Alors, pendant une heure, j'ai écouté, posé quelques questions. J'ai dit ce qu'il espérait : oui, je suis intéressé. Quand tu passes au petit écran, tu deviens "Quelqu'un". Le cas contraire, tu n'es personne. Vendre des milliers de romans de plus ? Je ne crois pas que les gens regardant des feuilletons soient des lecteurs. Tout de même, ce roman, que j'ai toujours aimé, pourrait renaître et peut-être que tout ça m'apporterait une reconnaissance que j'ai toujours souhaitée.
De ma rue : Daniel Lamy, un gringalet qui excellait à faire des grimaces très drôles. Daniel fut aussi un des rares dont l'amitié s'est prolongée au cours de l'adolescence. Ensuite : Normand Francoeur, qui était plus jeune que moi. Mon voisin ! Un petit bonhomme qui aimait les sports. Il y avait dans sa cour beaucoup de sable et avec la bande, on s'amusait à construire des villes pour faire rouler nos autos, nos camions.
Beaucoup plus tard, j'ai appris que le nom du lac était Coo Coo. Cependant, pour un enfant, Lac Coucou était beaucoup plus naturel. J'ai aussi appris qu'il s'agissait d'un ancien campement de pêche pour les patrons de l'usine de pâtes et papiers Canadian International Paper et qu'il a été ouvert à leurs ouvriers au cours des années 1950. Les hommes n'avaient qu'à réserver à l'avance les moments désirés pour pêcher au cours de leurs vacances estivales.
Avec le recul, je me rends compte que mes jeux individuels étaient très solitaires. Mes jouets favoris étaient les disques. Déjà, j'en bouffais et si j'avais quelques sous en poche, je ne courais pas m'acheter un fusil à eau, mais me rendais chez Belleville pour me procurer des 45 tours. Une chose que ma mère m'a racontée, alors que nous venions de déménager dans la grosse maison de la rue Saint-Irénée alors que les ouvriers n'avaient pas terminé leur travail : les hommes me regardaient, étonnés, parce que j'écoutais des disques avec mon chien en peluche, assis devant le combiné radio-télé-phono. À cinq ans !
D'abord : jeux d'hiver. Glisser ! De toutes les façons : tête première, sur le dos, avec une traîne sauvage. Il fallait une pente ! Très imposante, si possible. Je pouvais marcher loin pour jouir d'une belle pente, particulièrement celle au bout du boulevard de Grandmont. Des générations d'enfants de la ville s'y donnaient rendez-vous. Ensuite : le hockey bottine. Dans la rue et surtout pas ailleurs. Des joutes sans fin, du moins jusqu'au premier cri d'une mère : "Mario, viens souper !" L'ennemi du hockeyeur bottine : l'automobiliste, surtout ceux qui faisaient exprès pour écraser une de nos boules de neige délimitant notre zone des buts. Il y avait aussi le hockey en patin, mais j'ai appris à patiner tardivement. Donner naissance à des bonshommes de neige, c'était aussi sympathique, mais je n'avais pas le talent nécessaire pour sculpter un chien dans la glace.
Ce que vous voyez est une publicité trouvée au début du numéro de novembre 1956 du Sélection du Reader's Digest, édition canadienne. J'avais trouvé une pleine boîte de ces revues destinées à la poubelle et données par une personne inconnue à la bibliothèque où je travaillais, autour de 1985. J'avais apporté tout ça chez moi, je ne sais trop pourquoi, mais le destin les a remis aux ordures lors de mon déménagement de 2005, provoquant ainsi des hauts cris effrayés chez ma soeur Lise. J'avais gardé quelques numéros.
Pourtant, j'ai consommé de la bière comme un groinfre. Je fréquentais les bars alors que j'étais mineur. J'étais sans cesse dans les bars, particulièrement au Rio. Prière de lire l'acticle à ce sujet et de ne pas oublier la réaction de quelques inconnus :
Le petit va bien, mais j'avais oublié ce que c'était d'avoir un bébé et un mâle, d'autant plus que ma chatte, à cet âge, n'était pas tant excitée. Hyperactif, monsieur Salomé!
En premier lieu : la chance ratée par excellence ! Dans Le Combatdes chefs, le druide a perdu la raison et ne sait plus préparer la potion magique. Or, il n'y en a plus une goutte dans le village. Le centurion suggère d'attaquer, car les Romains sont plus nombreux. Son bras-droit lui répond qu'il est inutile de prendre ce risque, car le chef gaulois Aplusbégalix a provoqué Abraracourcix au combat et qu'il fera le travail pour eux. Une occasion en or qui ne reviendra pas !
Au Québec, au cours des années 1970, il y avait beaucoup de folklore. Beaucoup trop... Comme tant d'autres, j'ai eu un ras-le-bol du style, mais en 1975, je n'en étais pas encore là. Le disque que je préférais était le premier d'un trio baptisé Le Rêve du Diable. C'est d'ailleurs le seul disque de cette époque et du style qu'il me reste. Ces gars-là étaient festifs, ne se prenaient pas au sérieux. À ce moment-là, on pouvait voir des spectacles d'artistes avec un ou deux disques sur le marché pour aussi peu que trois ou quatre dollars. Le Rêve du Diable à Shawinigan ? Profitons-en! Alors, avec mon compagnon de spectacles, Gilles, nous avons mis le cap vers ce petit bar où se produisaient les héros du jour. Festif, on ne peut plus ! Le public consommait de la bière à n'en plus finir, dansait entre les tables, tapait dans les mains, chantait, et les musiciens faisaient la même chose. Le souvenir d'une grande fiesta de houblon !