Mario Bergeron multicolore

Quotidien, souvenirs, coups de coeur, etc.

posté le 08-04-2016 à 18:25:33

Histoire d'une publication

 

 

Ce texte est déjà apparu sur deux blogues de deux autres plateformes. Je crois qu’il est intéressant de le répéter ici, même si c'est un peu long. Il s’agit de l’histoire de la publication d’un manuscrit. Je l’ai écrit à mesure que les événements se déroulaient. Il s’agit donc d’un carnet de bord de ces étapes, d’un journal intime. Il présente les secrets que la majorité des lecteurs ignorent. Je crois que c'est un document unique ! 

 

 

Acceptation du manuscrit 

Mardi le 21 octobre 2008, vers 16 heures 30 : coup de fil de VLB Éditeur, me confirmant que mon manuscrit Le siècle du modernisme a été  accepté pour une publication prévue au cours de l’automne 2009. Bien sûr, j’ai sauté de joie ! Mon dernier roman publié date de 2003. Il y aura donc eu un écart de six années entre ces deux livres, cela même si j’avais eu droit à six publications au Québec, ayant vendu 20 000 copies, participé à 37 salons du livre, m’étant prêté au jeu des rencontres avec le public lors de différents événements. Rien n’est facile dans ce milieu, même pour les auteurs ayant vu leurs livres sur les tablettes des librairies.

En toute honnêteté, je dois avouer qu’au cours de cette période, il y a eu deux années où je ne voulais plus rien entendre de tout cela, ne faisant aucune démarche. Un ras-le-bol profond !

Je crois que ce sera une bonne idée de faire partager aux visiteurs de ce blogue les étapes menant à la publication de ce nouveau roman. Vous verrez surtout que c’est lent et qu’il y a beaucoup de travail.

Qui est l’éditeur ?

La maison d’éditions VLB a été fondée en 1976 par l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu. L’homme vend son entreprise dans la première moitié de la décennie 1980, mais la maison garde tout de même ses initiales. VLB Éditeur s’associe à deux autres compagnies, L’Hexagone et Typo, pour former le Groupe Ville-Marie Littérature.  Ce groupe passe entre les mains du géant de la communication Québécor Média, en 2005.

VLB est certes l’un des éditeurs les plus importants du Québec. On compte à leur catalogue beaucoup de livres à succès, sans doute aidés par les ententes prises avec des magasins à grande surface. Son association avec Québécor permet aux livres d’avoir une place de choix dans les librairies… appartenant à Québécor, tout comme ces ouvrages peuvent compter sur l’appui médiatique des journaux, stations de radio et de télé appartenant à… Québécor ! Bref, je ne mets pas les pieds dans une bagnole de 1972 ! Enfin, la majorité des publications VLB sont distribuées en Europe.

 Le manuscrit

Le manuscrit accepté porte comme titre Le siècle du modernisme, mais il y a de fortes chances pour que ce titre soit changé. Il s’agit du sixième roman de ma saga sur la famille Tremblay. Eh oui ! Le tome 6 sera publié avant les cinq autres ! Ce roman a été créé entre le 6 septembre 2002 et le 19 mai 2003. Un texte de 449 pages.

Depuis, le texte a été relu, corrigé, amélioré à plusieurs reprises. Une évaluation réaliste : près de dix fois. Et si vous croyez que c’est termimé… Loin de là! Je vais faire mon rabat-joie moralisateur en m’adressant aux nombreux écrivains en herbe passant par ce blogue et qui veulent être publiés tout de suite après avoir jeté sur la dernière feuille le point final : il faut sans cesse remettre en question, corriger, modifier. Les romanciers prétendant le contraire ne sont que de funestes menteurs vantards.

Le siècle du modernisme pourrait porter l’étiquette de “roman historique”, mais je préfère dire qu’il s’agit d’une comédie se déroulant dans le passé. Il s’agit d’une chronique du quotidien de la vie de Joseph Tremblay, enfant au début du roman, en 1874, et jeune père de famille à la fin du récit, en 1899. Garçon plein de verve, Joseph vit des relations chaleureuses avec son frère Moustache, avec son futur beau-frère Monsieur Trou, parfois tumultueuses mais jamais agressives avec son père Isidore, sans oublier ses dix frères et soeurs et la jeune fille qui deviendra son épouse. Le moteur de la vie de Joseph : le modernisme! En effet, il est fasciné par tout objet neuf, tout progrès rendant la vie agréable. Fier et ambitieux, Joseph arrive tout de même à se mettre les pieds dans les plats à plusieurs reprises.

Le siècle du modernisme est composé d’une suite de courtes histoires d’une vingtaine de pages, une pour chaque année de 1874 à 1899.

Histoire d’une relation

Dès que mon premier éditeur m’eut signifié (par courriel) qu’il ne désirait plus jamais rien lire de ma plume, je m’étais mis en tête d’être publié par un éditeur important, question de lui prouver son grand tort. Avec une autre maison, VLB a fait partie de mon objectif dès 2003.

Ma première relation avec VLB a plutôt eu lieu lors de quelques salons du livre des années précédentes, alors que je partageais la scène pour des entrevues publiques en compagnie de la romancière Pauline Gill, sous contrat chez VLB. Madame Gill vantait cet éditeur, m’avait proposé d’envoyer un manuscrit chez ces gens. Je me souviens que leur directeur avait assisté à une de ces entrevues, me disant que j’avais une belle personnalité publique.

Le premier essai a eu lieu le 20 mai 2003, avec le roman Le Pain de Guillaume. Le grand patron m’avait téléphoné le 13 octobre et nous avions tenu une conversation amicale et amusante. Le refus, avec peu d’explications, était arrivé une année plus tard.

En 2005, alors que je venais de signer un article dans l’importante revue littéraire Nuit Blanche, j’avais de nouveau tenté ma chance chez VLB. Cette fois, le patron m’avait répondu par courriel, expliquant qu’il regrettait un peu son refus de 2003 et qu’il y avait toujours de la place pour des bons auteurs chez lui. J’avais donc envoyé un autre roman: La splendeur des affreux. Aucune réponse !

Têtu, Mario B ! Je fais parvenir à VLB le roman Le siècle du modernisme le 30 mai 2008. Le 21 août, un appel téléphonique confirmait une pré-acceptation de publication, mais il fallait que le texte soit approuvé par un comité de lecture. Le 21 septembre, le roman était accepté, pour une publication promise pour l’automne 2009.

J’ai donc mis cinq années, envoyé trois manuscrits, avant d’atteindre mon objectif.

Maintenant, il y a du travail…  

Première étape

Lors de notre conversation téléphonique du 21 septembre 2008, il a tout de suite été question de modifications, afin de répondre aux critiques du comité de lecture. Quatre points ont été évoqués.

Changer les titres des chapitres, qui, dit-on, manquent d’unité. J’ai suggéré de les remplacer par des citations extraites des chapitres. Accepté.

Revoir le personnage du quêteux Gros Nez. En premier lieu, on m’a suggéré de changer son surnom, jugé trop bouffon. La chose serait difficile car le même personnage apparait sous ce nom dans le roman publié Petit Train du Bonheur. Quelques milliers de lecteurs et de lectrices ont donc connu mon quêteux sous ce nom. Mais j’ai promis d’atténuer l’utilisation du sobriquet.

On m’a signalé que lors de certains dialogues, il est difficile de discerner avec qui Joseph parle. Je devrai me pencher sur cet aspect.

On m’a demandé d’éviter les redondances lorsqu’il est question des différents emplois tenus par Joseph.

Bref, je dois relire et corriger entièrement le roman une autre fois afin de répondre aux demandes de l’éditeur. La onzième ? Douzième ? J’ai donc entrepris ce travail le jour même de l’appel téléphonique. Une tâche qui durera autour de six semaines. J’ai promis la nouvelle version pour décembre. Cette fois, je pourrai faire parvenir le texte par courriel.

Notez qu’il n’a pas encore été question des maladresses syntaxiques qui ont pu survivre à mes nombreuses corrections…

On m’a aussi demandé d’envoyer des données techniques me concernant (Lieu et date de naissance, numéro d’assurance sociale, etc) dans le but de me faire parvenir un contrat.

14 décembre 2008 : Fin de la première étape

J’avais promis pour décembre une copie corrigée du manuscrit, suivant les recommandations du comité de lecture. Il s’agissait surtout de montrer ma bonne volonté, fort sincère, il va de soi ! Donc, cette relecture m’a pris près de deux mois, cela avec une parenthèse d’une semaine où mon ordinateur a fait face à de très graves problèmes. La relecture s’est faite avec beaucoup de concentration. Une des recommendations m’a causé certains soucis, mais j’ai pu faire en sorte d’y arriver. J’ai terminé le dimanche 14 décembre 2008 et envoyé une note à l’éditeur, disant que je ferai parvenir le document dès qu’ils me feront signe. Comme ces gens ont beaucoup de travail avec les livres qui seront publiés au début de 2009, on m’a demandé d’envoyer le manuscrit en janvier. Donc, une petite pause dans le processus ! D’autant plus que je sais que ce manuscrit sera revu là-bas et qu’il faudra nécessairement que j’y retourne au moins deux fois, sinon trois.

C’est avec une grande fierté que j’ai dit à plusieurs personnes qu’un de mes romans serait publié chez VLB. Les “vieux fans” de l’époque des autres romans étaient fort contents ! Souvent, on m’a dit que j’étais chanceux.  Non : aucune chance ! Beaucoup, beaucoup de travail… Aucun coup de baguette magique : hop! voilà un roman! Du travail…

Début de la deuxième étape ?

Mardi le 10 mars 2009 : courriel de l’éditeur, demandant la “copie finale” du manuscrit, que j’ai pourtant envoyé au début de janvier. Fichier perdu ? Qu’importe! Je suis à vos ordres, madame Barathon ! Elle me signale que cette copie sera lue par une personne ayant comme mission de trouver des anachronismes dans ce récit du passé. Ce travail terminé, elle se penchera de nouveau sur le manuscrit. Ces deux étapes franchies, il y aura sûrement un message me demandant des modifications. Quoi qu’il en soit, ceci marque le début d’une deuxième étape. Je n’ai cependant toujours pas reçu mon contrat.

Oups…

Jeudi le 9 avril 2009. Courriel de Marie-Pierre Barathon. Une personne chez VLB a trouvé un anachronisme dans mon manuscrit. Une faute qui devient importante, puisqu’elle implique le titre du roman.  Le mot Modernisme, tel qu’utilisé de nos jours, n’avait pas le même sens à l’époque où se déroule mon récit, ou du moins, il n’était pas d’usage courant. Or, le mot apparaît 82 fois dans le manuscrit ! Voilà une erreur que je dois corriger. Synonymes et synonymes ou, plus simplement, diminuer la fréquence d’utilisation. Pour votre information, on disait alors Modernité. Je ne sais trop si un roman s’intitulant Le siècle de la modernité soit une bonne idée…

 Jeudi 30 avril 2009 : Un titre

Des nouvelles fraîches du travail accompli par l’équipe VLB au cours des dernières semaines. Marie-Pierre Barathon m’a informé qu’il y a relativement peu de fautes dans mon manuscrit et que le moment venu, les gens de la maison s’occuperaient de cette question, après m’avoir consulté. L’appel servait principalement à décider d’un titre pour le roman. À ma grande surprise, et malgré les remarques apportées à propos du mot Modernisme, le titre va demeurer celui que j’ai choisi : Le sìècle du modernisme. De plus, elle m’a informé que le texte serait confié au graphiste afin de décider d’une page couverture. Quand elle m’a parlé de ce sujet, je me suis senti transporté ! J’ai apporté poliment une suggestion : j’aimerais voir un jeune couple sur la page couverture. Enfin, mon contrat devrait m’arriver sous peu, par courriel.

Jeudi 7 mai 2009 : d’autres nouvelles

Deux courriels de Marie-Pierre Barathon, l’un me demandant des photographies de moi-même et l’autre me proposant un texte du résumé du roman, pour mettre à l’endos. Ce petit texte, résumant le livre, citant ses qualités, tout en parlant de l’auteur, est très, très important! C’est la première chose que les acheteurs potentiels regardent. Je l’ai souvent constaté, lors des salons du livre : les gens mettaient la main sur mes romans et lisaient tout de suite ces propos, et leur jugement était établi à la fin de cette minute! Ce que m’a proposé madame Barathon est très bien! J’ai suggéré quelques légères modifications, comme indiquer la présence d’un personnage féminin. J’ai profité de cette journée pour envoyer chez VLB le manuscrit du roman En attendant Joseph.

Semaine du 11 mai 2009 :

Au cours de cette semaine, j’ai eu beaucoup de relations avec Marie-Pierre Barathon. En premier lieu, après une réunion de l’éditeur avec le distributeur, les représentants commerciaux et les responsables de la promotion, ces bonnes gens ont décidé que le titre Le siècle du modernisme n’allait pas pour intéresser la clientèle. Cependant, trois jours plus tard, madame Barathon m’a appris que mon titre pourrait demeurer. À la fin de la semaine, cette question n’avait pas été réglée. En second lieu, la correctrice de VLB a remis son travail. Elle a trouvé quelques faits qu’un auteur ne voit parfois pas. Par exemple, une soeur du personnage Marguerite, citée dans le roman, n’apparaît pas lorsque Marguerite nomme pour la première fois les membres de sa famille à Joseph. Il faut faire une lecture très attentive et sans doute prendre beaucoup de notes pour se rendre compte d’une telle erreur! Cette personne, dont je ne sais pas le nom, a accompli un travail très professionnel! Certaines erreurs, d’ordre syntaxique et grammatical, ne m’ont pas été signalées par Marie-Pierre Barathon, qui s’occupera de ces transformations mineures. Par contre, pour certaines questions, je dois apporter de légers changements, que madame Barathon m’a communiqués lors de longues conversations téléphoniques du jeudi et du vendredi. Enfin, il semble que le roman sera sur le marché à la dernière semaine d’août et j’ai enfin reçu mon contrat.  

Contrat d’édition

J’ai reçu mon contrat vendredi le 15 mai 2009. Je l’attendais depuis lontemps! J’avais préalablement reçu, par courriel, une copie de ce contrat pour le consulter. Un contrat d’édition est un document technique d’une dizaine de pages, expliquant l’implication de l’auteur et de l’éditeur dans le processus de mise en marché et de promotion d’un livre. Je ne vous ferai pas une anaylse d’un tel texte, assez aride à lire. Le contrat offert par VLB est du même type que ceux que je signais avec l’autre éditeur, sauf dans le cas de deux clauses, l’une concernant le droit de regard de cette compagnie sur mes futures créations et l’autre sur l’augmentation du droit d’auteur selon certains chiffres de vente. Je vais brièvement vous entretenir de deux sujets qui pourraient vous étonner.

D’abord, le fameux droit d’auteur! Si je demande à des gens de quoi il s’agit, on me répond toutes sortes de trucs, mais pas du tout la réalité. Il semble que dans l’imagination populaire, le droit d’auteur soit quelque chose d’imprécis et de pourtant merveilleux. Un droit d’auteur est un pourcentage en argent accordé à un auteur sur la vente d’un volume. Dans mon cas, et dans celui de la majorité des auteurs du Québec, ce chiffre est de 10 %. Quoi ? D’autres personnes se partagent 90 % de la vente d’un livre et l’auteur est celui qui touche le moins ? Exact! Ces gens sont : le libraire (ou le lieu où le livre est vendu), le distributeur et l’éditeur. Bref, si mon livre se vend 25 dollars, je touche 2.50 dollars à chaque exemplaire. Il faut en vendre beaucoup avant de “vivre de sa plume”, réalité qui ne touche que très peu d’auteurs, au Québec.

Second point : quand je signe le contrat, le texte du livre ne m’appartient plus. Je le cède à l’éditeur, qui, en retour, mettra tout en oeuvre pour le vendre, le faire connaitre. L’éditeur a le droit de vendre le texte à des tiers (par exemple, un organisme comme Québec Loisirs), de le publier sous la forme qu’il le désire (feuilleton dans un journal, livre de poche, etc.) sans que je n’aie mon mot à dire. Soyons franc : si quelque chose de semblable arrive, je suis averti et je peux discuter, comme cela m’était arrivé en 1998 et 1999 dans le cas de deux de mes romans publiés en feuilletons dans un journal de Trois-Rivières. Je reprends le droit sur mon texte dans le cas de mévente, mettant fin au contrat. Si vous avez des questions, laissez un commentaire et il me fera plaisir de m’entretenir avec vous.

18 au 26 mai 2009

Par téléphone, Marie-Pierre Barathon et moi avons poursuivi la correction du manuscrit. Parmi les nouvelles apparues au cours de cette période : le titre du roman devient Ce sera formidable ! J’ai d’ailleurs attendu la confirmation de ce titre avant d’envoyer le contrat signé (le 26 mai) car il fallait l’écrire sur le document. Il a aussi question de la page couverture, sur laquelle pourrait apparaître un traversier de Trois-Rivières, déniché sur une photo ou une carte-postale ancienne et qui serait modifiée informatiquement.

Semaine du 1 juin 2009

Mardi le 2 juin, j’ai reçu le roman sous forme d’épreuve temporaire. Ceci me permet de savoir que le livre aura 484 pages. Sur mon document informatique, il en avait 449. J’ai jusqu’à lundi prochain pour relire entièrement le roman et apporter mes dernières modifications. Chez VLB, une autre personne fait la même chose, et il y aura une dernière lecture de leur part, suite à mes recommandations et à celles de cette personne. Je croyais que ce travail serait quelque chose de facile et d’agréable.  Erreur! J’ai trouvé des coquilles et quelques passages méritant l’ajout de mots plus précis. Ma déception et mon interrogration : je ne comprends pas pourquoi le mot Monsieur est disparu du livre, remplacé par M.  Je n’aime pas du tout cette idée. Il faudra discuter de ce problème la semaine prochaine…

Mardi le 9 juin 2009

La lecture avec la prise de note pour des modifications s’est déroulée intensément… Quelle besogne! Il y avait beaucoup de coquilles, sans doute dues à la mise en page temporaire. De ma part : autour de 25 modifications, très souvent pour remplacer quelques mots. Lors d’une conversation téléphonique de ce mardi 9 juin, Marie-Pierre Barathon m’a dit qu’il n’y aurait pas de problèmes pour remettre les Monsieur à la place des abbréviations. Elle s’est aussi réservée la joie d’entendre ma réaction en voyant la page couverture du roman pour la première fois. Il est arrivé dans ma boîte informatique pendant que nous conversions. Je crois qu’elle a été servie! C’est superbe! C’est toujours un grand moment émouvant, car pour la première fois, le manuscrit quitte la forme papier pour, en quelque sorte, se donner un visage.

Mardi le 16 juin 2009

Un appel téléphonique de Marie-Pierre Barathon afin de me consulter pour deux corrections mineures. Les dernières! Elle m’a aussi appris que le signet avait été préparé. Un peu avant, j’avais reçu l’endos du roman, avec le texte de présentation et la photographie. Le manuscrit partira chez l’imprimeur la semaine prochaine. En guise d’au revoir, elle m’a dit : “À bientôt, en août!” Il ne reste qu’à attendre.

Mardi le 30 juin 2009

Une personne m’a signalé la présence du roman sur le site Internet d’Amazon. Considérant qu’il est chez l’imprimeur, c’est plutôt étonnant ! Curieux, je me rends voir : roman disponible en pré-vente ! Ça ne m’était jamais arrivé avant !

 Lundi le 13 juillet 2009

Coup de fil d’une femme d’une agence de promotion, engagée par VLB Éditeur pour faire connaître le roman. Elle désirait me poser quelques questions. J’apprends que le roman sera distribué aux médias à la mi-août et qu’une offensive sera menée auprès de ces gens au début de septembre. Deux jours plus tard, une entrevue était déjà à mon horaire, pour le dernier vendredi d’août. Quelle efficacité!

Mardi le 4 août 2009

Je reçois le communiqué de presse et y apprend que le roman sera disponible sur le marché le 18 août. Fébrilité!

Jeudi le 13 août 2009

À 9.45 AM, je reçois mes copies personnelles du roman. Toujours un moment fantastique, surtout quand il ne s’est pas produit depuis six années! Je dépose tout de suite le premier roman que je touche dans un sac étanche et scellé solidement, puis le place dans mes archives. Je regarde le second, le feuillette, étonné de penser que tous ces mots sont les miens. De plus : je respire le livre! Ne rigolez pas : un bouquin sortant d’une imprimerie a une odeur merveilleuse!

Et dire que tout ceci est arrivé sans que jamais je ne rencontre les gens de VLB… L’aventure va se poursuivre!

Et c’est reparti !

Comme prévu, le roman a été commercialisé mardi le 18 août 2009. À partir de cet instant, le livre devient un peu à tout le monde et je dois l’assumer face au public.

Le 20 août, il y a eu une première promotion, une entrevue téléphonique pour la radio de Radio-Canada, à Trois-Rivières.

Le 22 août, une photo du livre et le communiqué de presse apparaissent dans le Journal de Montréal/Journal de Québec.

Le 1 septembre : passage à l’émission de télé La vie en Mauricie, de CHEM, et reproduction du communiqué de presse dans l’Hebdo-Journal de Trois-Rivières.

4 septembre : entrevue pour une station de radio de Sorel.

5 septembre : je fais la “une” du supplément Art & Spectacles du journal Le Nouvelliste de Trois-Rivières, avec l’article vedette (une page complète) en plus de la reproduction du communiqué de presse trois pages plus loin.

5 septembre : Pour une seconde fois, la page couverture est montrée et le roman très brièvement commenté dans le Journal de Montréal & Journal de Québec.

2o septembre : Rencontre publique à la librairie Clément Morin de Trois-Rivières, animée par Patricia Powers.

11 octobre : roman présenté dans le journal Le Soleil, de Québec.

14 octobre : Roman cité dans la publication La Revue, de l’Outaouais. 

Début novembre : critique favorable dans l’importante revue Le Libraire.

21 novembre : on m’affirme que l’animateur vedette de la radio de Radio-Canada Joël Lebigot aurait recommandé le roman dans son émission.

20 et 22 novembre : participation au salon du livre de Montréal. 

25 au 28 mars 2010 : participation au salon du livre de Trois-Rivières. Entre ce salon et le précédent, à Montréal, il ne s’est rien passé concernant le livre, ce qui me semble plutôt décevant…

En mai 2010, je participe avec joie au salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, à Val d’Or.

Au cours de l’été, on m’indique que le roman sera bientôt disponible en format informatique.

Cul-de-sac…

En septembre 2010, les chiffres de vente me parviennent (ainsi que ma paie.) Le roman a vendu un peu plus que mes autres publications. Donc : mon meilleur succès en librairie. Cependant, ce chiffre n’atteint pas la moitié des copies imprimées par l’éditeur. Conséquemment, en novembre 2010, VLB m’annonce que le roman serait soldé à rabais. J’ai suggéré une autre avenue, mais on ne m’a jamais répondu. De plus, l’éditeur n’a pas tenu sa promesse de se pencher sur mes manuscrits afin de commercialiser un second roman pour le printemps 2011. VLB avait entre les mains pas moins de cinq de mes manuscrits. Quand un auteur se sent tant indésiré, il n’y a qu’une alternative : chercher une autre niche. Des démarches sont entreprises en janvier 2011. C’est profondément frustrant d’avoir eu sept romans sur le marché et de sans cesse recommencer à zéro.

Fin mars 2011 : je participe au salon du livre de Trois-Rivières, sans que l’éditeur me l’ait suggéré.

Septembre 2012 : Je me rends compte que le roman est en solde à très bas prix. Depuis quand ? On ne m'a jamais averti.

Septembre 2012 : Je reçois le chèque de droit d'auteur. À peine 42 livres se sont vendus en une année.

7 novembre 2012 : Je reçois une lettre cofirmant le pillonage prochain des invendus, ce qui met fin à mon contrat avec cet éditeur. 2,500 copies seront détruites en décembre.

Fin

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. Florentin  le 09-04-2016 à 09:15:10  (site)

Salut Mario. J'ai lu ton texte. Avec intérêt et curiosité. Quel parcours du combattant ! Je ne suis pas sûr que ça se passe ainsi en France, mais ça doit y ressembler. J'ai eu un temps, il y a longtemps, au moment où je faisais un peu de journalisme, envie d'écrire et donc de publier. Je mesure aujourd'hui combien j'ai bien fait de ne ps le faire. Le problème, c'est que je ne saurais jamais si l'étais le génial que tout le monde attendait !!!!

2. MarioMusique  le 09-04-2016 à 14:13:13  (site)

Il y a des choses qui ne sont pas évoquées, dans cet article.

Je n'ai rencontré l'éditeur et son assistante que brièvement, au salon du livre de Montréal, et les deux m'avaient affirmé que j'étais avec eux pour longtemps.

Il y a aussi eu le fait que le premier a pris sa retraite et la seconde a été congédiée. J'imagine que la nouvelle personne en place doit faire sa marque et donner un coup de plumeau pour se faire remarquer.

Ceci a été très blessant... Ce roman est, de mes onze, celui qui a été le moins longtemps sur le marché.

3. Mr-He  le 09-04-2016 à 19:57:34  (site)

Bonjour Mario
j'ai lu ton texte avec attention, franchement il y a de quoi perdre courage, en plus pour toucher des clopibettes
bonne journée
René

4. MarioB  le 09-04-2016 à 20:00:19  (site)

Ce qu'on touche est en grand partie repris par le gouvernement du Québec. Le droit d'auteur, c'est un synonyme du mot Bénévolat.

5. jakin  le 11-04-2016 à 12:41:36  (site)

Ouf, c'est pas demain la veille que je vais écrire un livre....

6. MarioMusique  le 11-04-2016 à 17:37:56  (site)

Écrire un livre, c'est bien. Ce qu'il devient entre les mains d'un éditeur est plus que souvent blessant.

7. sambapati  le 21-04-2016 à 08:15:33  (site)

J'ai envie de reproduire ici ce que j'avais écrit sur un autre de tes sites anciens. " Je ne sais pas si tu vas recevoir et lire ce message mais je voulais tout simplement te dire que le métier d'écrivain était un sport cruel... J'en avais presque les larmes aux yeux en lisant l'histoire d'une publication. Merci du partage et bon courage dans le futur. Bonne fin de journée et bonne semaine ".
musicalementd
P.S. Si Postes Canada fait bien son travail je devrais être l'heureux propriétaire de tes trois premiers romans sous peu. (À l'exclusion de " Tremblay et Fils " qui était beaucoup trop dispendieux pour mes moyens).

8. MarioMusique  le 21-04-2016 à 12:17:22  (site)

Tu prends un chemin difficile, en cherchant ce qui n'existe plus, alors que trois de mes livres sont sur le marché, supérieurs à ce que je faisais lors de ma première phase. Merci tout de même.

 
 
 
posté le 07-04-2016 à 16:30:41

Chez Marcel

 

 

Je vous ai déjà parlé du comptoir de madame Fiset, comme je pourrais vous le faire avec le Mille-Feuilles ou vous parler de  mon étonnement de rencontrer, en 1998 à La Sarre, un survivant de ces lieux populaires, du nom chic de Chez Lucie. Je m'en voudrais cependant de ne pas vous parler du lieu le plus particulier de cet univers de ces "restaurants" dignes d'une autre époque : Chez Marcel.

Ce qui est bien avec Marcel est que je peux le situer dans le temps : 1973-74. J'en étais alors à ma dernière année de mon cours secondaire et Chez Marcel était situé à dix minutes de marche de l'école. J'avais pris l'habitude d'y manger une ou deux fois par semaine, me mêlant aux ouvriers du garage municipal et peut-être de l'usine située tout près.

Il y avait peu d'espace, chez Marcel : un couloir avec le comptoir et ses bancs tourniquets. Pas de tables. Derrière le comptoir, Marcel et son épouse blonde (qui collectionnait les mentons) évoluaient nerveusement, répondant aux demandes des clients, tout en préparant la bouffe : essentiellement des frites et autres classiques style hot-dogs, hamburgers, steak haché (plein de sauce) et club sandwiches.

Il y avait tant de gens que les consommateurs se sentaient un peu pressés de manger rapidement pour céder leur banc à la personne attendant derrière. Un juke-box gueulait les succès du moment, alors que nous nous délections de ce qui faisait le charme du lieu : Marcel.

Sans doute le début de la cinquantaine, perdant ses cheveux grisonnants, un mégot collé aux lèvres, Marcel était sans cesse en mouvement, parlait comme un niagara de remarques amusantes, sans oublier les blagues. Marcel était aussi un extraordinaire siffleur ! Je me souviens surtout qu'il détestait préparer les club sandwiches et l'ai même entendu dire, à un client ayant commandé ce délice (Voir photo) : "Tu pourrais pas manger autre chose ? Les clubs, c'est compliqué à faire."

L'escapade rigolote chez Marcel n'aura duré le temps d'une seule année scolaire. Je devine cependant que le comptoir était ancien, qu'il avait dû bercer une génération des années 1940 et 1950. Le lieu n'a pas survécu aux années 1970 et, peu de temps après, il n'y avait plus de local. Plus de Marcel, si je me souviens. Mais c'est fou comme je me rappelle de sa voix, des ses sifflements, de sa bonne humeur et de l'odeur de frites graisseuses qu'on pouvait sentir à l'approche du local.

Tags: #manger
 


Commentaires

 

1. Grand-Langue  le 07-04-2016 à 23:09:40  (site)

Heureusement, chaque époque a ses lieux particuliers. Ce sont généralement des endroits fréquentés par le bon peuple,

Grand-Langue

2. MarioMusique  le 08-04-2016 à 00:06:45  (site)

J'aimais beaucoup ce genre d'endroit populo.

3. jakin  le 08-04-2016 à 03:26:41  (site)

Et voila que Marcel et son club Sandwich est à la première page....Compliments, c'est appétissant et anecdotique....

4. MarioMusique  le 08-04-2016 à 13:38:00  (site)

C'est le club sandwiche du jour.

 
 
 
posté le 05-04-2016 à 18:36:20

Bijou cinématographique

 

 

Je viens de regarder le film documentaire Percé On The Rocks, réalisé par Gilles Carle en 1964. Moins de dix minutes et pourtant, plein d'imagination, de créativité, de drôlerie avec un montage inventif, tant pour les images que pour le son. Ce film vieux de plus de cinquante années m'est toujours apparu, en tout temps, très moderne et original. Je vous invite à le regarder en suivant ce lien. C'est gratuit et sans danger.

 

 

http://www.onf.ca/film/perce_on_the_rocks

 


Commentaires

 

1. jakin  le 06-04-2016 à 11:41:54  (site)

Bonsoir Mario, Les premières images m'ont emballé...Je vais le regarder ce soir en rentrant de réunion...cela va me détendre....Merci pour la découverte....

2. MarioMusique  le 06-04-2016 à 15:32:57  (site)

Ce n'est pas long. Pas même 10 minutes.

 
 
 
posté le 02-04-2016 à 16:02:56

Un voyage abracadabrant

Mon premier roman, Tremblay et Fils (1996), avait été publié par un organisme qui n’était pas une maison d’éditions, mais une entreprise de production de matériel pédagogique, organisant un concours littéraire annuel dans ma région. Comme j’avais gagné un de ces prix, un joli livre était présent en 1996 pour me gonfler la tête et me faire croire que je pourrais mener une « carrière » dans le domaine. J’ai donc entrepris des recherches auprès d’un éditeur, en me servant non d’un manuscrit, mais de Tremblay et Fils, ainsi que d'une lettre avec des résumés des romans qui étaient prêts pour une évaluation. Il y a eu deux réponses positives, la première de la part des Glanures, maison de ma région. Puis, le 23 mai 1997, coup de téléphone de Jean-Claude Larouche, des Éditions JCL, désireux d’avoir des informations additionnelles. « Je vous en donnerai des nouvelles, monsieur Bergeron. »

Je trouvais très flatteur que deux éditeurs s’intéressent à mon texte Entre deux enfers, mais au cours du printemps 1997, je me considérais comme faisant partie de l’écurie des Glanures. Les deux responsables étaient venus me rencontrer et je les trouvais sympathiques, tout comme j’aimais l’idée de voir une maison régionale s’imposer en donnant des chances aux auteurs de la Mauricie. Les deux hommes avaient fait des recommandations, avec d’importantes coupures que j’ai effectuées consciencieusement. Dès juin, une entente de principe m’unissait aux Glanures, bien qu’aucun contrat n’ait été signé.

Mardi le 23 juillet 1997, vers 14 heures, je reçois un coup de téléphone de Jean-Claude Larouche, me demandant de venir le rencontrer à Chicoutimi dans les plus brefs délais. Je lui ai répondu que j’étais un auteur des Glanures. « Ne pense pas à ça. Ce sont des débutants et ma maison existe depuis près de vingt ans, solidement implantée. » Je lui réplique la vérité : je vivais à ce moment-là avec l’aide de dernier recours et n’avais pas d’argent pour un tel voyage. Monsieur Larouche : « À ta place, je trouverais la somme. Tu vas être vite remboursé. » M’ouais… je n’avais même pas vingt dollars dans mon compte! Ma mère a consenti à me donner cent dollars. Je rappelle l’éditeur pour l’assurer que je serais là vendredi. J’allais vivre le voyage le plus abracadabrant de ma vie!

D’abord, le premier problème qui allait engendrer les autres : insomnie profonde, en totalité due à : 1)- Je ne suis pas capable de dormir quand je dois me lever tôt le matin 2)- Canicule épouvantable, accentuée dans la fournaise de mon logement. Me voilà donc en route vers Chicoutimi via Québec en autobus sans avoir dormi. Roupiller dans le véhicule? J’en suis incapable. Un second autobus part pour Chicoutimi vers dix heures trente. Un vieux teuf-teuf sans air climatisé, débordant de gens parlant sans cesse et très fort. C’était mon premier contact avec les Saguenéens… Le voyage dure près de trois heures, dans un parc faunique montagneux plein de côtes qui me font bourdonner les oreilles. Quand j’arrive à Chicoutimi, j’ai l’air d’un zombi et il fait encore plus chaud.

Je trouve facilement la rue des Éditions JCL : une côte interminable. J’arrive face à l’édifice, qui ressemble à un hôpital (un ancien orphelinat, apprendrais-je plus tard.) Je me présente à Jean-Claude Larouche et à son bras droit Christian Beaulieu. Je demande un café, mais n’ai pas le droit de fumer. Ils me posent des questions sur chacun des livres que je leur offrais. J’avais apporté des disquettes de tous les romans, ayant deviné que monsieur Larouche pensait que je bluffais en disant que la majorité des romans étaient déjà créés. En fin de compte, tout ce qu’ils m’ont demandé, ils auraient pu le faire par téléphone, mais je devine qu’ils désiraient voir ma gueule, qui devait être terrifiante à ce moment-là. Monsieur Larouche me promet de m’envoyer un contrat et qu’un premier roman serait sur les tablettes en 1998.

 

 

Monsieur Larouche vient me reconduire à temps pour l’autobus de seize heures. Heureusement, c’était moins bruyant, mais le trajet tout aussi long. Plus le temps passait, plus je regardais ma montre, en pensant au véhicule de Québec qui me mènerait à mon lit. À mon arrivée dans la capitale, on m'a dit que le monstre était en route depuis quinze minutes. Je m’informe du prochain départ pour Trois-Rivières : il n’y en a pas ! Il y avait un express vers Montréal à 21 heures. Je demande si le chauffeur ne pourrait pas arrêter brièvement pour me laisser en passant près de Trois-Rivières. On me répond que c’est contre les règlements. J’explique ma situation, ce qui n’émeut pas la femme du guichet, qui me propose de coucher à Québec et de prendre le premier autobus samedi matin. Je réponds la vérité : je n’ai pas d’argent pour une chambre et pas même assez dans mon compte de caisse pour me permettre un tel luxe. Un chauffeur dans le coin a entendu tout ce que je racontais et me dit qu’en demandant à son confrère de 21 heures, il pourrait y avoir entente. Il me restait près de deux heures à attendre. Ah! un détail : je n’avais pas mangé depuis le matin et me suis permis un sandwich au restaurant du terminus. Le véhicule enfin arrivé, j’explique mon cas au chauffeur, qui demeure de marbre. Il accepte à rebrousse-poil de me laisser dans les environs de Trois-Rivières et me dit que mon billet n’en était pas un pour l’express. J’ai dû demander un remboursement de mon billet et en acheter un autre, plus coûteux.

Quand l’autobus se met en route, je me rends compte facilement qu’il ne passe pas par le chemin habituel : il s’en va vers le sud ! Je vais voir le chauffeur, m’expliquant que c’est un express qui passe par l’autoroute de la rive sud. Moi : « Mais vous ne pouvez pas me laisser près de Trois-Rivières en passant par là ! » Lui : « Tu ne seras pas loin. Tu te débrouilleras. » J’étais furieux ! Je m’imaginais sur le bord de l’autoroute, dans un champ, cherchant la bonne route pour tendre mon pouce, endormi, affamé. Je n’étais pas au bout de mes surprises : je me suis endormi… Et réveillé à Montréal !

Un véhicule en direction de Trois-Rivières, peut-être ? Le dernier était parti quinze minutes plus tôt. Bref, j’étais dans la métropole, au début de la nuit, ayant dormi deux heures depuis la nuit du jeudi au vendredi, il me restait ce qu’il fallait d’argent pour le billet du samedi matin, j’avais faim, j’étais sale et je devais puer! Alors, j’ai eu l’idée la plus étrange que l’on puisse imaginer : retourner à Trois-Rivières en auto-stop.

Je m’installe près d’un boulevard en direction de l’est, tend le pouce et, à ma grande surprise, la troisième voiture arrête. Le conducteur me demande où je désire me rendre. Ma réponse a dû le surprendre ! Je lui précise qu’en faisant de l’auto-stop près de l’autoroute, j’aurais une bonne chance. Il a mis en doute mon idée. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je lui ai tout raconté ce qui m’est arrivé depuis hier. L’homme arrête en face de l’autoroute et se gare près d’un restaurant de malbouffe, m’invite à y entrer et me paie un repas. C’était quelque peu hallucinant ! De la bonté ? De la générosité ? Il m’a aussi proposé de coucher chez lui, mais ceci, j’ai préféré refuser. Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais pu oublier la gentillesse de cet homme.

Me voilà face à l’autoroute. Ce que je n’avais pas vu : une petite clôture. Comme elle était incontournable, je décide de passer par dessus. J’y arrive, mais déchire ma culotte courte de jeans. Je suis resté planté sur le bord de l’autoroute avec mon pouce tendu pendant une demi-heure, jusqu’à ce que je me rende compte que c’était une idée imbécile. La clôture de nouveau vaincue, je réalise que je suis alors très loin du terminus d'autobus. Il fallait retourner là-bas, mais j’ai aussi eu une autre idée imbécile : dormir dans un parc. Ça n’a pas duré longtemps...

Marche, marche et marche sur mes ampoules aux pieds ! Je décide de me reposer dans un abribus. Un gars passant par là me signale qu’il n’y avait plus de service à cette heure. Je lui explique que je n’ai pas dormi depuis près de quarante heures, que j’ai mal aux pieds et que j’étais là pour oublier un peu tout ça. Qu’est-ce que t’as ? demande-t-il. Je raconte à nouveau. « J’arrive du motel. J’avais loué une chambre parce que je me suis chamaillé avec ma petite amie, mais j’ai décidé de m’excuser. Si tu veux la chambre, t’as qu’à y aller. Pas de blague, hein ! Viens ! Je vais te montrer. »

Je me retrouve dans cette chambre et le gars me dit qu’il va aller voir sa blonde, que je n’aurai qu’à remettre la clef à mon départ. Puis il est parti. Je me sentais méfiant… Mais je me suis couché et… incapable de dormir ! Trente minutes plus tard, le gars cogne à ma fenêtre. « Laisse-moi entrer ! Elle ne veut rien entendre, l’hostie ! » Il avait deux bouteilles de bière. Les dernières choses dont j’avais besoin : un amoureux éploré et de la bière ! En fin de compte, je lui laisse la chambre, lui souhaite bonne chance et le remercie. Marche encore… La bière fait son effet. Envie de pipi ! Comme il me restait de la monnaie dans le fond de ma poche, j’entre dans un restaurant ouvert 24 heures et commande deux cafés. Le jour se levait et je ne voulais surtout pas rencontrer une autre personne qui me retarderait et me ferait rater l’autobus de sept heures.

Je me souviens que je suis passé près du stade olympique, me faisant réaliser que j’étais loin du terminus. Marche encore ! Eh oui : j’étais dans le véhicule à sept heures. J’avais encore faim, j’étais très sale, j’avais les pieds boursouflés et un fond de culotte déchiré ! À neuf heures, le samedi matin, j’étais dans mon lit pour dormir jusqu’à sept heures du soir.

À bien y penser, j’ai été chanceux : il n’y a pas eu de pluie.

Le roman sera publié l’année suivante par les Éditions JCL sous le titre Le Petit Train du bonheur. 

 

 


Commentaires

 

1. Florentin  le 03-04-2016 à 10:41:57  (site)

Abracadabranstèque, comme aurait dit notre ex-président de la république Chirac. Mais, ça valait le coup puisque ce voyage fort aventureux t'a permis d'être publié....

2. MarioMusique  le 03-04-2016 à 14:24:32  (site)

Je crois encore que tout ceci aurait pu être fait par téléphone. Je ne pourrais plus vivre une telle chose aujourd'hui...

3. jakin  le 04-04-2016 à 13:01:55  (site)

Salut Mario, toutes ces anecdotes sont intéressantes pour se mettre dans la peau de l'écrivain qui doute....

4. MarioMusique  le 04-04-2016 à 18:06:23  (site)

Chaque fois que je suis retourné dans la région de monsieur Larouche, j'ai pensé à cette mésaventure troublante.

5. Nikole-Krop  le 06-04-2016 à 18:38:33  (site)

Quelle triste histoire : même rétrospectivement, je compatis !

6. MarioMusique  le 06-04-2016 à 18:55:58  (site)

Genre de truc qu'on ne peut oublier. Merci.

 
 
 
posté le 31-03-2016 à 23:50:43

Hommage au grille-pain

 

Toute bonne cuisine de chaque maison partout dans le monde est munie d'un grille-pain. Essentiel ! Vital ! Cela depuis longtemps, bien avant l'intervention de la fée électrique. Le grille-pain est l'ABC de maints repas, de collations, de délices.

LE GRILLE-PAIN DANS L'HISTOIRE

En 1512, le roi d'Espagne, Tony Gonzales II, rendant visite à son confrère Louis XVIII, de France, lui apporta, comme présent, un grille-pain. "Diantre", fit le roi, ému, ajoutant : "Voilà un grille-pain cool." L'objet devint un incontournable pour la noblesse, si bien que lors de la Révolution française, le cri de ralliement pour le bas peuple fut : "Un grille-pain pour tout le monde !"

Christophe Colomb aurait-il découvert l'Amérique sans la présence d'un grille-pain sur son navire ? Les historiens devraient se pencher sur la question. Pour ma part, je crois qu'il y aurait eu mutinerie.

LE GRILLE-PAIN DANS LA CULTURE POPULAIRE

La première version de la célèbre chanson Hey Jude des Beatles, écrite par Paul McCartney, s'intitulait Hey Toaster. John n'a pas voulu.

LE GRILLE-PAIN : APHRODISIAQUE MÉCONNU

Les gars ! Les filles ! Tentez l'acte à la lueur d'un grille-pain. Aaaaaa... Aaaaaa... Aaaaaa... Ti-Hi-Hi... Ti-Hi-Hi... Aaaaaa...

L'HUMOUR CHEZ LE GRILLE-PAIN

Un grille-pain en rencontre un autre et lui demande comment il se porte. "Ça chauffe. Et toi ? " - "Médium." Ah ah ah ah ah oh oh oh oh hi hi hi ! (Notons que l'humour chez le grille-pain peut paraître incompréhensible chez les humains.)

NOUVELLES RÉCENTES

XVP-383a vient d'être nommé président du département électro-ménager du grand magasin Wal-Mou de Sherbrooke (Québec).

Les moeurs changent : Le grille-pain de la famille Bélanger, de Mont-Laurier, vient d'épouser la cafetière électrique de la dite famille. Nous souhaitons des heureux déjeuners au charmant couple.

Hollywood prépare une comédie musicale mettant en vedette un grille-pain et un ours de peluche. Spielberg est intéressé au projet.

SOUVENIR D'ENFANCE DE MARIO

Lorsque j'étions petiot, nous avions à la maison, outre un grille-pain standard, une charmante antiquité semblable à celle illustrée ci-haut. Il y avait deux portes battantes pour y installer les tranches de pain. Il fallait surveiller attentivement, car les pains ne sortaient pas seuls de l'appareil. Un moment d'innattention et le pain était brûlé. Quelle saveur !

RECETTE DE MARIO

Prenez deux tranches de pain et garrochez-les dans le grille-pain. Pendant la cuisson, ouvrez le pot de beurre de pinottes. Quand le pain sort de sa cachette - si odorant - tartinez-le avec le beurre de pinottes, tout en pitchant des petits morceaux de bananes. Joignez les deux pains. Rien de plus divin que la bonne beurrée de beurre de pinottes à la québécoise. Mais serait-elle possible sans grille-pain ?

CONCLUSION

Camarades : aimez votre grille-pain ! Vénérez-le ! Traitez-le avec affection ! Écrivons aux Nations-Unies pour que 2017 soit proclamée année internationale du grille-pain.

Tags: #manger
 


Commentaires

 

1. Florentin  le 01-04-2016 à 11:02:28  (site)

Salut Mario ! Le nôtre, de grille-pain, a rendu l'âme, il y a quelques mois. On se demande s'il ne s'est pas agi d'un suicide, car il brûlait d'amour pour, précisément, la cafetière électrique. Amour impossible.La belle était sous tension avec le presse-orange. Du coup, notre grille-pain a explosé, le pauvre ! On ne l'a pas remplacé. L'émotion, sans doute.... Florentin.

2. jakin  le 01-04-2016 à 11:37:02  (site)

Bonsoir Mario, me voila réconcilié avec mon grille pain ?

3. MarioMusique  le 01-04-2016 à 12:43:56  (site)

Florentin : tragique histoire ! Toujours se méfier d'un presse-orange !

4. Grand-Langue  le 01-04-2016 à 20:53:32  (site)

Je me suis toujours passionné pour les grille-pains.

Un jour je produirai de bons grille-pains, des grille-pains écologiques, des grilles pains dont les éléments ne chauffent pas dans les deux fentes quand il n'y a qu'une seule tranche d'insérée.

Grand-Langue

5. MarioMusique  le 02-04-2016 à 00:07:50  (site)

Bonne chance dans tes projets !

 
 
 
posté le 30-03-2016 à 17:37:05

Québécismes : Automobile

 

 

 

GAZ
: Un anglicisme découlant de la présence de la langue anglaise sur l'affichage et la publicité, à l'époque où aucune loi n'existait pour protéger le français. Le gaz, c'est l'essence. On ne voit plus guère Gaz à l'écrit, sauf dans quelques romans rustiques, mais le mot est demeuré à l'oral. Il a aussi donné lieu à un verbe : Gazer. Gazer, c'est se rendre à la station-service pour faire le plein. Il y a aussi l'expression : "Pèse sur le gaz", qui signifie "Enfoncer la pédale d'accélération", "Rouler de plus en plus rapidement."

 

 

 

VALISE : La valise de l'automobile, c'est le coffre-arrière. Logique : cet espace ressemble à un endroit où déposer des trucs, comme dans une valise. Alors, si vous partez en voyage, vous pouvez descendre votre valise et la déposer dans la valise.

 

 

BAZOU : Voici un terme à la sonorité amusante. Un bazou, c'est une vieille voiture, souvent dans un état pitoyable. Ex : "Il a acheté une auto usagée et s'est fait rouler, car c'est un vrai bazou."

 

Je vous avais déjà entretenu des chars. Voici le lien :

 http://mario3.vefblog.net/20.html#Quebecisme__Char

 

 


Commentaires

 

1. jakin  le 31-03-2016 à 12:17:08  (site)

Bonsoir Mario, en effet Gaz est une contraction de Gazoline, ou Gasoil...Mais aujourd'hui Gaz est utilisé pour désigner le combustible sous forme de aérien....Je n'ai pas encore de Bazou, mais c'est le nom que je lui donnerai dans quelques années....

2. MarioMusique  le 31-03-2016 à 13:09:43  (site)

Ah, je ne savais pas, pour les avions. Merci.

 
 
 
posté le 30-03-2016 à 01:13:32

Le pouce gauche de Mario B

 

Il y a trois semaines, j'ai été férocement mordu par le couvercle d'une boîte de conserves. Profondément! Le sang pissait partout, ne voulait pas cesser, même après avoir déguisé mon pouce gauche avec des jupons et une épaisse robe paysanne. J'étais incapable d'appuyer sur ce doigt pour faire quoi que ce soit. Les pansements se sont succédés pendant une semaine. Depuis, la crevasse tarde à se cicatriser, si bien que je ne peux appuyer, sans que cela ne fasse mal. Un pouce de la main gauche! Pour la droite, j'aurais pu comprendre l'embarras... C'est comme si j'avais neuf doigts au lieu de dix. Ma soeur vient de me recommander un onguent miracle. J'espère que cela va fonctionner, car j'en ai plein de dos de cette situation agaçante. Pffff...

Tags: #blessure
 


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1. jakin  le 30-03-2016 à 12:39:15  (site)

Bonsoir Mario, achète une muselière pour boite de conserve ou une paire de gant de chantier....Et arête de vivre dans le danger !

2. MarioMusique  le 30-03-2016 à 13:45:23  (site)

Bonne idée pour les gants !

 
 
 
posté le 27-03-2016 à 18:23:14

Stupide publicité

 

Mon ancienne plateforme, Ekla, vient d'annoncer que de la publicité sera de mise sur tous les sites des usagers, à moins de payer 8 ou 9 euros par mois. Je ne connais pas la valeur en dollars, mais il semble que cette somme soit excessive. Le tout avait débuté avec cette idée de "Premium", puis de "Partenariat publicitaire", avant d'en arriver à la solution : "On en met et un point c'est tout."

Depuis cette annonce, il y a, sur leur forum, des réactions qui, jusqu'à ce jour, ont atteint une soixantaine de pages. On y croise de la résignation, mais aussi de la colère. De ce point de vue, la pub est obligatoirement une laideur, une intruse, un jet de vomissure. J'aime cette réaction et je pense qu'il y a à peine 25 ans, les gens disaient que la pub ne les contrariait pas, qu'ils fermaient le son de la télé quand il y en avait, et qu'il existait même des gens pour dire que telle publicité était jolie. Virement de situation !

Je crois qu'il y a une dizaine d'années, il y avait beaucoup moins de pub sur les sites Internet, ainsi que des sites où on en croisait pas du tout. Il s'agissait d'un nouveau média, différent des traditionnels (télé, journal, radio). Des personnes pouvaient ouvrir des sites, émettre des opinions, faire partager des passions, des créations, cela dans un encadrement bucolique, non entaché d'intrus publicitaires. Qu'Internet ait en grande partie perdu cette particularité enchanteresse entraîne cette colère. Je la comprends.

Pour ma part, j'ai déjà eu des sites sur deux plateformes où il y avait de la pub. Chez feu Multiply, c'était la pub Multiply et elle ne bougeait pas, ne chantait pas ni ne criait. Sur Ublog, c'était un texte en bas de nos articles et les gens pouvaient cliquer dessus pour voir. Discret, donc. Maintenant, ce n'est plus ça du tout : ça aboie, c'est plein d'images qui bougent, de musique agaçante.

J'avoue ne pas avoir lu les 60 pages de commentaires. Cela commence à devenir lourd... J'ai cependant envoyé deux messages pour inviter les insatisfaits à venir sur VEF. Je crois que trois personnes ont pris ce risque. J'ai aussi envoyé autant de messages personnels pour la même invitation.

Dans mon cas, les blogues créés sur Ekla vont demeurer là, publicité ou pas, car je n'y suis pas actif et ne m'y intéresse plus. Si quelqu'un y passe pour regarder mes vieilles photos ou écouter des chansons, tant mieux pour eux ! Moi, je suis un VEF très content. Du moins jusqu'au jour où...

Tags: #internet
 


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1. bouloute  le 28-03-2016 à 07:42:46  (site)

Je viens aussi de eklablog et j'hésitais vraiment à quitter, mais comme vous, je laisse mes blogs en place mais retranscrit tout ici, où je me sens bien
je connais vos blogs sur ekla et c'est je crois un de vos commentaires sur Ekla qui m'à fait découvrir ici, merci car j'y suis bien!..... comme vous le dites : pour le moment après on verra !!!!!
cordialement
bouloute

édité le 28-03-2016 à 13:43:37

2. jakin  le 28-03-2016 à 08:33:49  (site)

J'espère que l'on en arrivera pas là. Mais les temps sont aux billets verts et autres couleurs et le pas est si vite franchi pour faire sonner les portes monnaies....et se remplir les poches...

3. MarioMusique  le 28-03-2016 à 13:46:28  (site)

Je me suis branché à Internet en 1998, mais je l'utilisais depuis 1993, sur les ordinateurs de mon université. Dès le départ, deux sites ont fait partie de mes favoris. Il n'y avait pas de pub. Aujourd'hui, ils en débordent.

 
 
 
posté le 26-03-2016 à 18:26:23

Course du jeudi 11 février 2016

Jeudi le 11 février 2016, vers 13 heures 30. Je me rends compte qu'il me manque quelques denrées : beurre de pinottes, lait, oeufs, café, allumettes, sable pour la litière du chat. Ce dernier élément étant lourd, je décide de me rendre au marché du boulevard avec ma limousine. Voici le reportage photographique de cette course.

 

 

Sortir de la maison. Vue sur la cour.

 

Descendre l'escalier.

 

Sortir de la cour. Vue sur la rue des Érables, vers le nord. Y marcher cinq minutes.

 

Tourner sur le boulevard Loranger. Y marcher un peu plus d'une minute.

 

 

Tourner sur cette rue dont le nom m'échappe. Marcher brièvement.

 

Je suis dans le stationnement de la pharmacie Jean Coutu. Voici le petit centre commercial, avec le marché Métro bien en vue.

 

Beaucoup de circulation sur le boulevard Sainte-Madeleine. Regarder des deux côtés avant de traverser. Ici : à droite.

 

 

J'ai terminé ma course, ajouté des biscuits. Retraverser le boulevard. Ici : vue sur la pharmacie Jean Coutu.

 

Photo de la limousine, avec le sable pour la litière, au premier plan. Derrière : le sac d'épicerie.

 

Rue Toupin. Vue partielle de l'église Cloutier. Avant la venue de la religion hygiénique, cet endroit portait le nom de Hôpital Cloutier.

 

La rue Toupin. Une photo pour les observateurs. Tout au fond, à droite : le sanctuaire du Cap. Notez, à droite, au coin de la rue, le signal d'arrêt, où ce mot est écrit, et non "Stop". Au Québec, nous aimons la langue française.

 

Me voilà de retour à la maison. Photo de mon balcon et de la rue des Érables. Notez l'accumulation de la neige.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tags: #neige
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 27-03-2016 à 01:49:53  (site)

la vie en blanc la pureté.....
joyeuses pâques

2. MarioB  le 27-03-2016 à 02:43:39  (site)

Blanc et très froid, cette journée-là. Merci.

3. Nikole-Krop  le 27-03-2016 à 08:20:51  (site)

J'adore ce billet, où on t'accompagne. Et j'ai éclaté de rire quand j'ai découvert ce qu'était la limousine ...
Quant à la neige, la neige ... qu'est-ce qu'elle me fait envie !

4. kikoonette1bis  le 27-03-2016 à 10:54:55  (site)

Bonjour Mario
Une très belle promenade avec toi
Superbe la Limousine, je pensais que tu l'avais rangée avec tes courses hihi
Oui, je commence un peu à me faire à Vefblog
Mais pas encore très évident pour moi
Cela viendra, je pense, du moins, je l'espère
Une bonne et douce fin de matinée
De très belles Pâques pour toi
Bisous

5. Nyxie  le 27-03-2016 à 13:11:49  (site)

J'adore ton reportage où l'on peut te suivre à la trace .. facile dans la neige !! ton village a l'air bien sympa dans son manteau d'hiver. Voilà me voici de retour après un passage à vide allez savoir pourquoi ! le printemps montre le bout de son nez alors je pense que tout ira bien à présent.
Je te souhaite un bon lundi pascal avec beaucoup de chocolat...

6. MarioB  le 27-03-2016 à 13:18:26  (site)

Nyxie : Mon village a 100,000 de population...

Je croyais que la limoisine, c'était pour les vieux, mais depuis que je fréquente l'aide alimentaire, je suis content de l'avoir, car leurs sacs à l'épaule sont très lourds. C'est un cadeau de ma soeur.

J'ai aussi une photo de la maison, mais elle est un peu floue...

Merci à tout le monde, C'est gentil.

7. jakin  le 28-03-2016 à 08:27:44  (site)

Salut Mario, Belle ballade dans la neige. J'ai cherché pendant un moment sur les photos la Limousine, avant de comprendre que c'était le chariot alimentaire....Cette vie n'est pas faite pour moi, j'aime trop le soleil.....Bonne fin de journée....

8. MarioMusique  le 28-03-2016 à 13:45:11  (site)

La neige, c'est le calme... Pas jolie, ma limo ?

 
 
 
posté le 20-03-2016 à 19:06:13

Salon du livre de Trois-Rivières, 2016

 

Sous d'autres cieux, en 2014, j'avais juré que je ne participerais plus jamais à un salon du livre du Québec. Je n'ai pas changé d'idée et mes sentiments et observations demeurent les mêmes : ces événements sont au service d'auteurs médiatisés, ne sont pas entièrement concentrés sur les livres, le tout pour un public qui achète de moins en moins de bouquins. De plus, c'est souvent vain, bruyant et éreintant. Alors, pourquoi ai-je brisé ma promesse ? Question de me montrer aimable envers mon éditeur Marcel Broquet, qui a été bon et généreux à mon endroit. J'avais refusé de participer au salon de Montréal, en novembre 2015, même s'il me payait le transport et les frais de séjour. La moindre des choses était d'être présent dans celui de ma ville, même si le goût n'y est plus.

 

 

 

Il y a neuf salons du livre, au Québec, dans les villes suivantes : Rimouski, Sherbrooke, Jonquière, Montréal, Hull, Québec, Trois-Rivières, l'Abitibi-Témiscamingue et Sept-îles. J'ai participé à tous ces salons, sauf le dernier nommé. Mon premier éditeur insistait beaucoup sur nos présences lors de ces événements, prétendant que cela servait à nous faire connaître. C'est entièrement faux ! Mes meilleurs ventes ont été pour les romans de 2009 et 2013, alors que je ne participais presque plus aux salons. De plus, il y avait de sa part une idée de "Performance" : il fallait vendre ! S'il y avait une diminution d'une année à l'autre, il nous le disait. Bref, je me rendais dans ces salons sous pression. J'ai aimé ces événements entre 1998 et 2001, à cause des nouveaux amis, des surprises, d'un certain public fidèle. Mais dès 2002, le ras-le-bol s'est manifesté et j'ai enlevé quelques salons de ma feuille de route. Lors de mon retour dans la mêlée, en 2009, ma désillusion était encore là, si bien que je n'ai pas beaucoup été présent lors de ces événements. Le salon de Trois-Rivières 2016 était mon 43e, la majorité entre 1998 et 2001. J'y ai vendu 1078 romans au public. Celui de Trois-Rivières était mon douzième. Je m'y suis rendu à reculons, frustré de ne pas avoir eu une tribune publique, alors que j'étais assurément le seul auteur de la ville à avoir vu deux de ses romans publiés en moins d'une année. Je faisais partie du décor, des statistiques, et rien d'autre. Voici ce qui s'est passé.

 

 

 

AVANT LE SALON :

Prévoir des choses que je ne pourrais faire pendant l'événement : une visite à l'épicerie et ne pas oublier la bouffe du chat, puis la lessive le mercredi, au lieu du dimanche. Prévoir de la monnaie pour mon transport en autobus, de l'argent pour mes petites dépenses là-bas. Enfin : sortir les vêtements de printemps, même s'il y a encore de la neige. Se présenter à un salon avec des bottes d'hiver et un lourd manteau n'est pas idéal.

 

 

 

JEUDI LE 17 MARS

En soirée seulement : de 18 à 20 heures. Le premier geste consiste à réclamer ma cocarde (que vous voyez ci-haut). Je les collectionne! Le stand était minuscule et partagé avec... mon premier éditeur, celui qui m'a fichu à la porte en 2006. Tout juste en face : le comptoir de Bryan Perro, auteur de ma région qui a débuté en même temps que moi et avec qui j'ai toujours entretenu de bonnes relations amicales. Tout près : une scène, pour des interviews, des chansons. Je craignais du bruit, mais cela ne s'est pas produit. Je suis arrivé à 17 heures, au cas où ma table serait libre. Après une heure sous le signe de l'optimisme, je me suis senti lourd et je me demandais ce que je faisais là. Je n'ai rien vendu. En sortant, j'ai raté mon autobus. Il tombait de la neige et le sol était plein de gadoue.  De retour à la maison, le chat s'est montré turbulent et... affamé!

 

 

 

VENDREDI 18 MARS.

Même scénario que la veille. Arrivée d'une voisine que je ne connaissais pas et qui fut très sympathique jusqu'au dimanche. Vendu 1 roman. Me suis frotté à des "On n'en a pas entendu parler" et à des "J'pense que je vous ai déjà lu." Dans mon sac à dos : mes signets, mon petit thermos à café, un imprimé pour diriger les gens vers les deux blogues VEF ralatifs à mes romans, puis ma balle de baseball, mon porte-bonheur depuis 2009 et qui attire la curiosité des gens passant devant moi, car c'est le dernier objet que l'on pense croiser dans un salon du livre. Pas raté le transport en commun, cette fois, et monsieur Salomé encore excité et affamé. Au fait, je dois manger avant mon moment régulier, si bien qu'à mon retour, à 21.30, je dois aussi bouffer!

 

 

 

Au cours de la soirée, j'ai appris une nouvelle qui m'a beaucoup peiné : le romancier Joel Champetier est décédé. Il fut un bon ami lors de mes premières années et un des rares à m'avoir serré la main lors de mon retour, en 2009. Un homme formidable, distrayant, chaleureux. Ce serait une bonne idée de vous en reparler.

 

 

 

SAMEDI 19 MARS

Soixante minutes en après-midi et autant pendant l'heure du repas. En principe, un horaire moche, mais j'ai pu le prolonger, grâce aux auteurs qui ne se présentent pas. En après-midi : une foule compacte, pas très agréable pour les gens qui veulent regarder doucement les livres. De plus : davantage de bruit. À 15 heures, avant de sortir, je suis devenu le public, me précipitant vers un stand isolé d'une maison indépendante. J'avais vu, dans l'horaire, un titre qui m'avait intéressé. J'ai marché rapidement vers l'auteure, qui a semblé surprise de me voir mettre la main sur son bouquin, demander le prix et m'entendre dire "Je le prends." Je vous en reparlerai quand je l'aurai lu, mais de retour chez moi, j'ai regardé, feuilleté, pour me rendre compte que c'est un ouvrage de qualité. Je n'ai pas manqué d'y retourner le lendemain pour le dire à la femme. Je sais comme c'est difficile pour le moral de passer quelques jours dans un salon, dans un coin où le public se rend peu, parce que loin des auteurs vedettes et des "grosses maisons d'éditions."

 

 

 

DIMANCHE LE 20 MARS

Un bon horaire : 13.30 à 16 heures. Un nouveau voisin, sympathique aussi. Je le souligne, car j'ai souvent croisé des hommes et des femmes très rasoirs. Malgré mon ennui d'être en ce lieu, j'ai davantage parlé de mes romans aux gens qui arrêtaient face à moi. J'ai rencontré une petite dame âgée très drôle, qui avait une belle voix et savait nous intéresser, mon voisin et moi. Terminé à 16 heures. Pour la première fois depuis jeudi, il y avait du soleil et un froid plus printannier qu'hivernal.

 

 

 

En approximativement dix heures de présences, je n'ai vendu que trois romans. Pour comparer : lors des premières années, à Trois-Rivières, 40 à 50 livres écoulés étaient ma norme. La différence est monstrueuse, sans doute due à mon désintérêt, au fait que mes livres coûtent douze dollars de plus et que les gens lisent de moins en moins. À propos de ces trois ventes, je dois dire quelque chose de flatteur : je n'ai fait aucun effort auprès de ces gens : ils sont arrivés, ont pris le livre et voulaient une dédicace. Ils avaient déjà lu des romans antérieurs et je n'avais pas besoin de les convaincre. Une de ces personnes m'a posé des questions sur mes premiers livres, désireux de savoir s'il y en aurait d'autres bientôt. Oui! Monsieur Broquet m'a confirmé, le lundi précédent, qu'il y aurait une autre publication en 2016.

 

 

Pour savoir comment je me sens, lisez l'article suivant.

Tags: #roman
 


Commentaires

 

1. jakin  le 21-03-2016 à 12:55:35  (site)

Bonsoir Mario, tout s'explique maintenant ? La fatigue est bien consommée !

2. MarioMusique  le 21-03-2016 à 14:40:52  (site)

J'écris ceci lundi après-midi et je me sens comme un pneu dégonflé...

3. Florentin  le 22-03-2016 à 10:48:34  (site)

On ne se doute pas, nous les visiteurs de salons du livre, des affres dans lesquelles sont plongés les malheureux auteurs. Le problème, c'est qu'on ose pas aller discuter avec un auteur si on ne lui achète pas son livre, ce qu'on n'a pas forcément toujours envie de faire. Parce que si on va voir tout le monde, bonjour la monnaie !!! ...Florentin

4. MarioB  le 22-03-2016 à 12:08:48  (site)

Hmmm... Florentin, c'est un peu plus complexe...

 
 
 
 

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