C'est en 1968 que mon père a décidé de sacrifier la cour de la maison pour installer une piscine creusée. Grande joie pour le garçon que j'étais, ainsi que pour les membres de ma famille. Il y aura des rituels qui vont durer autour de vingt-cinq années, jusqu'à un lent déclin.
Des bonnes nouvelles relatives à mon nouveau roman : après à peine deux mois sur le marché, le premier tirage - modeste, il faut le préciser - achève, si bien qu'il y aura réimpression bientôt. Monsieur Broquet m'a signalé qu'il n'y a eu aucun retour de la part des librairies et des autres marchands. Ceci est très bon signe, surtout pour un livre dont la promotion et la publicité est prévue pour le début de septembre. Je crois que le résumé, à l'endos, est excellent, et qu'il a dû séduire les lecteurs, sans oublier que la page couverture est très bien.
Montréal a été l'hôte d'une remarquable exposition universelle, en 1967, année du centenaire de la Confédération canadienne. La demande datait de 1958 et le droit fut accordé en 1962, de préférence à Moscou. Dès lors surgit une idée folle du maire Jean Drapeau, à propos du site de l'exposition : l'île Sainte-Hélène, dans le fleuve Saint-Laurent. "Trop petit!" ont dit les gens. Le maire a répliqué : "On va l'agrandir, puis créer une seconde île." Hein ? Quoi ? Créer une île ? Ce qui fut fait.
Le guide officiel d'Expo 67 a été commercialisé en 1966, question de mettre l'eau à la bouche des futurs visiteurs ! Conséquemment, il n'y avait pas de photographies des pavillons, qui étaient en construction, mais des dessins. Les textes explicatifs étaient courts et allaient droit au but. On y croisait aussi des notes sur l'histoire de Montréal, une visite du Canada, les moyens de transport pour atteindre le site, les restaurants sur les îles, la programmation des spectacles.
Le pavillon de l'Allemagne était un assemblage de tentes géantes.
Je suis persuadé que les responsables du pavillon du téléphone étaient fiers de leur programmation, mais qu'ils n'avaient jamais pensé, au début de l'Expo, que leurs initiatives attireraient des foules si immenses. Un des pavillons les plus visités, avec toujours de une ou deux heures d'attente pour le public. Le tout à cause d'un film intitulé Canada 67, et qui était une production... américaine ! Du célèbre studio Disney.
Le plus grand souvenir des mes visites à Expo 67 est quand j'ai pu entrer dans le pavillon de l'Union soviétique. Précisons d'abord qu'avec mes parents, il n'était pas question, pour mon père, de faire la file devant un pavillon. Or, des quatre qui avaient les plus longues attentes, je n'en ai vu que deux : le pavillon du téléphone, lors d'un séjour avec les parents d'un de mes amis, puis celui de l'URSS, lors d'une circonstance particulière et très, très, très unique.
Il y avait sans doute des hôtes mais, en majorité, cette tâche était féminine. Dans la plupart des cas, il y avait plusieurs hôtesses par pavillon. L'une était à l'accueil, souhaitant la bienvenue aux visiteurs, tout en souriant sans cesse. Les autres occupaient d'autres parties du lieu et devaient répondre aux questions, diriger les gens.
Ce qui paraît très en vue était le triangle renversé. Cependant, on n'y trouvait rien de notable. Les gens pouvaient y grimper, ce qui leur permettait un joli coup d'oeil sur l'ensemble de l'île Notre-Dame. Ce qui était exposé l'était dans les modules blancs, tout autour. J'avoue ne pas me souvenir des éléments alors vus, mais le guide officiel me donne un renseignement intéressant : IBM présent ! Dans le monde de demain, toutes les activités humaines reposeront sur l'utilisation de l'ordinateur. Au pavillon du Canada, les visiteurs pourront examiner l'ordinateur central qui commendera simultanément toutes les démonstrations à distance. (...) Les visiteurs pourront utiliser le téléphone et obtenir des réponses parlées de l'ordinateur, s'asseoir devant des petits écrans de télévision et poser directement à l'ordinateur des questions à l'aide d'un clavier. Très bien, tout ça, sauf que les gens de 1967 ne pouvaient imaginer les virus, Facebook, les sites d'épiderme et bisousbisousbisous.
Visiter l'Expo, c'était Voir, avec un V majuscule. Il y avait les gens, dont plusieurs de pays étrangers. Il y avait quelque chose en haut, en bas, à droite et à gauche. Beaucoup de sculptures. Les pavillons nationaux montraient tous des peintures. Il y avait aussi le cinéma à plusieurs écrans, les effets spéciaux. Humour et beauté : tout touchait le coeur. À un retour de l'Expo, les gens ne disaient pas : "J'ai visité le pavillon russe", mais bien : "J'ai vu le pavillon russe."
La Ronde était le parc d'amusement d'Expo 67, situé à l'extrémité est de l'île Sainte-Hélène. Il s'agissait de la rencontre d'influences d'un parc forain traditionnel, de Disneyland et... d'Expo 67 ! De ce fait, il y avait à La Ronde des pavillons, la plupart de divertissement, comme le Pavillon de la Jeunesse, qui fut un rendez-vous pour les jeunes artistes. On y croisait aussi un aquarium, le Carrefour international, qui était un imposant restaurant avec spécialités des pays participants à l'Expo 67. Fort Edmondton était l'apport Disney, avec un village reproduisant les premiers jours de l'Ouest canadien, avec la participation de comédiens.
Une foule compacte, près du pavillon du Téléphone
Le pavillon américain avait près de vingt étages. Conséquemment, les escaliers roulants étaient le moyen de se déplacer.
La photo est la seule que je possède de moi à l'Expo. Il y en a sûrement d'autres dans les albums de mes soeurs... Il y a une date, derrière : 12 juin 1967. Je pose devant un des éléments du pavillon de Cuba.
SKI : La seule fois où j'ai fait du ski, j'avais reçu une leçon théorique. Sur place, j'avais apprécié le monte-pente, mais quand est arrivé le moment de dévaler, la théorie a fichu le camp et je suis tombé une minute après mon départ, récupéré par un skieur expérimenté, qui m'a remis en selle. Enfin en bas, j'ai compris mes erreurs et suis remonté. Cette fois : descente à toute vitesse, mais arrivé à destination, je ne savais plus comment freiner. Alors, j'en retiré tout le bazar, suis entré au bar du centre de ski et attendu que les gens m'accompagnant en aient terminé. Une dizaine d'années plus tard, j'ai tenté le ski de fond. Moins de chances de tomber, mais quel ennui !
Une expression québécoise toujours de mise, mais qui n'est peut-être pas profondément ancienne, puisque je ne l'ai jamais croisée dans des journaux ou livres antérieurs à 1960. Une chanson pop de 1965, par les Intouchables, portait le titre J'ai mon voyage. Ceci m'indique que l'expression existait à ce moment-là. Difficile de savoir sa source. Il ne s'agit pas d'un calque d'un anglicisme. Peut-être qu'un comédien à la radio ou à la télé la disait et qu'elle est demeurée.
Fin de saison pour les partisans, mais pas pour l'équipe. J'ai toujours détesté cette idée de tournoi, qui ne profite qu'aux gens de la ville hôtesse. Il y en a à tous les niveaux, toujours en août, qui pourrait devenir le plus beau mois pour assister à une rencontre de baseball : ni trop chaud ni trop froid.
Je n'ai jamais regardé des téléromans. J'ai déjà tenté, mais... incapable ! L'exception est Les belles histoires des pays d'en haut, pour deux raisons. 1)- La série fait partie de la culture de mon enfance 2)- Un copain m'avait signalé les multiples erreurs qu'on y croisait et nous avions un plaisir fou à en parler.
La publicité journalistique ci-haut date du 23 mars 1963. J'avais sept ans. C'est fou comme je m'en souviens... Je n'étais pas le seul. Souvent, j'ai rencontré hommes et femmes de ma génération qui me disent : "J'étais là!", comme si la venue d'un Tintin autre que dessiné avait marqué l'imaginaire de tous les gamins de ma ville. Pour les enfants, il y avait Disney et Disney. Tintin, c'était autre chose : en français ! Comme un cousin belge qui venait nous saluer d'album en album.
J'habite rue des Érables. Joli nom et pas choisi au hasard. Cette rue a dû être établie au cours des années 1940 et les concepteurs de l'époque ont eu la bonne idée de ne pas couper les arbres. La rue traverse du sud au nord la moitié de la ville. Je loge à son extrémité sud, là où... il y a peu d'érables ! Mais tout le reste de la rue est ombragé par des arbres gigantesques. La rue est résidentielle, sauf en sa partie nordique, alors qu'elle traverse un parc industriel. Concue à l'époque de l'automobile, c'est une rue large. Très agréable !
Je suis en train de regarder tout ce que j'ai chez moi à propos de l'Exposition universelle Terre des Hommes, dite Expo 67, tenue à Montréal, en 1967, afin de vous concocter quelques articles.
Je ne veux pas faire mon rabat-joie, ni penser comme un vieux con, mais je me pose certaines questions. Les gens ont le droit de se rassembler pour festoyer. Le hic est que je pense qu'il y a trop de fêtes en peu de temps, que ce n'est plus festif, mais routinier.