Une chose est certaine : tout le monde, mais profondément tout le monde déteste les répondeurs téléphoniques dans les lieux publics. Doublement certain : personne ne s'en plaint. Je viens de téléphoner dans une pharmacie pour parler à la gérante. Cinq minutes pour ce qui se faisait en cinq secondes jadis : "Si vous désirez parler au département des produits nettoyants, faites le 1. Si vous désirez parler à un tube de pâte dentifrice, faites le 2", etc. Eh bien, non, je n'ai pas réussi à parler à cette personne, bien qu'une femme m'ait répondu pour me dire "Un instant (c'est à dire quatre minutes), je vais vérifier." Dans certains lieux, l'opération est interminable et très complexe.
Ces souvenirs ont été écrits par Radisson à cette époque, en anglais, mais les documents sont demeurés lettre morte pendant deux siècles, parce qu'il était difficile de comprendre la prose de l'homme, qui écrivait au son. Deux anglophones ont sorti ces archives de l'oubli. Voici une version française.
Je vous présente Trash. C'est une poubelle de cuisine, sauf qu'elle avait des yeux, portait la cravate (Parfois le noeud papillon). De plus, elle parlait.
Samedi le 19 septembre 2015, vers midi trente, je marche pour me rendre au parc pour écrire un bout de roman, comme je le fais chaque jour que la température le permet. Je dois avouer que de ce point de vue, nous sommes choyés. En entrant par la partie sud du parc, je vois une surprise, un élément inédit et charmant. Une petite fille, autour de 10 ans, vêtue d'une belle robe rouge, portant des talons hauts qui faisaient tac-tac-tac sur le pavé, et avec des castagnettes dans les mains. Sous la direction de sa mère (je présume) ce mirage apprenait une danse folklorique espagnole, ou gitane, je ne sais trop. Tout le monde s'est rassemblé pour regarder. Voilà qui comble une journée !
Le vent soufflait mes pellicules (Daniel Boucher) : Ah, la poésie !
Asleep At The Wheel : Endormi au volant. Dangereux pour les accidents...
Lundi le 14 septembre 2015, je reçois, par courriel, le contrat de publication pour mon roman Le pain deGuillaume, créé voici une quinzaine d'années. C'est la première fois depuis 2003 que j'aurai un second roman publié par un même éditeur. La confiance de Marcel Broquet me flatte beaucoup, me rend optimiste. Tout ceci sans avoir lu l'évaluation du roman !
Vous avez vu la baboune de cet enfant ? Oui ? Vous aurez compris que le québécisme baboune est le synonyme de bouder. L'expression faciale d'une personne qui boude est le nom. Il y a aussi le verbe : babouner. Exemple : "Cesse de babouner et viens t'amuser." On peut aussi dire : "Ne fais pas la baboune." Baboune désigne aussi des grosses lèvres. "Les Noirs ont des babounes plus imposantes que les Blancs."
Le rock & roll et la musique pop-rock, je ne l'ai pas qu'écoutée : je l'ai beaucoup lue. Question de se ternir informé, de découvrir. Au cours des années 1970, les revues américaines axaient beaucoup leur contenu sur les vedettes, tandis que les rares papiers québécois avaient les deux pieds dans le rock progressif et le folklore. Je devais avoir d'autres alternatives et j'en ai trouvé une sous la forme d'un mensuel français du nom de Rock & Folk.
Si vous visitez les États de Nouvelle-Angleterre (New Hampshire, Connecticutt, Massachusetts, Maine, Vermont), vous serez étonné de croiser des noms de rues en français, des raisons sociales de commerces, de serrer la pince à un homme du nom de Dupont, mais qui sera incapable de vous saluer en français. Un descendant du demi-million de Québécois qui ont fui leur pays au profit des villes américaines, du milieu du 19e siècle jusqu'en 1930.
Un coin de ma ville que je connais bien, puisque j'ai souvent emprunté le boulevard des Forges pour me rendre au stade de baseball de Trois-Rivières. Il suffisait de passer la Porte Duplessis (Le truc blanc, au fond) et de tourner à droite et c'était tout près.
J'ai connu Harold Lloyd en 1986, lors de l'achat de mon premier magnétoscope. Mon but était d'enregistrer des vieux films. À ce moment-là, la télé d'État passait un ou deux films de Lloyd chaque vendredi. Coup se foudre immédiat. Comme je les ai regardées, ces cassettes... Le temps du DVD venu, je me suis procuré la collection Harold. Grande surprise : la télé coupait des scènes entières. De plus, la restauration DVD était incomparable, la musique ajoutée de meilleure qualité et je pouvais aussi avoir droit à des courts métrages de 1920 et 21.
La fonderie du Gros Marteau est présente dans mes romans, particulièrement dans Ce sera formidable et dans mon tout premier, Tremblay et fils. Dans cette fiction, la petite Jeanne a une peur épouvantable à l'idée de passer sous le marteau, craignant qu'il ne tombe sur sa tête. Son frère Roméo tente de lui montrer qu'un tel danger n'existe pas. C'est ce que l'on voit sur la page couverture.
À la résidence de ma mère, une femme se présente quelques fois par mois avec ses animaux pour les montrer aux pensionnaires. Je suis souvent de la partie, car j'aime les animaux (sauf les politiciens) et que je me plais à regarder la réaction des personnes âgées. Le nom du métier de cette femme : zoothérapeute. Les bêtes font du bien à des gens qui, en principe, sont malades, en difficultés, avec des pertes d'autonomie. Cette Hélène n'a pas que des vieux comme clientèle, mais aussi des enfants, des adolescents. On peut aussi prendre rendez-vous chez elle pour une séance plus intime.
C'était le cas : elle m'a parlé. J'ai oublié mon aversion, car cette Danielle, au début de la trentaine, a rapidement éveillé ma curiosité. Elle s'exprimait clairement, mais avait l'étrange habitude de cesser abruptement de parler et d'être incapable de continuer. J'ai alors compris qu'elle souffrait d'une maladie et me suis montré poli. Elle abordait tous les sujets, mais toujours ces arrêts, comme si le néant l'empêchait de poursuivre. À une occasion, elle a baissé la tête, émue, comme si elle se rendait compte de la situation. Je la trouvais touchante. Danielle venait de passer Noël chez une amie et retournait chez elle, à Valleyfield.
J'ai acheté ce livre en 1996 et j'ai dû le lire cinq ou six fois. C'est un des meilleurs livres d'Histoire que je connaisse. Il faut avouer que les ouvrages de France ont une grande qualité, qu'on retrouve peu chez les livres québécois : c'est bien écrit. Pour Arlette Farge, l'Histoire est aussi de la littérature, alors que les historiens du Québec écrivent comme des fonctionnaires.