Car je n'y connais rien, sinon des généralités, comme ces Antilles françaises produisaient du café, du coton, du tabac, du sucre, de l'indigo, tant de choses, et que cette industrie a rendu des commerçants très riches. Je sais aussi que cette société coloniale était basée sur l'esclavage.
Il y a des gens qui jettent tout et d'autres qui conservent tout. J'imagine que je fais partie de la dernière catégorie. Il y a chez moi une grosse boîte pleine de trucs touchant toutes les époques de ma vie, dont la petite enfance. Je vous ai déjà présenté un de mes bulletins scolaires. Je crois bien que tout ce qui est là-dedans aurait dû logiquement engraisser une poubelle, dont ce sous-objet : une plus petite boîte contenant 129 cartes de souhaits. Pourquoi est-ce que j'ai gardé ça ? Pourquoi, de Noël en anniversaire, je déposais les cartes reçues dans cette boîte ? 'Sais pas, mais son exploration m'a amusée.
Avec le numérique, on décide tout de suite : "Non. Pas bon". Avec le film de jadis, c'était : "J'espère qu'elles seront bonnes". Souhait jamais tout à fait réalisé : il y en avait toujours une hors-foyer, mal fichue et encore plus immonde. Beaucoup de gens les jetaient, d'autres les gardaient. C'était mon cas. Comme première étape : des ratées de mon enfance.
Gilles qui photographie Mario qui est en train de le photographier. Raté de A à Z.
Le chien est acquitté parce qu'il n'avait pas d'antécédents violents.
Ce fut le cas pour mon roman Ce sera formidable, publié en 2009. Sauf que trois années plus tard, lors d'un changement d'ordinateur, le texte du fichier de ce roman était devenu illisible, je ne peux expliquer pourquoi. J'avais tenté de réparer le tout, en vain. Résultat : je n'avais pas ce roman chez moi. J'ai alors demandé à l'éditeur de me faire parvenir leur fichier, mais comme il avait été transformé pour leur copie montée, rien n'allait chez moi.
Je pourrais pointer comme moment de départ de mon aversion mes trois années au séminaire Saint-Joseph, alors que nous étions obligés de porter la cravate, que 95 % des élèves enfouissaient dans leurs poches, à la fin de chaque journée, mais déjà, enfant, je n'en portais pas.
Quand je me rendais au stade de baseball, je passais par le petit chemin de gravier situé entre le boulevard du Carmel et la piscine municipale. Je savais que je marchais dans le champ extérieur du premier terrain de baseball de la ville. D'ailleurs, la piscine a été creusée dans le même champ extérieur et là où étaient jadis les estrades, il n'y a plus que du ciment, de l'asphalte. Pourtant, je savais que je traversais ce terrain.
Louis Roy est un personnage fictif qui, dès son plus jeune âge, désire rendre les gens heureux par la voie de chansons, de comédie, inspiré par son grand-père, un homme sans cesse de bonne humeur qui fait rire ses semblables. Même enfant, Louis ne pense qu'à une future carrière artistique. À force d'entêtement et de travail, il y arrivera à l'âge de dix-huit ans, début d'une carrière qui durera cinquante années.
Le petit garçon que j'étais adorait ce lieu, car on pouvait s'y baigner. Les premières années, il fallait traverser en barque de la Saint-Christophe jusqu'à sa voisine. Quand un pont fut bâti, ce fut une fête pour tous les gens de Trois-Rivières. Hors l'eau du fleuve et ses vagues, il y avait aussi un kiosque de glaces, des balançoires et glissoires, puis les radios transistors qui faisaient entendre le dernier succès des Beatles. La Saint-Quentin, c'était le Paradis, pour Mario B !