Mes copies sont arrivées en ce lundi 14 décembre, autour de 14 heures. Vous savez quoi ? C'est une sensation toujours fantastique. J'ai poursuivi la tradition : enfermer le premier livre que je touche dans un plastique étanche et le placer avec les autres. Un roman qui n'aura jamais été feuilleté ! Puis, seconde tradition : respirer l'intérieur ! Un livre qui arrive de chez un imprimeur a une odeur unique !
Surprise, cependant. Les copies bip-bip qui circulent sur Internet présentent une page couverture plus pâle. Celles du vrai livre ont été foncées. Qu'importe : cette jeune femme est très belle et c'est une image "vendeuse". Bien sûr, au cours des prochains jours, je ferai un petit blogue avec des extraits et des explications.
Ce roman représente l'aboutissement d'un souhait dont je rêve depuis 1996 : qu'il y ait deux romans de ma plume sur le marché en une année. Gros-Nez le quêteux date de juin 2015 et celui-ci de décembre : huit mois ont suffi ! Qui sait s'il n'y en aura pas un troisième avant juin 2016 ? J'ai des ailes aux pieds ! L'éditeur Marcel Broquet représente tout ce que j'ai désiré depuis le début ! L'intérêt, la passion et le respect pour le romancier que je suis.
Voici un résumé. Au 17e siècle, Guillaume, jeune apprenti boulanger, est chassé de sa seigneurie de l'Île-de-France. Errant par les routes tel un gueux, il arrive au faubourg de Paris où la misère l'attaque de toutes parts. Il rencontre un homme dont le fils est parti pour la colonie de la Nouvelle-France. Malgré sa peur, Guillaume pose le même pas.
Arrivé en 1635, l'adolescent est tout de suite promu maître boulanger et est assigné au nouveau fort des Trois-Rivières. Craintif de tout ce qui l'entoure, Guillaume ne franchit guère les pallisades. Malgré sa méfiance, il se lie d'amitié avec un Abénakis et passe près d'épouser une jeune femme de ce peuple.
Les années passent, les guerres contre les peuples iroquois se multiplient, les engagés arrivent et repartent, mais seul Guillaume demeure, préparant chaque jour un pain délicieux. Cependant, il souffre de la grande pénurie de cette colonie : l'absence de femmes. Il désespère avoir un jour une descendance afin de lui succéder comme boulanger des Trois-Rivières.
Mais le roi de France décide d'envoyer cette denrée rare : des filles à marier. Après deux échecs, Guillaume rencontre le trésor en la personne de Jeanne, plus jeune que lui, borgne et dotée d'une mauvaise voix. Le mariage de raison est vite contracté et se transforme en une union d'amour. Guillaume confie à Jeanne le secret de la recette de son pain et lui fait jurer, avec Dieu comme témoin, que quoiqu'il arrive, son premier fils devra devenir boulanger du lieu. Après quelques échecs, Jeanne donne naissance à ce garçon tant espéré : François.
Guillaume ne le bercera pas longtemps. Il perd la vie lors d'une expédition de pêche. Jeune veuve et contre la logique sociale de l'époque, Jeanne refuse les propositions de mariage, disant qu'elle est toujours l'épouse de Guillaume. La promesse faite à l'homme devient le but de sa vie. Avec beaucoup de difficultés, elle survit et met tout en oeuvre pour que François devienne boulanger.
Le garçon réussira, mais ne sera pas le boulanger des Trois-Rivières. Jeanne, vieillissante, perd la vue, mais jamais elle ne devient infidèle à la promesse faite à Guillaume. Elle se réalisera in extremis.
Bien que je n'ai jamais aimé qu'on qualifie mes créations de "roman historique", celui-ci, tout en demeurant caractériel, est sans doute celui qui présente le plus d'éléments de cette nature. Il y a autour de 25 lectures derrière ce texte : sur la vie sociale de France, sur la traversée de l'Atlantique, sur les "Filles du roi", sur les moeurs des peuples amérindiens, sur les guerres contre les Iroquois, sur les premiers jours des Trois-Rivières. Se glissent quelques personnages réels, dont Pierre Boucher, brièvement Samuel de Champlain. Le nom de Jeanne Aubert n'est pas chosi au hasard : il y a eu une véritable "Fille du roi" de ce nom, âgée de 23 ans, qui s'est présentée au fort au moment où j'en parle.
Parce qu'il respecte les ordres sociaux régissant la société de France, ce roman est sans doute beaucoup plus français que québécois. J'ai toujours pensé que les gens de France pourraient s'y reconnaître et s'intéresser à tout ce que je raconte à propos des Amérindiens.
Le roman a été créé en 2000-01. Quinze années avant une publication ! Beaucoup de travail de fil en aiguille. Deux faux espoirs blessants, dont celui d'une maison d'éditions de France, me faisant parvenir un contrat, avec l'odieuse mention : "Payez et nous allons publier ce texte". Le second : une proposition de publication, mais en format numérique seulement. Patience et longueur de temps. Je suis trrrrès content !
Il me reste deux bulletins scolaires de mon enfance. Je vous en ai déjà présenté un. Voici le second, lors de ma septième année du primaire, sous la gouverne du frère Charles. J'avais alors onze ans. Ceci m'a étonné... Je me croyais plus mauvais écolier !
Il y avait quatre étapes lors de l'année scolaire, ponctuées d'examens, sans oublier celui de la fin d'année, qui concernait tout ce qui avait été acquis au cours de tous ces mois.
En connaissances religieuses, je collectionnais les B, ce qui équivalait à une moyenne entre 80 à 89 %. Plus important était le français. Quatre A en lecture ! 90 % et plus ! Par contre, cela variait lors des dictées. Que 68 %... 84 en rédaction ! Déjà l'âme d'un romancier ! Aussi moyen en "Texte", ce qui était sans doute la compréhension de texte : 80. Pas mauvais, pourtant... Bref, je ne comprenais pas ce que je lisais très bien. Total de 84 pour les quatre éléments.
Plus moche avec les chiffres : 70 en calcul et 77 en problèmes. L'on parle ensuite de "Autres matières" et ce bulletin nous indique que seule l'Histoire était enseignée toute l'année : 75 %. Il y avait l'anglais (B) la bienséance (A - j'étais un bon garçon) et un B en "Connaissances". Matière mystérieuse...
En examinant les résultats de haut en bas, selon les étapes, il y a eu des difficultés lors de l'étape 2, c'est à dire celle du début de l'hiver.
Sur une autre page, des commentaires du frère. Dans la catégorie Formation : "Continue ton ardeur au travail". Ensuite : Sociabilité : "Satisfait de ta conduite." À l'endos, mon père était tenu de signer le bulletin à chaque étape, ce qu'il n'avait fait que deux fois. J'avais aussi raté trois jours d'école : en décembre, février et mars.
Cliquez pour mieux voir.
L'autre bulletin scolaire est au bout de ce lien :
1. florentin le 13-12-2015 à 06:00:26 (site)
Salut Mario. Je ne me souviens plus très bien des notes que j'ai obtenues en primaire, mais je pense que je n'était pas un trop mauvais élève. Ce dont je me souviens c'est d'avoir gagné un concours municipal de rédaction, organisé lors de la fête des mères. Je me rappelle même l'argument de mon histoire. J'étais évidemment d'une fierté de coq ... enfin de coquelet ....
édité le 13-12-2015 à 12:00:58
Je sais très bien que tous les enfants d'âge pré-scolaire, en tout temps, avaient hâte de fréquenter l'école. Pour les gamins, c'est le passage entre être petit et devenir grand. Dans les familles avec plusieurs membres, l'enfant regardait avec envie le frère ou la soeur avec ses livres scolaires, puis avec tous les amis rencontrés grâce à l'école. Apprendre à lire et à compter, c'était un grand événement !
Sauf que dans mon cas et dans celui de ces 26 autres garçons, nous nous sommes frottés à ce qu'aucun de nous ne pouvait imaginer : une maîtresse d'école qui criait fort, frappait les enfants sur les doigts et sur les fesses avec une règle, leur donnait des claques derrière la nuque, leur tirait les oreilles. Je ne fais pas de drame, dans le cas des oreilles : c'était vrai ! Après quelques jours seulement, tous ces garçons étaient terrorisés. Je devine les crises de larmes d'un fils assurant ses parents qu'il ne voulait plus retourner à l'école. Nous avions tout simplement peur ! Ces coups ne m'ont jamais atteint, mais je vivais dans la crainte autant que les autres. Nous pouvions croiser les gars de notre âge qui étaient dans l'autre classe de première et ce n'était pas du tout comme ça de leur côté.
Il y a des choses que j'ai apprises plus tard et qui sont un écho de ce que je savais déjà, même si je n'avais que six ans : les parents se sont plaints sans cesse au frère directeur, à la commission scolaire. Ce n'est pas une façon de traiter des enfants qui fréquentent l'école pour la première fois de leur vie ! Mademoiselle Grenier... je ne sais plus son prénom : on l'appelait la Grenier. Bref, ce monstre a été congédié à la fin de l'année scolaire, alors que logiquement, cette femme aurait dû l'être en cours de route. Contre toute logique, on lui a accordé une seconde chance trois années plus tard et une partie des garçons avaient de nouveau peur.
Tout au long de notre cours primaire, nous parlions de la Grenier. Ceux qui ne l'avaient pas connue en première nous regardaient comme des martyres. Trois de ces garçons allaient me suivre jusqu'à l'âge adulte, et si je dis "La Grenier" à l'un d'eux, il y a un regard réprobateur et un souvenir horrifié à raconter. Cinquante années plus tard, ce n'est pas disparu de nos mémoires. Avec le recul, je sais que cette première expérience d'écolier a fait de moi un élève très moyen, cela jusquà la fin de mon adolescence.
Brrr... Je suis sur la première rangée, le deuxième à partir de la gauche. Pour terminer sur un meilleur sujet : le petit à l'extrémité droite de la première rangée est Marcel Carignan, mon premier ami d'école. Vous savez quoi ? Il est toujours mon ami.
1. jakin le 11-12-2015 à 10:05:29 (site)
Bonsoir Mario, Elle était sévère à cause de ses lunettes qui ressemblent probablement à celles du père abbé...je constate que tu as démarré sur la gauche pour finir sur la droite presque hors du cadre....
2. MarioB le 11-12-2015 à 16:25:24 (site)
Heu... Je n'avais pas analysé l'histoire de mes positions ! Comme j'étais petit, j'étais toujours sur la première rangée, sauf une fois.
Tu noteras qu'il n'y avait pas beaucoup de sourires sur cette première rangée et que le petit blond coincé entre le frère et la Grenier ne me paraît pas très à l'aise...
3. Florentin le 12-12-2015 à 12:18:59 (site)
Il y a des gens qui ne sont pas fait pour le métier d'enseignant, lequel requiert au minimum la maîtrise de soi. Cela me rappelle un souvenir. Il y a une école primaire pas loin de chez moi et, à un moment, on entendait, quand on passait sur le trottoir, un des maîtres hurler après ses élèves. Pas longtemps. On a dû sûrement le remplace assez vite..
édité le 12-12-2015 à 18:20:09
4. MarioB le 12-12-2015 à 18:27:20 (site)
Il en existe sûrement encore de nos jours. Merci pour cette participation.
5. Yvandesbois le 17-12-2015 à 13:57:18 (site)
50 ans après si tu croise la Grenier , il faut lui foutre un bon coup de peid dans les deux tibias ..en souvenir de ......
6. MarioBergeron le 17-12-2015 à 20:20:16 (site)
Non, je ne ferais pas une telle chose, mais je crois que certains anciens petits le feraient.
J'imagine qu'à l'image d'autres garçons de ma première année, entrer dans une classe sans la Grenier était synonyme de débuter véritablement l'école. Je ne me souviens pas du nom de cette blonde enseignante, mais je jure sur mon honneur qu'elle était un ange. C'est normal, car j'avais passé l'année précédente avec le diable.
Sur la photo, on peut me voir sur la première rangée, à l'extrême droite. Le frère directeur est le premier à partir de la gauche. Je ne sais pas qui était l'autre religieux. Peut-être une autorité de la congrégation. Nous semblons tous porter un uniforme, avec un écusson aux couleurs de l'école. C'était pour les besoins de la photo. Il n'y avait pas d'uniforme, mais la direction demandait que nous soyons vêtus convenablement.
L'école portait (et porte toujours) le nom de Saint-Eugêne. Elle était située à environ deux kilomètres de chez moi. Pas de transport scolaire : nos petites jambes suffisaient. L'école était sur un coteau, si bien que pour l'aller, il fallait souvent grimper! Par contre, pour le retour, c'était formidable! Surtout en hiver, alors que nous glissions en nous servant de nos sacs comme tobogans. De plus, plusieurs rues pouvaient mener à l'école et nous pouvions ainsi varier le sauce. J'aimais passer par la rue Saint-Valère, à cause d'un petit commerce qui vendait des bonbons, du chocolat et des cartes de hockey.
Ajoutons quelques autres données. Le cours primaire durait sept années. Il y avait deux classes pour chacun des niveaux. Donc : quatorze locaux. L'école avait deux étages, le premier consacré aux plus petits. Il n'y avait que trois religieux : le frère directeur et deux enseignants du dernier échelon. On croisait donc douze institutrices, la plupart jeunes. Pas trop surprenant : pour les jeunes femmes de l'époque, ce métier était une parenthèse avant le mariage et la maternité. Elles étaient alors remplacées par des finissantes de l'école de formation.
Hors la première année, je garde de bons souvenirs de mon enfance dans cette école. Je l'ai souvent évoquée dans mes romans, particulièrement dans Contes d'asphalte.
1. jakin le 10-12-2015 à 09:54:33 (site)
Bonsoir Mario, j'observe que les deux ecclésiastes n'ont pas osé mettre la "pin-up" entre eux et que tu te tiens toujours sur l’extrême droite prêt à quitter la photo...
2. Florentin le 10-12-2015 à 10:48:27 (site)
Tous sages comme des images. Des images religieuses évidemment. Lors de mes études secondaires, en Institut catho, nous disposions d'une majorité de profs prêtres. Depuis, je sais que les choses se sont inversées. La déchristianisation est passé par là. Il n'y a plus chez nous aujourd'hui qu'un prêtre pour 10 ou 15 paroisses ...
3. MarioB le 10-12-2015 à 14:59:41 (site)
Florentin : C'est maintenant la même chose au Québec.
Cependant, comme je l'ai déjà mentionné, je n'ai aucun mauvais souvenir de ces frères.
Suite et fin dans quelques heures.
Merci,
Je suis à la droite, au bout de la première rangée. Le frère directeur est au centre et, comme dans le cas de la photo précédente, je ne sais pas qui est l'autre religieux. L'institutrice était mademoiselle Bellemarre. Joie ! Marcel était dans ma classe, ce qui n'est pas arrivé souvent. (Troisième à partir de la gauche, près de la "Mademoiselle.")
Début d'une journée : 8 heures 30. La fin à 3 heures trente. Il y avait deux récréations, de quinze minutes. La première à 10 heures et la seconde à 2 heures 15 (je crois...). Il y avait une grande cour, mais pas tout à fait des jeux prévus pour les enfants, sinon une cage de grillage pour le baseball, puis des poteaux plantés au sol pour les garçons préférant jouer au "Ballon coup de pied", surtout en hiver. Frêle, je n'aimais pas ces compétitions. Je m'adonnais à des jeux comme les "Quatre coins" et les différentes variations de la tague. Tout simplement, la plupart du temps, je demeurais sage, échangeant des cartes de hockey avec les copains. Certaines maîtresses permettaient aux élèves méritants de sonner la grosse cloche. Quel grand bonheur, même s'il signifiait la fin de la récréation. Il fallait se mettre en rang pour rentrer dans l'école. Les plus âgés, ceux qui étaient en quatrième année, montaient un long escalier de métal pour atteindre le deuxième étage. Nous, les trop jeunes, avions hâte de l'utiliser, car cela nous démarquerait des "bébés".
Sur l'heure du dîner, nous pouvions jouer dans la cour ou, par des températures plus hasardeuses, dans la salle de récréation. Cette pause durait une heure. Les garçons demeurant plus près pouvaient se rendre manger à la maison, comme Marcel. Pour ma part, la distance était trop longue à franchir et j'apportais mon goûter, soigneusement préparé par ma mère.
Deux traditions : le salut au drapeau, chaque vendredi. Patriotisme avant tout ! Puis la messe du premier vendredi du mois, où nous avions la chance de voir les filles de notre âge, leur école étant située face au saint lieu. Cependant, c'était les bleus d'un côté et les roses de l'autre.
1. jakin le 09-12-2015 à 12:52:36 (site)
Bonsoir Mario, pour cette photo tu as failli être hors cadre....
Vous pouvez me voir sur la première rangée, partiellement caché par le frère directeur. Il s'agissait d'un nouveau responsable. Je ne me souviens pas des noms des ces religieux. Comme j'étais un garçon tranquille, je n'ai jamais eu à me frotter à ces grands patrons. Peu de choses à raconter sur cette étape, sinon une véritable histoire.
En 1999, une femme à la retraite reçoit la recommandation d'une amie pour lire mon roman Le Petit Train du bonheur, qui se déroule à Trois-Rivières, la ville longtemps habitée par notre retraitée. À sa grande surprise, elle y croise le frère Charles, enseignant à l'école où elle avait travaillé et dont je parle dans le dernier article de cette série. Elle le reconnait immédiatement. Elle croit alors que Mario Bergeron est un ancien élève de l'école Saint-Eugêne. Comme il n'y avait pas de photo de moi à l'endos du livre, elle cherche dans sa boîte à souvenirs et met la main sur la photo que vous voyez, déniche facilement Mario Bergeron.
Au salon du livre de Montréal, en novembre, elle approche de moi et fait : "Bonjour, mon petit Mario." Puis elle me raconte l'histoire. Vous aurez deviné que cette femme est l'enseignante que l'on voit sur la photo. Malheureusement, son nom n'est pas indiqué à l'endos.
1. Florentin le 08-12-2015 à 10:01:01 (site)
Le monde est petit ! Incroyable de retrouver si longtemps après cette (si élégante) enseignante ! Je n'ai pas eu ce bonheur. Mais, il est vrai que j'ai vécu mes études secondaires dans un institut catho et, qu'intégrant ensuite l'enseignement public, je n'ai plus trop fréquenté ce milieu-là...
2. jakin le 08-12-2015 à 11:14:06 (site)
Hola, ,la ! Toute la classe devait en être amoureux de cette maîtresse ?
3. MarioB le 08-12-2015 à 13:20:11 (site)
À Montréal, je l'écoutais me parler en la regardant et je ne la reconnaissais pas. De retour chez moi, j'ai cliqué en voyant cette photo.
Merci à vous deux.
La classe la plus populeuse dont j'ai fait partie : 33 élèves ! De plus, il s'agit de la seule fois où je ne loge pas sur la première rangée sur ces photographies. Vous pouvez m'apercevoir sur la seconde, à gauche, tout près de l'institutrice. Je suis aussi le seul de ces garçons à ne pas porter de cravate ou de noeud papillon. Mon esprit rebelle !
Sur la première rangée, à partir de la gauche, le troisième écolier : Len Sawyer, qui allait devenir un grand ami d'adolescence. À ses côtés, Gilles Gladu, un pince-sans-rire turbulent, que j'ai évoqué dans mon roman Contes d'asphalte, comme l'ennemi de mon personnage Martin. "Maudit Gladu sale!", c'est lui ! Peu de souvenirs de la maîtresse Denise Montplaisir, sinon qu'elle était jolie.
Une note sur le lieu où étaient prises ces photos : une salle de récréation. Quand la température était trop rude pour nous envoyer en récré à l'extérieur, on se retrouvait là. Sur l'heure du dîner, les élèves avec leurs goûters étaient priés de ne pas quitter cette salle. Vous pouvez voir des rideaux comme fond de décor : ceux d'une petite scène théâtrale où les garçons présentaient des spectacles de chant, de musique ou de comédie pour le bon plaisir de nos parents. J'en ai fait partie une fois. La salle servait aussi de gymnase.
1. jakin le 07-12-2015 à 10:36:12 (site)
Du blanc pour égayer tout cela....On est sauvé par la cloche !....
2. MarioBergeron le 07-12-2015 à 12:33:02 (site)
Je dois préciser qu'il n'y avait pas d'uniformes, dans cette école. Il est présent ici pour les besoins de la photo officielle.
La première chose qui devrait vous frapper : le décor n'est plus le même. Cependant, c'était le même lieu. Le scène de théâtre a simplement été réduite à néant, devenue un entrepôt. Notez le grand blond de la dernière rangée. Un géant ! Je suis sur la première rangée, à l'extrême droite, près du frère directeur et, de nouveau, je suis le seul à ne pas porter de cravate. Par contre, pour la coupe Beatles, j'étais l'unique exemplaire de la classe. Je ne regarde pas l'objectif et mes yeux se portent vers mademoiselle Huguette, à l'autre bout, si loin, trop loin de moi.
Je l'aimais, voilà tout ! J'en était dingue et mon petit coeur battait à chaque journée. Je voulais l'épouser, quand je serais vieux, à quatorze ans. Huguette Alain était l'idéal féminin et rougissait tout le temps, ce qui était singulier, pour une maîtresse d'école. Je ne l'ai jamais oubliée et dans mon roman Contes d'asphalte, mon personnage Martin porte la même passion pour madamoiselle Huguette, décrite tout autant rougissante.
1. Florentin le 06-12-2015 à 09:30:57 (site)
Mignonne, la maîtresse d'école ! Je pense que moi aussi j'aurais succombé ! A l'Institut, où j'ai suivi mes études secondaire, il y avait une femme de ménage, jeune et jolie comme un coeur (elle a fini par épouser le cuisinier), qui faisait battre aussi nos coeurs d'adolescents. Ce doit être aujourd'hui une bien vieille dame ...
édité le 06-12-2015 à 15:31:26
édité le 06-12-2015 à 15:32:13
3. jakin le 07-12-2015 à 10:33:36 (site)
Une robe noire à droite et une robe claire à gauche pour des sourires énigmatiques, dans une rigueur académique....
4. MarioBergeron le 07-12-2015 à 12:31:23 (site)
Tu sais, je n'ai rien à dire contre les religieux qui étaient dans l'école. C'étaient des Frères des Écoles chrétiennes, davantage souples qu'un curé ou un monseigneur,.
5. Yvandesbois le 17-12-2015 à 14:02:13 (site)
je suis de l' avis de Florentin elle est pas mal
6. MarioBergeron le 17-12-2015 à 20:20:55 (site)
Elle était si rougissante !
1967-68 a été la dernière année où le cours primaire comptait sept étapes. Il sera réduit à six en 68-69. Considérant que j'ai doublé ma première année au séminaire, quand je suis arrivé à l'école polyvalente publique, à l'automne 1971, j'étais âgé de deux années de plus que tous les autres. Le séminaire étant un lieu masculin, je n'ai donc croisé de filles dans mes classes qu'en 1971.
Un fait évident sur cette photo : les religieux ne portent plus la soutane. Comme indiqué auparavant, il n'y avait que trois religieux dans cette école : le frère directeur (à gauche), celui qu'on appelait le frère Bovril, puis le frère Charles, à droite. Ces deux hommes enseignaient seulement lors de l'année finale. Les garçons avaient donc grandi en les voyant et en espérant coûte que coûte ne pas avoir le frère Charles en septième. Il était costaud, brusque, ne souriait jamais. Il nous donnait la frousse !
En réalité, cet homme-là était extraordinaire ! Je me souviens de sa voix radiophonique, de son humour et de cette fois où, seul avec lui, il m'avait gentiment donné des conseils en vue de mon entrée au séminaire. Lors des récréations, quand le frère Charles prenait le bâton de baseball, tous les gamins reculaient très loin, devinant que cet hercule allait propulser la balle au bout du monde. Il semblait d'ailleurs prendre un grand plaisir à tenir le bâton. D'accord, il était prompt et ne souriait pas du tout, mais il était un bon enseignant qui semblait beaucoup aimer son métier.
Au cours de mon adolescence, passant sur la rue avec deux amis, nous avions vu le frère Charles dans son jardin, près de la résidence des frères, voisine de l'école. "Bonjour, frère Charles." Il s'était redressé, puis nous avait salué par nos prénoms. Nous avions beaucoup changé et il en avait vu passer des centaines depuis, mais il se souvenait de nous. Le frère Charles nous avait fait monter sur le perron, nous offrant de la limonade, demandant des nouvelles de ce que nous étions devenus.
Avec affection et respect, j'ai fait revivre le frère Charles dans mes romans Ce sera formidable et Petit Train du bonheur.
Sur la photo, je suis le deuxième à gauche, première rangée. Le garçon grasouillet au centre de cette rangée est Claude Plourde, que je croise à l'occasion et avec qui j'avais travaillé à la télévision communautaire au cours des années 1980.
1. Florentin le 05-12-2015 à 11:48:37 (site)
Avec les mains sagement croisées. Je me souveins aussi de la plupart de mes maîtres du secondaires et de deux ou trois instituteurs du primaire. Mais, je n'ai pas de photos. Mes parents qui tiraient le diable par la queue (c'est-à-dire sans trop d'argent) ne les achetaient jamais. Mais bon, je me demande si je ne pourrais pas les retrouver sur le site de l'Institut où j'ai travaillé adolescent. Tu me donnes une idée, je vais faire des recherches. Bon dimanche. Florentin
2. MarioMusique le 05-12-2015 à 16:51:09 (site)
Bravo si je te donne une idée ! Vive moi !
3. jakin le 07-12-2015 à 10:30:08 (site)
Bonsoir Mario, La photo est martiale...Même remarque sur les mains croisées...Mais il y a un introverti... le 1er à droite sur le 2ième rang....
4. MarioBergeron le 07-12-2015 à 12:29:25 (site)
Je vois... Un rebelle !
Précisons tout de suite un fait culturel. Au Québec, et à peu près partout dans le monde, il y a trois repas par jour : Le déjeuner (Matin) le dîner (midi) et le souper (autour de 17 à 18 heures) Si on mange plus tard le soir, ce n'est pas un repas, mais de la gourmandise. Donc, mon déjeuner, c'est votre petit déjeuner.
L'aide alimentaire m'a donné, voilà une semaine, un ensemble de huit petites boîtes de céréales, destinées aux enfants. Ce qui m'a étonné : ce sont les mêmes marques et couleurs que lorsque j'étais petit (Sauf dans le cas du perroquet ci-haut, qui était différent). De plus, comme au cours de mon enfance, on peut manger les céréales à même la boîte, en découpant un pointillé prévu à cet effet.
Je ne déjeune jamais, puisque le matin, je dors. Mais ces boîtes, avec quatre marques (saveurs) m'ont rappelé des souvenirs. Certes, ma mère m'en donnait pour le déjeuner, mais aussi comme collation. Je dois dire que les quatre saveurs sont des friandises déguisées en déjeuner nutritif. Une façon pour que les enfants boivent du lait d'une agréable façon. Je n'ai pas mangé ces trucs depuis quarante années, mais je les ai toutes bouffées en souriant, comme si je n'avais jamais oublié ces sucreries. Miam !
1. Nikole-Krop le 02-12-2015 à 05:01:37 (site)
Heureusement qu'elles sont colorées, parce que ça ressemble à des croquettes pour chiens... :-(
2. jakin le 02-12-2015 à 11:35:23 (site)
Bonsoir Mario, à tout prendre, je préfère le sucre d’Érable....
3. MarioB le 02-12-2015 à 12:18:52 (site)
Ah! Ah! T'as raison, Nikole !
Merci, Armand. Bon appétit !
Commentaires
1. Florentin le 15-12-2015 à 08:41:22 (site)
Le plaisir de la création. Je t'envie pour ce plaisir rare. Ne reste plus qu'à vendre maintenant et j'imagine que ce n'est pas le plus facile. Mais peut-être as-tu des lecteurs fidèles, accrochés à ton univers, qui te suivent et seront de nouveau au rendez-vous ... ...
2. MarioBergeron le 15-12-2015 à 12:28:24 (site)
Oui, il y en a. Pas des milliers, mais j'ai eu connaissane qu'il en existe, ne serais-ce qu'en regardant les emprunts à la bibliothèque locale.
Je me souviens surtout du salon du livre de Montréal, en 2009. Voilà six années que je n'avais pas eu de roman sur le marché. Ma séance de signature était prévue à 2 heures et j'avais eu un retard de 10 minutes. Une femme m'attendait avec le nouveau livre et les six précédents, pour les faire autographier.
3. Yvandesbois le 17-12-2015 à 13:52:45 (site)
je pense que l' on doit les trouver facilement ces livres par ici .
4. MarioBergeron le 17-12-2015 à 20:19:18 (site)
Facilement ? Non ! Par contre, le roman va figurer sur tous les sites de type Amazon, etc. Il faut cependant attendre janvier, peut-être février ou mars pour l'Europe.