Il m'est arrivé à quelques occasions de recevoir un message d'une personne scandalisée parce que je ne crédite pas ceci ou cela sur mes blogues de photographies anciennes. Il est alors question de "Propriété intellectuelle" et du "Droit d'auteur". Deux monstres pleins de bave qui servent d'épouvantails et utilisés par des gens qui ne touchent pas des droits d'auteur et qui n'y connaissent rien. Une autre horreur du "Fais pas ça, fais pas ça" de la rectitude politique. Eh non, je n'ai pas demandé à l'auteur du dessin ci-haut d'utiliser son "Oeuvre".
Il me reste une cinquantaine de pages à lire dans ce bouquin de 1997 de l'historien Jonathan P. Vance : Mourir en héros, Mémoire et mythe de la Première Guerre mondiale. Type d'ouvrage qui, après dix pages, fait s'exclamer : "Ouaip ! Ça va être bon !"
Mon père était commerçant. Alors, au cours de mon adolescence, j'avais un emploi d'été assuré. J'étais homme d'entrepôt, ce qui faisait beaucoup rigoler les costauds camionneurs quand ils voyaient le maigrichon que j'étais. Mon père aurait voulu que je devienne vendeur, mais je n'ai jamais désiré vivre sa vie.
J'ai souvent rencontré des gens presque scandalisés parce que je n'ai ni téléviseur ni appareil de radio à la maison, parce que je n'achète pas de journaux et ne consulte pas leur équivalent internet. "Comment fais-tu pour être au courant ?" Au courant de quoi ? Pourquoi ? Face à mes réponses, ils demeurent davantage confus et me regardent comme si j'étais un dingue. Pourquoi, au fait ?
La bande dessinée américaine n'arrive pas à la cheville des productions européennes. Cependant, il y a Charlie Brown et les Peanuts, en apparence très simple que j'apprécie énormément. Des débuts jusqu'à la fin, Charles Schulz dessinait pour les journaux, avec des bandes de quatre cases. C'est tout l'espace dont il disposait pour raconter une histoire avec son introduction, son noeud, sa conclusion. Au fil des années, l'homme y est arrivé avec une rare maîtrise.
Les âmes sensibles, s'abstenir. Depuis près d'une dizaine de jours, j'ai un problème de circulation sanguine du côté gauche de ma douce tête, s'attaquant au front, à mon oeil, à mon oreille. Ça ne fait pas mal, c'est tout simplement agaçant, surtout lorsque je me mets au lit et que je me rends nettement compte d'une coulée intérieure. Le tout avait cessé, avant de reprendre de façon plus intense samedi dernier. Les éclats ont provoqué des sorties, si bien que j'ai des boutons rouges et mauves de différentes dimensions, dont trois plutôt gros dans le front. J'en ai aussi des minuscules, puis un très laid (verdâtre dégueu) au-dessus de ma paupière, sans oublier un moyen sur le nez. Je ressemble à une carte géographique.
Quand j'étais petit, je demeurais tout près du parc des Chenaux. Il n'y avait que le boulevard à traverser. Quelle chance, pour un enfant, d'avoir des balançoires, une glissoire et un tourniquet à sa portée. Je ne m'en privais pas, même si ma mère m'imposait un détour vers les feux de la circulation à deux rues de là, m'interdisant de traverser le boulevard loin de la sécurité Jaune-Verte-Rouge. Mon chien Mousse n'en avait cure et aussitôt qu'il échappait à notre surveillance, il se lançait vers le parc et plongeait dans l'étang, ne voulant pas en sortir. Il nageait sans cesse tout autour de l'îlot. Je devais me déchausser et partir à sa poursuite. Je revenais à la maison aussi trempé que le cabot. L'hiver, l'étang gelé devenait notre amphithéâtre pour le hockey, ou tout simplement pour le plaisir de patiner (C'est d'ailleurs toujours le cas de nos jours.) Il n'y avait pas de cabine pour enfiler nos patins, si bien que les gens le faisaient en s'assoyant sur les briques ceinturant l'îlot. Quand on remettait nos bottes, une heure plus tard, elles étaient très froides !
La photo ci-haut présente, de gauche à droite : mon père Martin. le commentateur radio Dave Van Horne, le directeur-gérant des Expos Jim Fanning et moi-même, alors âgé de 14 ans. Elle a été prise en janvier 1970 et publiée dans le journal Le Nouvelliste. Au cours de l'année 1969, j'avais eu un coup de foudre pour le baseball et la nouvelle équipe des Expos de Montréal. Ça n'a pas cessé depuis, même si les Expos ont été assassinés en 2004. Au cours de cette saison initiale, j'avais découpé des photos dans les journaux, des articles, collés dans un cahier à feuilles mobiles, avec des textes signés de ma main adolescente. C'est ce que Jim Fanning regarde. Mon père, alors conseiller municipal, avait apporté cette collection à mon insu, alors que des membres des Expos participaient à leur première caravane d'hiver. Avant l'heure prévue, je jouais au hockey sur la glace de l'étang gelé du parc Des Chenaux, voisin du centre culturel où se déroulait l'événement. J'étais sur place à temps et quand mon père m'a demandé publiquement de le rejoindre sur la tribune, j'étais furieux, d'autant plus que j'étais plein de... sueurs ! Une seconde photographie a été prise, cette fois en compagnie du paternel et de deux Expos : les lanceurs Howie Reed et Bill Stoneman. Tous ces gens ont autographié une balle que je possède toujours.
Je ne sais pas si les jeunes mamans bercent leurs bébés en leur offrant un rap ! Je devine cependant que plusieurs d'entre elles chantent encore pour les amuser, les endormir, les distraire. C'est, en quelque sorte, un geste maternel d'affection. Je me souviens de trois chansons que ma mère me chantait quand j'étais petit ! L'air folklorique La poulette grise. C'est la poulette grise, qui a pond dansl'église, elle a pond un petit coco, pour Mario qui va faire dodiche,elle a pond un petit coco pour Mario qui va faire dodo. Dodiche dodo. Évoquer cette chanson et la fredonner me donne le goût de sucer mon pouce. Excusez-moi, je reviens dans trois minutes...
On ne voit plus ça ! Pourtant, au cours de mon enfance, chaque coin de la ville avait sa grappe d'enfants jouant au hockey au milieu de la rue. Même pendant mon adolescence, j'en croisais encore. Hé ! Il y avait même des gars qui se présentaient à l'école avec leurs bâtons de hockey afin de jouer le plus rapidement possible, à la fin des classes.
Les animaux domestiques sont si humains : ils adorent se sucrer le bec ! Présentez un os-bonbon à un chien et il devient fou de joie à l'idée de s'y frotter les dents avec gourmandise. Les friandises pour les chats sont plus petites. Au Québec, on les appelle des Minouches.
Mon dernier salon du livre trifluvien pour mon premier éditeur. Pour cette occasion, un tirage de mes six volumes était offert au public. Voici une partie de l’affiche pour signaler cette initiative. Le dernier jour venu, j’avais parlé une quinzaine de minutes avec une vieille dame très jolie et gentille, qui ne possédait que les deux premiers romans. À son départ, j’avais dit à Michèle Samson (La représentante de l'éditeur) : « J’espère que c’est elle qui va gagner. » Elle s’est contentée de me répondre par une formule vague. Le moment du tirage venu, elle pige le billet gagnant et, hop! La petite dame âgée! Michèle m’a lancé un léger sourire complice… Pas de mal à truquer un tirage pour faire plaisir à une femme aussi gentille !
À l'adolescence, j'avais pris une bouteille de jus d'orange vide pour la remplir d'eau et l'installer dans le frigo. Mon père trouvait ça ridicule, disant que je n'avais qu'à tourner le robinet pour remplir un verre. Oui mais, dans le frigo, l'eau devenait plus froide. J'ai toujours bu beaucoup d'eau. C'est d'ailleurs la première chose que je fais à mon réveil, même avant de manger : boire un grand verre d'eau. Lors de mes repas : que de l'eau pour accompagner (bien que je consomme aussi du lait et du jus de tomates). Près de mon ordinateur : la bouteille d'eau est sans cesse à ma portée. Parfois, j'ajoute un peu de glace. En plus de l'eau, j'aime la pluie. L'eau est un des ABC de la vie, non ?
Au cours de mon adolescence et de ma folle vingtaine, le Rio était le bar que j'aimais le plus, et dont je vous reparlerai. En second lieu, il y avait le Touristik, que nous surnommions affectueusement "Le Trou".
Quand un être humain n'a rien à dire, il parle de température. C'est mon cas pour cet article. La première semaine de mars a été le prolongement de l'hiver, avec des températures sous zéro. Cependant, depuis quelques jours, nous sommes au-dessus du zéro, si bien que la neige a décidé de fondre. Le hic, au Québec, est qu'il y a tant de neige que la fonte cause des problèmes, particulièrement dans le cas des hauts monticules qui recouvrent les trottoirs. Ça fond par la base, mais aussi en pente descendante, si bien que les rues, particulièrement les secondaires, deviennent des mares. Très désagréable pour les piétons. Mars est un mois laid !
Je ne connais pas la source du mot bobettes pour désigner des caleçons. J'ai entendu ce mot une première fois en 1974 sur le disque Pommes de route de Plume Latraverse, où il y avait cette courte chanson intitulée Les bobettes à Bedê. Je me souviens avoir demandé à un ami : Qu'est-ce que c'est ? Des caleçons ? Ah bon... D'ailleurs, l'année suivante, Plume insistait, dans le délire électrique de Bobépine, gueulant : "Bedê, tes bobettes ! Tes bobettes !" Je me demande si ce mot n'est pas une invention de Plume ! Quoi qu'il en soit, il a fait son chemin dans le langage populaire, si bien que peu de gens utilisent de nos jours Caleçons. Bobettes a fait son entrée dans l'édition 2013 du Robert. Bravo ! Better than the French slip et beaucoup plus amusant à prononcer.
Une précision sur le mot du titre de l'article. Dans tous les pays du monde, on parle de football, mais pour ne pas faire ombrage à notre propre football nord-américain, on dit Soccer, mais considérant ce que je pense de ce sport, j'écris Sucker. Les sports d'équipes consistent en une seule chose : courir de gauche à droite, de droite à gauche, à la pousuite d'un objet rond. Tous, sauf le baseball, d'où sa supériorité. Avec le ballon-panier, le sucker est le sport le plus bêta de cette réalité. Ma certitude : Tout sport qui se pratique avec des athlètes en culottes courtes est foncièrement ridicule. Le terrain de sucker est vaste. Les buts sont larges comme une autoroute et, malgré tout, les participants ont un mal fou à loger le ballon entre les deux poteaux. Le joueur de sucker a le droit de frapper le ballon avec sa tête. Bong ! Bong ! Bong ! Peut-on imaginer plus idiot qu'un ballon qui fait Bong sur le crâne d'un type en culottes courtes qui court sans cesse de gauche à droite et de droite à gauche ? Pouah !
C'est l'anniversaire de ma chatte Salomé. Je ne connais pas la journée précise, mais je sais qu'elle est née en mars 2000. Le calcul est simple à faire : quinze ans. Un record ! Elle n'a aucun problème, sinon qu'elle boit davantage qu'il y a quelques années. Ceci ne veut rien dire : Salomé No 3, à 14 ans, courait sur les clôtures et, un mois plus tard, elle était morte.
J'ai commencé à écrire le roman en cours le 1 août 2014. Il n'a qu'un plan informel, et, pour une rare fois, je ne connais pas la finale, tout comme je ne sais pas à quelle période il se terminera. Malgré ces incertitudes, le roman se nourrit à même mes écrits quotidiens. Par contre, je savais quelles en seraient les étapes, les caractéristiques, et je connaissais les personnages de décor.
Il y a cinq ou six années s'est répandue l'idée que les consommateurs devaient se présenter dans les commerces avec des sacs, semblables à celui illustré ci-haut. Il y avait un discours écolo rococo derrière tout ça et je n'ai rien à fiche de ces propos post-hippies. J'ai accepté de transporter un sac pour la simple raison qu'ils sont solides, que j'ai plus d'un kilomètre à franchir entre chez moi et le supermarché et qu'avec de tels sacs, tout devient plus aisé. Le hic est que certains commerçants, dont ce supermarché, ont commencé à pénaliser la clientèle n'ayant pas de sac en vendant leurs propres sacs à cinq sous pièce, des objets de petit plastique fragile qui ne valent pas un sou. Ceci, c'est de l'impolitesse. Voilà un client qui vient de dépenser soixante dollars et on a le culot de leur vendre des sacs cinq sous.
Je fume depuis l'âge de 16 ans. Ma première marque n'existe plus - et n'a pas été longtemps sur le marché : Wedgewood ! Puis, l'époque aidant, j'ai eu ma période Gitanes, mais c'était par snobisme culturel. L'Export-A est apparue dans ma vie pour ne plus me quitter. Les meilleures cigarettes sont celles suivant les repas, puis celle que j'allume quand je m'apprête à écrire un passage de roman. Celles de l'attente sont aussi sympathiques, comme celles accompagnant une lecture, un moment exaltant. Je les roule depuis le début des années 1980. D'ailleurs, je le fais à une vitesse folle et sans jamais rater mon coup. J'aime l'odeur, le geste et l'ensemble du rituel fait partie de ma personnalité, de ma culture. Pour des raisons économiques, j'ai ajoute la vapote à mes goûts, depuis l'automne 2014. C'est agréable aussi.
Mercredi matin le 4 mars, vers 10.30 : coup de fil surpise : une maison d'éditions désire publier un de mes romans. Sans me dire de quoi il s'agit, cet éditeur parle déjà de me faire parvenir un contrat et d'une mise en marché pour l'automne 2015. Poliment, je lui avoue que j'ai entrepris 18 démarches en décembre dernier et que je ne me souviens plus de ce que je lui ai envoyé. Lui-même ne semble pas se souvenir du titre et dit "Parenthèse". Alors, je fronce les sourcils et me jette dans mon document de ces envois, réalisant que le roman envoyé portait le titre de Manon et que ce manuscrit a été refusé dès janvier. Alors, j'allume et lui dit : "Vous voulez parler de L'Amour entre parenthèses ?" En effet... Le hic est que ce livre a été publié en 2013 et est toujours sur le marché, et que mon envoi chez lui date de 2012. Bref, il a mis trois années avant de me répondre. Il semblait déçu, mais sans doute pas autant que moi. Alors, je lui ai dit que je lui ferais parvenir, par courriel, cinq manuscrits avec leurs résumés. Je vais m'en souvenir longtemps de ma joie d'un instant...
De façon générale, j'ai vu énormément de spectacles dans la seconde partie des années 1970, car le prix d'entrée était abordable. Cependant, peu de ces spectacles sont devenus un disque en public. C'est le cas avec le microsillon illustré ci-haut, par Zachary Richard. L'Américain était encore dans sa phase cajun, avec accordéon. Je me souviens surtout que Zach et son groupe bougeaient beaucoup, que les approches étaient très variées : il pouvait chanter le blues puis, à la pièce suivante, c'était de la musique de cow-boy, puis du rock, de la soul, du folklore. Électrisant ! Un bon souvenir. Voici donc Mama Rosin, tel que je l'ai entendu, en 1980.
Une des passions de ma vie : le cinéma muet, particulièrement celui des années 1920. Pourquoi ? Les cinéastes de ce temps avaient atteint un sommet dans l'art d'évoquer, de suggérer à l'aide d'images. Pour la même raison, certains comédiens étaient extraordinaires pour communiquer des humeurs et sentiments avec leurs gestes et leurs visages, telle la comédienne Lillian Gish. Charlie Chaplin était aussi un maître dans cet art ! Des films comme la première version de Ben Hur sont tout simplement admirables. Bien sûr, le triumvirat des comiques était fantastique et gardera à jamais mon affection : Chaplin, Keaton, mais aussi l'attachant Harold Lloyd. Que penser des deux films allemands avec Louise Brooks, du cinéma soviétique d'Eisenstein ? Du grand art ! Chaque année, je pige dans ma collection de films muets et j'en regarde plusieurs avec une joie toujours fraîche, même si je les connais par coeur depuis des années.
Chaque année, je reçois une somme de la Commission du droit de prêt public, organisme du gouvernement canadien. Il s’agit de sommes compensatoires pour mes livres présents dans les bibliothèques publiques du Québec. Un échantillionage est fait dans sept bibliothèques de villes importantes et si mes livres s’y trouvent, je reçois de l’argent. Le cas contraire, je n’en ai pas. C’est plus enrichissant que les ventes de livres! Plus il y a de volumes, plus le total devient intéressant. Cependant, depuis 2010, les sommes accordées aux livres publiés il y a cinq années et plus ont diminué. Les livres qui n’existent plus dans le catalogue des maisons d’éditions peuvent donc me rapporter de l’argent. Cependant, je me dois d’être cynique : je n’ai jamais pu profiter de cet avoir, car, en premier lieu, le Ministère de l’Éducation enlevait la somme des mes prêts et bourses étudiants. En second lieu, c’est Emploi-Québec qui me l’enlève. Lors des salons du livre du Québec, une question qu’on me posait souvent : « Monsieur, vivez-vous de votre plume? » Ma réponse était toujours la même : « Je vis très bien de ma plume, madame. Pendant quatre mois. » À une autre occasion, j’avais répondu que mon souhait le plus cher était d’atteindre le seuil de la pauvreté avec la vente de mes romans. Chose qui n’est jamais arrivée, d’ailleurs.