Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 30-06-2016 à 16:14:42

Bûcherons 1 : Introduction

Dans la culture populaire : une grande part de notre héritage folklorique. L'Histoire nous apprend une autre réalité : un métier de misère, s'adressant à des pauvres gens, exploités par des compagnies de coupe de bois.

Les premières coupes à des fins industrielles datent de la décennie 1820 et se situent en Outaouais. Dans ma région, la Mauricie, le point de départ date de 1830 et l'envol de 1850. En premier lieu, le bois coupé était destiné au chauffage, à la construction de meubles, de bois de plancher. Dès lors, les billes de bois, qu'on appelait Pitounes, flottaient sur des rivières, avant d'atteindre les scieries et autres manufactures. Cette industrie allait se manifester dans toutes les régions nordiques du Québec : outre l'Outaouais et la Mauricie, ajoutons le Saguenay, le Lac Saint-Jean, la Côte-Nord et, plus tardivement, l'Abitibi.

 


 
 
posté le 29-06-2016 à 16:24:16

Bûcherons 2 : Le campement

Avant de vous entretenir du campement, il sera question de la façon dont les hommes devaient s'y rendre. Au début (1850), cela causait un grand problème, car il n'y avait pas de route entre Trois-Rivières et les camps. La première façon a été la navigation, sur des chalands, avec les hommes, les animaux et le matériel. Pas qu'une mince affaire, car il fallait que le chaland avance à contre-courant. Ajoutons des chutes et des remous et vous aviez une aventure éprouvante.

Peu à peu, des chemins près des berges de la rivière ont été tracés, mais ensevelis par la neige au cours de l'hiver, boueux au printemps. Le train est arrivé au village des Piles au cours de la décennie 1880 : moins de la moitié du parcours. Une route davantage dans la norme est apparue dans la première moitié du 20e siècle, pour rejoindre La Tuque, la ville la plus au nord et la plus près pour desservir les bûcherons.

 


 
 
posté le 28-06-2016 à 16:40:50

Bûcherons 3 : L'ABC du bûcheron

QUI ÉTAIENT LES BÛCHERONS ? La plupart étaient des cultivateurs pauvres, des colons, pour qui le maigre salaire touché dans un camp de coupe était le seul pendant la saison froide. Il devenait nécessaire pour la survie de la famille. Souvent, les hommes "montaient au chantier" en compagnie de leurs fils adolescents, parfois leurs grands enfants. Il y avait aussi des hommes journaliers, qui n'avaient pas de métier. En Mauricie, ils ne venaient pas tous de la région. Un bon bûcheron était un adulte dans la force de l'âge. Dépassé la quarantaine, les tâches devenaient difficiles.

LEUR NOMBRE. Le nombre d'hommes dans un camp variait selon les époques et la situation économique de l'employeur. Il existait des petits campements avec moins de dix hommes, alors que les plus imposants en comptaient une cinquantaine. Établir une moyenne de vingt-cinq me paraît plausible.

 


 
 
posté le 27-06-2016 à 13:20:27

Bûcherons 4 : Draveurs

Les draveurs n'étaient pas des bûcherons, mais il arrivait que certains de ces derniers travaillaient aussi à la drave. C'était davantage payé, mais beaucoup plus dangereux. Il arrivait souvent que des draveurs perdent la vie, surtout par noyade.

D'abord, l'origine du mot. De nouveau, une déformation d'un terme anglais : Driver, celui qui mène. Les billes de bois préparées par les bûcherons pendant un hiver étaient déposées sur le bord d'une rivière ou d'un lac, ou jetées sur le cours d'eau gelé. Quand le dégel se faisait sentir en avril arrivaient les draveurs, qui travailleront jusqu'en juillet.

 


 
 
posté le 26-06-2016 à 16:11:14

Bûcherons 5 : Folklore

Les séjours dans les chantiers ont fait naître un certain folklore, transmis à l'oral aux leurs par les bûcherons eux-mêmes, sans oublier des récits inspirés de témoignages oraux.

MANGER ! La bouffe du bûcheron a varié selon les époques. Pour la période 1850-1890, il était difficile d'entreposer de la nourriture et surtout de la transporter jusqu'aux différents campements. C'est l'ère d'un certain folklore qui nous est parvenu : les bûcherons se délectaient de fêves aux lard, c'est à dire des haricots trempés dans une sauce au lard et qu'on appelait les binnes, déformation du mot anglais Beans. Il y avait aussi des biscuits très solides, de la soupe aux pois, du thé, du pain durci et à peu près rien d'autre. Je m'en voudrais de ne pas vous parler du ragoût de poche. Il s'agissait d'un ragoût préparé à la ville ou dans un village et qui était jeté dans une poche, puis lancé dans la neige, où le liquide gelait. Au campement, le cuisinier n'avait qu'à découper des morceaux à coups de hache et à faire bouillir.  Un de ces jours, je vais tenter l'expérience !

 


 
 
posté le 24-06-2016 à 16:55:40

Bûcherons 6 : Conclusion + Héritage

Bien sûr, il existe toujours des bûcherons, de nos jours, mais ils portent le nom de "Travailleurs forestiers". Ils sont devenus des opérateurs de machines monstrueuses qui vous abattent un arbre, le déchiquètent et le coupent en plusieurs morceaux en quelques minutes. Il va de soi que cette machinerie a fait diminuer drastiquement le nombre de bûcherons.

Le folklore typique des camps de bûcherons n'existe plus. Les transports étant beaucoup plus faciles, le travailleur forestier peut retourner chez lui la fin de semaine. Les camps sont des petits hôtels, où chaque travailleur a sa chambre où il peut brancher son ordinateur. Il y a une salle à manger avec un menu varié et de qualité, sans oublier une salle de loisirs avec télé à écran géant.

 


 
 
posté le 22-06-2016 à 01:41:04

Lecture : Le triomphe de l'image

Daniel J. Boorstin. Le triomphe de l'image : Une histoire des pseudo-événements en Amérique. En réalité, l'image a triomphé sur le lecteur que je suis, car j'ai emprunté ce beau livre récent sans trop réfléchir, réalisant, à la maison, qu'il s'agissait d'une réédition d'un ouvrage de 1962.

En préface, nous apprenons que cette étude avait causé un certain scandale chez les Américains de l'époque. Boorstin était un professeur d'histoire, flanqué d'un aspect sociologue. Le public du temps s'était senti insulté, croyant que l'auteur affirmait que les Yankees étaient les maîtres du mensonge. Rien vu de tel dans le livre. Boorstin est assez habile pour laisser les gens libres de juger. Il se contente surtout de présenter la genèse des faits abordés.  

 


 
 
posté le 19-06-2016 à 17:18:07

Québécisme : Patente

Ce mot apparaît certes dans le dictionnaire et il est utilisé selon sa définition, au Québec. Cependant, le Robert québécois donne un second sens à Patente.

Au Québec, une patente serait un bidule, un machin, etc. L'expression provient du mot anglais Patent : brevet d'invention. Dès le 19e siècle, à l'oral, le mot Patente était utilisé au Québec et je ne m'en suis pas privé pour mon roman Ce sera formidable.

 


 
 
posté le 17-06-2016 à 01:15:14

Pourquoi la simplicité quand tout peut devenir difficile ?

TABLETTE DE CHOCOLAT  (Notre photo)

Plier, tirer vers le haut, descendre. Ça ne fonctionne pas ! Recommencer une, deux, trois fois. Réussite après sept minutes. Jadis, en sept minutes, j'avais déjà englouti le chocolat. Pourquoi la simplicité quand tout peut devenir difficile ? C'est pour empêcher les petits z'enfants de trop manger de chocolat. C'est pourtant joli, des petits z'enfants qui bouffent du chocolat.

 


 
 
posté le 15-06-2016 à 10:47:34

La calliope à vapeur de Joseph

Au dix-neuvième siècle, il y avait très peu d'illustrations dans les journaux. Les seules qui prenaient beaucoup d'espace étaient les pubs annonçant la venue d'un cirque. Ce que vous voyez ci-haut n'est que l'en-tête d'une publicité couvrant toute une page, avec du texte et d'autres illustrations. Elle date du 20 juillet 1876, extraite du Journal des Trois-Rivières. Le public pouvait y voir ce qui leur était en grande partie inconnu, avec en premier lieu des animaux d'Afrique. On peut aussi croiser des acrobates, une cavalière debout sur un cheval, des nains, un géant, etc.

Mon roman Ce sera formidable est "branché" sur les journaux de ma ville, entre 1874 et 1899. Mon personnage Joseph étant fasciné par tout ce qui était moderne, je cherchais des éléments de progrès, de nouveauté et j'en ai trouvé pour chacune de ces années. Cette publicité m'a autant fasciné que Joseph. Je l'ai regardée et lue avec les mêmes yeux que le garçon. La moitié d'un chapitre (10 pages) découle de cette pub. Le cirque était celui de W.W. Cole, annoncé ici comme The Great New York & N.D. Museum Menagerie Hippozoonomadon Caravan Equescurbiculum and Zoological Garden, ce qui épate Joseph.

 


 
 
posté le 12-06-2016 à 17:54:17

Les lacs du Québec

Il y a des milliers de lacs, au Québec. Des petits et des immenses. Leur toponymie est variée. Il y a des lacs baptisés selon des caractéristiques de leur environnement (Présence de certains animaux, de la végétation, etc.) de leur forme, ou pour honorer un quelconque personnage ayant une relation avec le lac. Parfois, il y a des noms bizarres, surprenants. En voici quelques uns :

 


 
 
posté le 10-06-2016 à 18:39:54

Québécismes : Le dictionnaire de Léandre Bergeron

Il y a deux livres qui sont à portée de ma main, près de mon lit, pour m'accompagner pendant mes insomnies : un manuel des cartes routières du Québec, car j'aime regarder les noms de villages et des cours d'eau, puis le dictionnaire de la langue québécoise, de Léandre Bergeron.

Ce dictionnaire a été publié en 1980 et demeure toujours disponible, plus de 35 ans plus tard, ce qui est très rare pour un livre du Québec. Lors de sa mise en marché initiale, l'ouvrage avait été décrié publiquement, parce que Bergeron faisait davantage que présenter des mots anciens, qu'on pouvait croiser dans les petits dictionnaires de québécismes. L'auteur abordait le vocabulaire par la prononciation. J'avoue que de ce point de vue, c'est le défaut du livre. Un dictionnaire doit servir de guide pour l'écriture ou la compréhension de mots, et non pour la prononciation. Par exemple, il présente le mot Sarmon, pour Sermon. Le hic est que des gens pouvaient dire Sarmon, alors que leurs voisins d'une autre région disaient Sermon.

 


 
 
posté le 09-06-2016 à 18:42:59

Québécisme : Après

J'ai trouvé, dans le dictionnaire de Léandre Bergeron, des exemples d'utilisation du mot Après. Cela m'a fait sourire! Bien sûr, il est ici question de langage parlé, et non écrit. Je crois que cela pourrait faire sourire les aimables visiteurs européens.

Nous sommes après travailler : Nous sommes en train de travailler.

 


 
 
posté le 05-06-2016 à 17:24:50

Mes disquaires

J'ai passé une partie de mon enfance, de mon adolescence et de ma vie chez les disquaires. Ah si : mon enfance. Voici trois maisons du centre-ville de Trois-Rivières qui étaient très habituées de voir mon minois, au cours des années 1970.

LA MAISON BELLEVILLE. Mon disquaire favori, parce qu'il y avait un grand choix. On pouvait aussi regarder les 45 tours, alors que chez Bornais, ils étaient derrière le comptoir et qu'il y avait une liste pour trouver celui que nous cherchions. C'étaient des jeunes femmes qui travaillaient chez Belleville et elles connaissaient les disques. Ce commerce aura connu deux locaux et des trois que je nomme, il sera celui qui aura duré le plus longtemps : toujours ouvert au cours des années 1980.

 


 
 
posté le 04-06-2016 à 16:16:02

Texte avec des mots rouges et des bruits

Québec est une des plus belles villes que je connaisse. Pour être honnête, je me suis plus souvent rendu à Montréal qui SHLONK SHLONK SHLONK et cependant, chacun de ces petits voyages a été BOUM BOUM BOUM BOUM pas très loin de chez moi. Une heure d'autobus via l'autoroute et le double par la vieille route, qui a cependant son KATAK KATAK vers 2005, sans raison, pour me changer les idées. C'était en août et HONK HONK HONK HONK j'avais envie de pipi en descendant du véhicule et marchai rapidement vers les toilettes où, stupéfait, je vois devant un urinoir Vladimir Grabarkewitz, le grand spécialiste du schmoune. Wow ! Quand je vais raconter ça à mes amis, ils vont envier ma chance et SCHLIKELÉSCHNOUK SCHIKELÉSCHNOUK destination est la rue Saint-Jean. Sans doute la rue la plus européenne du Québec, havre de paix, de rêverie et de POUG POUG POUG POUG un café, en regardant les passants, écrivant quelques mots, espionnant les conversations des autres et de SLAPO SLAPO SLAPO SLAPO j'y ai trouvé une boutique vendant des disques usagés et des livres, qui sentait bon la passion ABADA ABADA ABADA parfois, de ne penser à rien, de ne pas décider de quoi que ce soit et de profiter de l'instant qui GOUNZ GOUNZ GOUNZ GOUNZ je n'ai pas réellement parlé à personne, n'ayant été qu'une ombre dans ZLADIF ZLADIF ZLADIF un bon souvenir de ces instants et je devrais me permettre cette fantaisie une autre BIP BIP BIP BIP voilà ce qui YUFTO YUFTO YUFTO occasion. Je vais y réfléchir.
 


 
 
posté le 03-06-2016 à 00:16:11

Lecture

Un livre pigé par hasard sur les rayons de la bibliothèque municipale. Un produit de 2012, oeuvre de Béatrice Robert-Boissier, sur Pompéi. En réalité, l'histoire de la ville engloutie se limite à deux chapitres et le livre est surtout consacré à l'histoire archéologique du lieu. La science des fouilles est née avec Pompéi, au 18e siècle. En premier lieu, ces bons ancêtres se servaient de dynamite ! La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à Pompéi dans la culture artistique : peintres, sculpteurs, poètes, écrivains, musiciens, etc. Au fait : Pink Floyd n'a pas été oublié, chacun se souvenant que le quatuor avait donné un concert dans les ruines de la ville.  Ouvrage intéressant et divertissant. J'ai omis de dire "Un livre chaud" et oups !