont tout de même accepté et, le moment venu, il y avait moins de gens que lors d’autres rencontres. Cependant, les femmes ont été ravies et plaignaient celles qui ne s’étaient pas déplacées, parce que je n’étais pas un « auteur connu ». D’ailleurs, le cachet reçu était moindre que celui accordé à d’autres. Nuit gratuite dans une maison plus que centenaire! Je garde un bon souvenir de ces femmes et de cette soirée, qui a eu lieu en 2001. L’article ci-haut a été publié dans l’hebdo de Valleyfield.
Mercredi le 21 janvier 2015, je sors du local d'aide alimentaire avec mon petit panier, marche sur le trottoir quand soudain, j'entends derrière moi : "J'ai entendu quelque chose tomber." Je me retourne et vois un aveugle. Je me penche et trouve un concombre. Je le remercie. Je ne savais pas qu'on pouvait entendre tomber un tel légume !
Lors d'une course, l'automne dernier, il y avait, au comptoir de la caisse, une grosse femme à la peau pâle et elle avait sur l'épaule un immense tatouage noir. J'ai détourné le visage, tout comme je le fais quand un certain voisin est présent avec son bras droit entièrement tatoué. Je trouve ça effroyablement laid ! Les couleurs sont atroces et je ne comprends pas l'idée que l'on puisse prendre la peau humaine pour une table à dessin. De plus, quand la personne prend de l'âge, le tatouage devient davantage répugnant. Même les petits motifs, comme sur le photo ci-haut, me donnent un haut de coeur. Incapable de voir ces trucs !
En ce mardi midi, j'aperçois Salomé assise devant son plat de bouffe vide, me regardant. Cela signifie qu'elle désire manger. J'avance vers le comptoir pour prendre le sac et ne me rend pas compte que Salomé s'est déplacée, si bien que je lui marche sur une patte. Elle a miaulé, s'est enfuie à toute vitesse pour se cacher sous le lit. Plus de faim : que du mal. Impossible de la faire sortir ! Au cours de la soirée : même situation, avec Salomé assise devant le plat. Je vais chercher le sac de bouffe et, en avançant, la chatte s'est éloignée vigoureusement vers le passage. Une évidence : elle se souvenait que je lui avais fait mal quelques heures plus tôt.
Musicalement, j'ai donné beaucoup et reçu très peu en retour. Le goût de m'insurger contre mon ancienne plateforme me tenaille... Tout me paraît mieux ici. Quoi qu'il en soit, les blogues musicaux de l'autre lieu ne seront pas effacés et vous pouvez les atteindre en vous servant des liens, à votre droite.
Comme beaucoup de bandes dessinées franco-belges, Lucky Luke a connu sa période d'or de la seconde moitié des années 1960 jusqu'à la fin des 1970. Les albums de cette phase sont très drôles, truffés de références à des films western, à de véritables personnages et des situations historiques bien documentées. De plus, Morris a su créer des personnages secondaires attachants, même parmi les vilains, avec entre autres le chien idiot Rantanplan, qui m'a procuré maints éclats de rire. Il y avait aussi des mises en situation loufoques, très créatives. Par la suite, il y a eu déclin. Je dirais que de toutes ces BD classiques, le déclin est plus prononcé chez Lucky Luke. Cette insistance à faire de la propagande anti-tabac est profondément agaçante ! J'ai lu quelques albums post-1990 et j'avoue que je me suis ennuyé ferme et que je ne cherche plus à lire de nouveaux épisodes. Chose très rare dans le cas de créateurs de BD, Morris a permis que les aventures du cow-boy se poursuivent après son décès. Peut-être une mauvaise idée...
Présentez-moi un vieillard aigri et je vais déposer dans sa main des bonbons. Sourires et retour à l'enfance assuré ! Les friandises sont le lien entre les premiers jours de notre existence et notre présent. J'avoue qu'hors des tablettes de chocolat, j'en achète peu. Sinon, ça n'arrêterait pas ! Le jour de marché, je ralentis et je regarde. Les couleurs sont toujours vives, franches. C'est joli. Mon bonbon favori et mon péché mignon, de temps à autres : les jujubes ! Les gélatines, quoi... Surtout les rouges ! Votre friandise favorite ?
Chaque enfant a eu son jouet favori : une bicyclette, une poupée. Pas moi. Mes jouets étaient des disques. Je me souviens que j'accomplissais des tâches pour le commerce de mon père et qu'il me donnait des sous. Pour acheter des bonbons ? Non : je filais chez le disquaire Belleville de Trois-Rivières pour acheter un 45 tours. Parfois plusieurs, dans une boutique qui vendait peu cher les 45 qui sortaient des juke-box. Je connaissais toutes les chansons, sans cesse l'oreille collée à mon transistor. J'ai eu la chance d'avoir un frère et une soeur adolescents. Quand ils organisaient des fêtes avec leurs copains, j'étais le DJ, assis dans mon coin, près du phono, avec ma pile de 45 tours à portée de la main. Leur groupe avait aussi une tire-lire où chacun déposait des sous pour acheter des disques. Qui remplissait la mission ? Moi. Je n'avais pas dix ans et j'ai vécu la venue des Beatles et des Stones comme un adolescent du temps.
J'ai près de 8000 disques compacts chez moi. Aucun vinyle. En réalité, j'ai déjà possédé près de 4000 microsillons, plus de 2000 45 tours, mais j'ai tout vendu en 2004 et 2005. J'ai acheté mon premier lecteur de disques compact le 27 septembre 1986. À ce moment-là, il ne se vendait pas énormément d'appareils. Le commis, comme cadeau de remerciement, m'avait permis de prendre mon tout premier CD parmi un mince choix : Brothers In Arms, de Dire Straits. J'ai tout de suite adoré le nouveau format : petit, facile à ranger, prenait beaucoup moins de place que les 33, puis plus solide, sans oublier un beau son. Adieu les parasites de certains microsillons ! J'ai alors décidé de remplacer tous mes vinyles par des CD. Chez les disquaires, le 33 était toujours roi. Le choix en CD était limité. Je n'ai plus jamais acheté de microsillons, bien que je me suis procuré des 45 tours jusqu'en 1989. Mon dernier 45 tours : My Brave Face, par Paul McCartney.
Je télécharge de la musique. Tous les jours. Selon les médias traditionnels, qui grattent le fond de baril du crétinisme depuis des décennies, je suis un vilain. Booooouuuuh ! Je télécharge car les moyens trad' de connaître de la musique sont effroyablement limités. Il y a des milliers de disques commercialisés chaque année. Je crois qu'il n'y en a jamais eu autant. Or, la radio fait sans doute tourner 0.00001 % de cette musique et les clips ne m'ont jamais intéressé (De toute façon, je n'ai plus de télé et ne fréquente pas YouTube).
J'ai vu Félix Leclerc en spectacle ! Je me sens vieux de l'avouer... Nous étions en 1973 et j'avais alors pensé que si je ne voyais pas Félix à ce moment-là, je ne le verrais jamais. La représentation avait lieu à mon école et je crois que j'étais le seul de moins de 20 ans dans l'auditorium. Un banc, un verre d'eau, Félix et sa guitare. Il a chanté note pour note ses pièces les plus célèbres et un point c'est tout. Non, je ne m'attendais pas à ce qu'il se mette à danser, mais il ne souriait pas, n'échangeait pas avec le public, se contentant d'annoncer les titres des chansons. C'était très froid. On aurait dit un robot. En sortant, je n'ai pas regretté le prix du billet, car Félix avait chanté ma favorite, celle que je vous offre : Contumace.
Les chiens aboient. Wouf wouf wouf. Ce signal sonore peut avoir deux significations : le chien est content, le chien sent un danger. L'action d'aboyer est brève. Cependant, il existe une catégorie canine qui porte le nom de Petit Chien blanc frisé. Celui-ci a deux petits yeux enfoncés et un objet de plastique rouge au milieu du visage, qu'on pourrait confondre avec une langue. Le Petit Chien blanc frisé n'aboie pas : il crie. À peu près ainsi : ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! Autre variante avec le chien courant : le Petit Chien Blanc Frisé crie sans cesse et sans raison. Ou plutôt pour des raisons comme : il a vu passer une mouche près de lui, il a aperçu son ombre. ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! Le cri du Petit Chien blanc frisé est souvent suivi d'un cri humain : AIE ! Ce dernier son provient du propriétaire de l'animal et signifie que l'humain en a marre d'entendre ERK ! ERK ! ERK ! et ordonne qu'il se taise. Exemple : ERK ! ERK ! ERK ! ERK ! AIE ! Cela ne fonctionne pas. L'humain devrait comprendre que AIE ! est un cri inutile dans les circonstances.
Voici la version européenne du roman Petit Train. Je ne crois pas que le garçon puisse représenter Roméo, d’autant plus qu’il a un chien, contrairement à mon personnage. Quoi qu’il en soit, le coup d’oeil était agréable. Cette maison a aussi publié Perles et chapelet, puis a laissé tomber, les ventes étant insatisfaisantes. La démographie en France étant supérieure à celle du Québec, le chiffre de vente (6000 copies) aurait fait de mon livre un important vendeur de ce côté de l’Atlantique! Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais eu de relations avec ces gens, bien que j’avais envoyé des lettres de remerciement suite aux publications.
Un Québécisme de longue durée, si bien qu'on peut avouer qu'il fait partie du vocabulaire. Il s'agit d'un calque de l'anglais "To be broke" : être brisé, laissant sous-entendre qu'une personne est sans le sou, est fauchée. Passer de "être brisé" à "être cassé", il n'y avait qu'un pas à franchir. Nous entendons aussi souvent : "être cassé comme un clou." Comme un clou ne casse pas, la malheureuse personne est alors profondément fauchée.
Me fiche qu'ils soient des millions : si je dois demeurer le seul internaute à ne pas être chez ce truc, j'en serai très fier. Je suis déjà passé par là pour voir "l'oeuvre" d'une personne que je connaissais et j'avais trouvé tout ça non seulement vain, mais très cul-cul. Le formulaire d'inscription ressemble à une enquête sur les goûts et habitudes. Les gens n'ont pas assez d'être sans cesse surveillés par les gouvernements pour qu'ils se fassent surveiller par Internet, via une société yankee ? Ne jamais laisser quoi que ce soit à des Américains. Jamais ! Depuis, bien sûr, on a entendu parler de ceci et de cela se servant de Facebook pour soutirer des informations sur des gens, porter des jugements, etc. Non mais ! La photo ci-haut est celle d'un singe, qui est beaucoup plus joli à regarder que le logo de facebook.
Ma rencontre avec Vigneault fut brève. Mais c'était Gilles Vigneault, hein! C'était vers 1981 ou 1982. Je travaillais pour une station de radio à ce moment-là et j'étais derrière ma console de mise en ondes quand soudain je vois entrer l'Immense, demandant si Gilles Morin était là. "Il va arriver à une heure trente, monsieur." Il manquait dix minutes. Alors, Vigneault s'est assis devant moi, m'a posé des questions générales, quel était mon nom, si j'aimais mon métier, depuis quand la station existait, etc. Gilles Morin est arrivé peu après, pour l'entrevue prévue avec l'artiste. Vingt minutes plus tard, Vigneault descendait, non sans m'avoir envoyé la main. C'était peu, mais jamais je n'oublierai ces moments. La chanson que je vous propose : Mademoiselle Émilie.
J'habite mon logement depuis 2005 et je savais qu'il y avait le beau parc du Moulin tout près. C'est cependant à partir de 2009 que j'ai pris l'habitude de m'y rendre pour écrire un bout de roman. Ceci est arrivé lors des dernières corrections pour Ce sera formidable, que je devais effectuer en une seule semaine. Fatigué d'être enfermé chez moi pour cette tâche, j'avais décidé de le faire au parc, après avoir acheté un café au dépanneur du coin. Une belle tradition de ma vie allait débuter ! Parfois, je m'y rends aussi tardivement que la fin de novembre, et aussi tôt que le début d'avril, alors qu'il y a encore de la neige. J'y vais chaque jour, parfois à deux reprises, sauf, bien sûr, au cours de l'hiver.
Il doit y avoir une centaine de canards voguant sur l'étang du parc du Moulin et ayant élu domicile sur l'îlot. Je puis vous assurer que je suis loin d'être le seul à s'y intéresser. Les photographes viennent les croquer assez souvent. Quant aux interdictions de les nourir, tout le monde s'en fiche et les coin-coins ont de la bouffe tous les jours, la plupart du temps des miches de pain, puis cet homme qui leur donne des grains de maïs. Pour ma part, j'alterne entre le pain et des graines pour perruches. Drôle d'idée ? Pas du tout : ils sont dingues de ces graines ! Très beaux, les canards, mais pas trop attentifs aux sons et peut-être avec une vue faible. Si je lance une miche derrière un canard, il ne se rend même pas compte de mon offrande ! De plus, il faut attendre qu'ils approchent plus ou moins, car sinon, ils ne se déplacent pas, ne devinent pas que je veux les nourir, contrairement aux mouettes.
Les mouettes du parc du Moulin cohabitent en paix avec les canards, mais subissent leur mauvaise presse. Les gens disent que ce sont des charognards qui envahissent les stationnements des McDonald et Poulet Kentucky. Notez bien que les êtres humains se nourissant dans ce genre de lieux sont, en quelque sorte, tout autant charognards que les mouettes. De plus, les gens disent qu'elles sont laides. Pas très gracieuses à regarder, en effet. Cependant, je crois que ces volatiles sont futés et beaucoup plus éveillés que les canards. Ceux-ci ne bougent pas si quelqu'un s'assoit dans le parc, alors que les mouettes approchent immédiatement, se disant que peut-être ce type a du pain. Quand les gens lancent des miches aux canards, les mouettes sont au rendez-vous mais sont ignorées. Moi, je leur en donne.
Voici un extrait de mon roman L'Héritage de Jeanne, commercialisé en 2000, mais écrit autour de 1995. Tant d'années plus tard, je demeure fier de ce passage. Secret de sa création : comme il n'existait pas de texte informatif sur la rue des Forges en 1942, j'ai reconstruit la rue et ses commerces en me servant des pages jaunes d'un bottin téléphonique du temps. Les lieux que je nomme sont donc véritables et mon personnage Renée les présente dans le bon ordre. Quant au passage comparatif avec un village, il s'agit d'une paraphrase d'une théorie de l'historien René Hardy.
Québécisme, on ne peut plus ! Il y a une grande part de mystère entourant l'origine de ces deux expressions, signifiant la même chose : prendre une cuite, s'ennivrer. J'ai déjà lu que "Brosse" était le nom d'un récipient que l'on croisait dans les tavernes du 19e siècle. Quant à Prendre un coup, cela se refère peut-être à la violence de boire beaucoup.
Ma copie de Astérix et les Normands date de 1966. Il s'agissait d'un présent offert à ma soeur Lise par son correspondant français. J'avais bien sûr lu cette bande dessinée et je me souviens que je n'avais pas trop bien compris. Ne connaissant pas Astérix et l'univers du village gaulois, certains des gags m'échappaient. Tout de même, cela m'avait intrigué et c'est en lisant d'autres albums que j'ai mieux compris Astérix chez les Normands. Jusqu' alors, je ne connaissais des BD européennes que Tintin, mais je crois qu'Astérix m'a aiguillé vers d'autres personnages que j'allais profondément aimer au cours des années 1970 et qui font toujours partie de ma vie.
Pas besoin d'être historien pour savoir qu'au fil de nombreux siècles, les deux principales causes de guerres et de leurs chapelets de morts sont les religions et le patriotisme. Le patriotisme sous-entend qu'un peuple situé géographiquement à l'opposé d'un autre est supérieur à tous ses voisins. Il s'agit d'un état vantard et prétentieux, aussi très dangereux. La notion de pays est elle-même le fruit de guerres, de conflits. Il s'agit d'une fausseté. Le pays, ou ce qui devrait en tenir lieu, est un assemblage de traditions, de coutumes, de culture, de langage. Un Abitibien du Québec est très différent d'une personne du Saguenay, tout comme en France, un homme de la Provence n'est pas comme un autre de Normandie. Pourtant, ils font partie du même pays géographique. Un pays devrait davantage répondre à ces mentalités et autres éléments que je viens de nommer. Ainsi, dans un lieu géographique, il y aurait plusieurs pays culturels. Et aucun drapeau, afin d'éviter les cadavres, les déchirements et les pleurs. J'ai toujours cru que le seul drapeau valable était le drapeau blanc.
J’imagine que mon premier éditeur a dû faire preuve de grande persuasion pour convaincre le journal Le Nouvelliste de publier Le Petit Train en feuilleton, d’autant plus que j’étais un auteur inconnu. Persuasion et sens des affaires : le prix était moindre que ce que le journal avait l’habitude de payer, avec, de plus, l’assurance que Perles et chapelet serait leur gratuitement. Ils ont payé pour Contes d’asphalte. Tout ça fut excellent pour me faire connaître, mais il y a un aspect cauchemar qui est vite apparu et que j’ai pu goûter lors des salons du livre de Trois-Rivières : les gens n’achetaient pas les romans, car ils pouvaient les lire chaque jour dans Le Nouvelliste. À plusieurs occasions, j’ai rencontré des femmes qui découpaient l’extrait tous les jours, le collaient dans un « scrap-book. » Je leur répondais : « Madame, ça va vous coûter plus cher de scrap-book et de colle que d’acheter mon roman. » Aucune importance! La culture, au Québec, les gens adorent ça, surtout quand il ne faut pas payer. Preuve : les trois livres qui ont eu droit aux feuilletons ne sont pas davantage vendus que les trois autres n’ayant pas eu droit à cet honneur. L’intitiative a lancé la mode de l’auteur régional dans Le Nouvelliste : deux autres m’ont succédé.
J'ai toujours aimé les surnoms, car je crois qu'ils sont plus près des caractéristiques des gens que les prénoms choisis à la naissance. Certains surnoms collent au mode de pensée de l'individu, à ses qualités ou défauts, à ses attributs physiques. Beaucoup de personnages de mes romans portent des surnoms (Gros Nez, Moustache, Caractère, Sweetie, etc.) Malheureusement. au cours de ma jeunesse, personne ne voulait me donner un surnom ! Le seul véritable que j'ai eu, je me l'étais attribué après un coup de foudre pour le groupe musical Madness. Comme j'en parlais tout le temps et que je chantais sans cesse leurs chansons, les gens de la station de radio CIGB-FM, pour laquelle je travaillais à ce moment-là, m'ont surnommé Madness. Même le grand patron était de la partie ! J'avais beau communiquer ma fierté à mes connaissances extérieures, le surnom n'a jamais levé auprès d'eux. J'ai eu un second surnom auprès des gens de la tournée des salons du livre : Mario B. C'est ce que je signais comme dédicade de mes romans.
J'aime la pluie. J'ai un parapluie, à la maison et je m'en sers rarement, car j'adore la sensation de la pluie qui me tombe dessus. C'est pétillant, rafraîchissant. La pluie permet aussi à tous les cinglés qui mènent un grand tapage de demeurer à l'intérieur de leurs niches et pendant ce temps, Mario B goûte le calme, idéal pour écrire et lire. Suite à une canicule, la pluie représente toujours une délivrance et je sors sur mon balcon, les bras en croix, en remerciant. Bravo, la pluie... sauf quand elle oblige la direction de mon équipe de baseball favorite de remettre à plus tard une rencontre !
L'idée de fréquenter le prestigieux Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières ne venait pas de mes parents, mais de moi. Je croyais à toutes les foutaises à l'effet que c'était un lieu supérieur aux écoles publiques. Je ne savais pas qu'il s'agissait d'une institution en déclin, portrait archaïque d'une époque qui n'était pas celle de 1968 à 1971, années de ma présence en ce lieu. D'ailleurs, dès l'année suivant mon départ, le séminaire allait alléger ses règlements, que j'avais trouvés presque militaires lors de mon séjour. Je dois dire que je n'étais pas préparé à affronter de telles études : personne ne m'avait jamais montré à étudier quand j'étais enfant. Au séminaire, il fallait le faire, sinon... Ce qui m'est arrivé : doublé ma première année, passé la seconde de justesse, puis doublé la troisième, au moment où la direction a dit à mon père que j'aurais avantage à poursuivre à l'école publique.
Ma consolation : je ne suis pas seul au monde. Hier, j'ai écrit "Téléphone portable" dans mon moteur de recherche, puis ajouté des mots comme Horreur, Connerie, Stupidité, etc, et j'ai croisé des douzaines d'articles de gens partageant mon aversion contre cette horreur-connerie-stupidité de téléphone portable. Des points communs entre eux et moi : la sonnerie est agaçante, c'est insupportable d'être dans un lieu public et d'entendre un bipède parler très fort de choses qui ne nous regardent pas. J'ajouterais qu'il n'y a aucune logique à marcher en parlant dans un téléphone. Quand je sors, j'ai la grande chance de passer des instants sans entendre le téléphone. En traîner un sur moi à l'extérieur ? Peste ! Je crois que de plus en plus d'utilisateurs sentent vers eux les regards désaprobateurs, les soupirs d'exaspération. Je ne prive jamais de laisser savoir à ces gens qu'ils sont des emmerdeurs.
J'aime les radis. D'abord, le mot est beau et me porte à sourire. Ensuite, les radis sont rouges, ce qui m'incite à sourire davantage. Quand je croque dans un radis, c'est l'extase et... M'enfin, pas tout à fait l'extase, mais une sensation agréable, piquante, vivifiante. Il y a des radis à presque tous mes repas. J'aime les couper en minces languettes et les déposer avec amour près de la tomate, car les couleurs s'harmonisent parfaitement. Les radis, ce sont mes bonbons de l'univers des légumes. Je peux les gober avec la gourmandise d'un enfant mettant la main sur un sac de friandises. Quand je serai devenu Maître de l'Univers, j'imposerai le radis comme mets universel pour tous les peuples.
Voici le signet pour Ce sera formidable. C’était la première fois que ma photo apparaissait sur un de ces objets. Le court texte a été écrit par l’adjointe à l’éditeur, mais je ne sais toujours pas pourquoi elle mentionne « L’enfance à Trois-Rivières. » La photographie, pour ce livre de 2009, date de… 2004. À ce moment-là, un éditeur avait dit « Oui, nous allons publier votre manuscrit, monsieur Bergeron. Avez-vous une photographie, pour mettre à l’endos? » Non, je n’en avais pas. Alors, j’avais payé une séance de pose chez un photographe et, trois semaines plus tard, l’éditeur ne voulait plus publier le livre. Il n’était pas dit que j’avais payé cette photo pour rien! D’ailleurs, je ne portais pas les mêmes lunettes qu’en 2009.
Beaucoup de personnes en Europe pensent que je suis d'origine italienne à cause de mon prénom Mario. Pas le cas ! Ceci me laisse deviner que Mario est un prénom peu utilisé en France ou en Belgique, alors qu'au Québec, du moins pour les enfants de ma génération, il s'agissait d'un prénom courant, sans pourtant avoir été choisi à l'excès. On peut compter un Mario humoriste, deux chanteurs, deux joueurs de hockey, etc. Cependant, avec le temps qui passe, j'ai l'impression d'avoir un prénom devenu ancien. Je l'aime bien ! À cause de sa terminaison en O, il porte à sourire. C'est pétillant et joyeux. Secret : mon prénom a été suggéré à mes parents par ma marraine (soeur de ma mère) à cause de la présence d'un chanteur d'opéra alors à la mode : Mario Lanza. Le bébé ci-haut : tout a fait moi et ça me ressemble, car le café n'était pas loin.
J'ai dû voir une centaine de spectacles, dans ma vie. Surtout d'artistes québécois, mais aussi des gens comme Zappa, King Crimson, les Cramps, Stevie Ray Vaughan. Je me souviens du premier ! Avec le recul, j'aurais préféré que ce soient les Sultans ou les Hou-Lops, mais... les Baronets ! Je me souviens surtout de l'étrangeté du lieu de cette première : un grand magasin à rayons. Les employés avaient dégagé une section du lieu, installé une petite scène et disposé des chaises métalliques. Sortie familiale, de plus ! Avec mes parents, mes soeurs, mon frère. Nous étions au premier rang et quand les trois types sont arrivés, vêtus de vestons et pantalons bleu clair, je crois que j'ai rougi. Ils chantaient en harmonie, tout en dansant. J'étais sidéré et sans cesse rouge ! Le spectacle n'avait duré qu'une demi-heure. C'était en 1964 et je devais attendre plusieurs années avant de revoir une autre de ces manifestations. J'avais cessé de rougir, à ce moment-là. Photo des Baronets, de gauche à droite : René Angelil, Pierre Labelle et Jean Beaulne. La chanson : C'est fou mais c'est tout (1964), version de Hold Me Tight, des Beatles.
Lors de mon passage sur la plateforme Unblog, nous avions droit aux phrases écrites par des visiteurs pour atteindre nos lieux. Il y avait là quelques surprises aptes à nous étonner...
Si vous désirez une bouderie de ma part, des gestes d'exaspération et même de vilains gros mots, faites-moi entrer dans un restaurant. J'ai horreur de ces lieux ! J'ai une aversion profonde du rituel entourant un moment dans ces cages dorées qui puent le superficiel des kilomètres à la ronde. Incapable d'endurer la zizique qui sort du plafond et les politesses bidons de la personne de service. Pire que tout : la sociabilité que les gens se croient obligés d'afficher quand ils sont à table. Pouah! De plus, c'est souvent coûteux et ça me laisse sur ma faim. Et quand je voyageais pour participer aux salons du livre ? Dépanneur ou petite épicerie et je bouffais dans ma chambre d'hôtel. Je jouais aussi au pique-assiette dans ce que la direction des salons mettait à la disposition des auteurs. En cas extrême, j'entrais dans un casse-croûte très crasseux et n'y demeurais que le temps d'avaler un sandwich. Ma melleure performance : en 2010 : cinq jours à Val d'Or et aucune présence dans un restaurant. Je me souviens de deux occasions, en Abitibi, où la représentante commerciale de mon éditeur, flanquée de quelques amis, avait insisté pour que je les suive dans un restaurant. Je n'y suis demeuré que dix ou quinze minutes, fiché le camp à toute vitesse sans avoir passé la commande.